24 novembre 2024
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La société algérienne a besoin de respirer…

Hirak

J’ai écouté, il y a une semaine, une émission sur une chaîne de télévision où un intervenant disait qu’une société est déclarée morte à partir du moment où sa composante démographique, c’est-à-dire sa population ne produit pas d’idées nouvelles. Ce qui est, en partie vrai, mais ce que cet intervenant-là semble avoir oublié, c’est le fait que, pour produire des idées, il va falloir un climat approprié où la parole soit totalement libérée.

En d’autres termes, il faudrait qu’il y ait une atmosphère sereine où le débat contradictoire serait possible. Le premier empêchement dans notre cas, c’est le dogme religieux. Il y a, en quelque sorte, comme un espace limité entre le « licite » et « l’illicite ». Ce qui nous condamne à être prisonniers de ce cercle vicieux qu’on peut nommer tabou.

Ce tabou s’explique d’abord par l’autocensure, à titre personnel, puis par la censure générale, qui vient, en amont, de l’autorité morale des religieux, ou/et celle des élites gouvernantes lesquelles, la plupart des fois, les suivent (je parle des religieux bien entendu). Il est quasiment impossible d’accoucher d’idées nouvelles, quand on est otage de la « la philosophie de croire » au détriment de « la philosophie de penser ».

Tout le drame d’une société survient quand « croire » précède « penser ». Cela crée souvent le flou dans les esprits, favorise « la mentalité de la foule » et handicape sérieusement l’élan créatif de toute la société. Celle-ci vit, à ce moment là, dans le délire collectif, « un brouillon de la rationalité », où aucune subjectivité n’est acceptée. Elle devient une « dévoreuse du je », au nom du dogme religieux de « nous », communautaire, populiste, stérile, etc.

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Ainsi, il n’y aura plus de création d’idées nouvelles, mais seulement répétition lassante de stéréotypes et de préjugés : la société ressasse sans cesse des modèles d’idées désuets, fais de copiage sauvage et de plagiat immoral des modèles des autres, sans pouvoir s’en sortir ni s’aérer ni moins encore respirer. Sa tête devient verrouillée et elle ne parvient à penser qu’en se noyant dans le marécage de foule.

Voilà le mot exact qui décrit la situation, la nôtre, « le marécage ». Ce mot qui vient du berbère « amrij » renvoie à une étendue de terrain couverte de marais où, si l’on enfonce les pieds, il est très difficile de les en retirer. Cela explique tout du phénomène du dogme/tabou qui, outre qu’il nous noie, ne permet pas aux idées d’éclore ni de prospérer. Pire, il les tue dans l’œuf, à force de leur couper l’oxygène.

Donc, pour revenir à cet intervenant, la faute n’incombe pas seulement à la société qui ne peut plus produire, ou n’ose pas produire d’idées, mais aussi à son élite qui, elle aussi, semble souffrir du même problème qu’elle (c’est-à-dire de la société) : le tabou, né de la non-libération de la parole.

Commençons d’abord à libérer nos mentalités, nos esprits, à cultiver le débat contradictoire, à parler en public des sujets qu’on considère longtemps « honteux » et à les dévoiler au grand jour, sans avoir à en rougir. Car, la parole est, me semble-t-il, enterrée chez nous sous une montagne de préjugés, de stéréotypes et de tabous, d’abord, au niveau du cercle familial, puis, sociétal, et enfin national ou communautaire. Autrement dit, il y a une souffrance indicible, déjà au départ, d’une sorte d’auto-dictature de l’esprit qui ne laisse pas de voix au raisonnement, à la critique et à l’intelligence, avant même d’un quelconque autoritarisme qui vient de l’extérieur.

La société est en état de souffrance permanente, et il n’y a pas que le travail, le progrès social, le confort matériel qui manque, mais aussi et surtout la Liberté. Ce mot est très important : Liberté, liberté, liberté…

Kamal Guerroua

1 COMMENTAIRE

  1. Je cite: « … Le premier empêchement dans notre cas, c’est le dogme religieux. Il y a, en quelque sorte, comme un espace limité entre le « licite » et « l’illicite ». Ce qui nous condamne à être prisonniers de ce cercle vicieux qu’on peut nommer tabou. »
    Il faut detricoter votre model de penser, c.a.d. faut reflechir.
    Il fut une epoque, juste apres la famine islamique, quand les rats d’algerie quemandaient un quelconque pret aupres de la banque mondiale tandis que leur rboob d’Arabie changeaient leur kabinis de faillance a Or…
    Bref, une espece de permission de precher autre que la sale race d’allah etait donne’, c.a.d. que le sang des halal ibn kahbates n’avait pas encore seche’… les khorotos se sont mis a tout, sauf moh et ses soeurs. Pour vous dire, qu’en fin de compte ce n’est ni mouh, ni omar ni ali qui les fout a 4 pattes 5 fois par jour, mais les gros sacs de lards qui jouent les rboobs dans des pseudo-uniformes et Ray Bans chinoises. Et ces rboobettes toutes rachitiques au diabete avance’, arrivent a le faire moyennant les batards de la populasse !!!

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