Quelle terrible et cruelle nouvelle !! la disparition de dda Lmouhouv Naït Maouche…
Tant d’échanges politiques si riches durant tant d’années… cela ne peut s’oublier. Sa disparition a sans doute peiné de nombreuses personnes de différentes générations et catégories sociales.
Dda Lmouhouv est un homme infiniment généreux, respectueux des autres, révolté, mais courtois. D’où son engagement politique précoce et indéfectible pour la justice, le respect de la dignité humaine et des libertés démocratiques.
L’on peut dire sans risque de nous tromper qu’il a traversé de part en part toutes les générations de militants. Depuis la guerre d’indépendance où il était engagé très jeune dans le combat libérateur en passant par son engagement dans les rangs du FFS dès 1963, ce qui lui a valu la prison où il a rencontré son ami très proche, Ali Mecili dont l’assassinat en 1987 est resté, pour lui, une plaie ouverte qui ne s’est jamais refermée.
Contraint en 1969, après sa sortie de prison en 1966, à l’exil en France pour reprendre les luttes dans l’immigration avec les regrettés Ait Ahmed, Abdelhafid Yaha et Ali Mecili… et nombre d’artistes, d’étudiants, de travailleurs… à Paris et en province engagés contre l’autoritarisme du régime et pour la reconnaissance du multipartisme, les libertés fondamentales et tamazight au cours, notamment des décennies 1970 et 1980 jusqu’au Hirak, avant que la maladie ne l’éloigne peu à peu de ses centres d’intérêt de toujours : les luttes politiques.
Disponible et à l’écoute, on sort toujours plus informé, plus instruit des riches échanges avec lui sur les événements marquants qui ont jalonné l’histoire post indépendance de notre pays. Ses connaissances sont si riches et sa narration si enveloppante que ses interlocuteurs, qui le découvrent, peuvent facilement le prendre pour un universitaire. Il n’en est rien, dda Lmouhouv est formé à la dure, à l’école de la vie et des luttes.
Que la terre soit légère sur ce brave homme, généreux et fraternel. Je salue la mémoire de l’homme et du militant pour la constance de son engagement politique, sa fraternité et son attachement indéfectible à son pays.
En ces moments pénibles, ma pensée va à son épouse, na L3aldja, ses enfants et petits-enfants, ses amis les plus proches qui ne peuvent qu’être abasourdis et accablés par sa disparition.
At yerham rabbi ad yazen svar it wachult-is
Tahar Khalfoune