Tout le monde s’accorde à dire qu’en tous temps et en tout lieu, l’Histoire des peuples a toujours été relatée et transmise par les vainqueurs, et si nous n’avons souvent comme repères que les dates de leurs invasions et de leurs conquêtes guerrières, c’est qu’ils ont toujours eu le monopole de la communication. Que ce soit par écrit ou via les canaux modernes tels que la radio et la télévision.
Internet a bouleversé tout cela, mais profitons-nous suffisamment de cet outil, démocratique par excellence, pour pallier les divers déficits de communication dont nous avons toujours souffert et souffrons encore ? La réponse à telle question est mitigée, car autant nous essayons tous de nous débattre dans les méandres des réseaux sociaux, tels que Facebook ou YouTube, pour faire entendre nos faibles voix, autant rares sont les canaux rassembleurs qui pourraient servir de barycentres à nos petites virgules, à cause justement de la cacophonie qui règne sur ces canaux.
C’est par un heureux hasard que j’ai eu la chance de lire le tome I d’« Orgueilleuse Kabylie » (*) de Shamy Chemini, l’auteur ayant eu la gentillesse de me l’offrir avec sa dédicace.
C’est avec bonheur que j’ai avalé ce livre d’une traite. Tout simplement parce qu’à travers ce récit époustouflant, c’est notre propre Histoire, celle du peuple, romancée à la Ken Follet que l’on retrouve au détour de chaque page. Oui, vous avez bien lu ! Il n’est pas exagéré, loin de là, de comparer Shamy à Ken Follet, car tout comme lui, c’est l’Histoire, la nôtre, qui est relatée, avec subtilité, à travers la vie du simple citoyen confronté à des colons farouches pendant la période qui a précédé et suivi la guerre d’indépendance, pour ce premier tome.
Les Abranis (II) : Shamy Chemini, l’autodidacte au mille talents !
Après avoir lu ce premier volume d’une saga qui en comporte cinq, je me suis précipité sur internet pour en savoir davantage sur les suivants. Selon les informations récoltées, et aussi à travers les discussions avec l’auteur, c’est toute l’Histoire contemporaine qui est disséquée, décennie après décennie, des années 1960 aux années 1990, sous le regard lucide d’un octogénaire qui n’a pas encore dit son dernier mot concernant toutes sortes de productions culturelles.
Ne dit-on pas que nos « vieux » (entre parenthèses, parce que Shamy est aussi alerte qu’à ses vingt ans, du temps où il avait fondé les Abranis) sont des bibliothèques vivantes ?
À noter que notre artiste multistandard est auteur de dizaines d’ouvrages, tous ayant une connotation avec le terroir.
« Orgueilleuse Kabylie » est une saga de référence historique à lire et à posséder absolument dans sa bibliothèque. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y est pas question que de l’histoire contemporaine de la Kabylie mais de celle de tout le pays et au-delà, de celle des contrées amazighs.
Kacem Madani
(*) https://www.amazon.fr/Orgueilleuse-Kabylie-1-vie-guerre/dp/2738433049