26 avril 2024
spot_img
AccueilIdéeA comme Algérie (25)

A comme Algérie (25)

Sexualité

A comme Algérie (25)

X comme film

Pour la période où le film X se limitait au cercle des adultes avisés et vaccinés, no comment. De nos jours, on estime qu’il est responsable de plus d’un divorce sur 2. Il s’est industrialisé, s’est capitalisé au point où Robert Jensen l’assimile à une fin du monde. « …glorification du sadisme qui domine quasiment tous les aspects de la culture américaine et qui repose au cœur de la pornographie et du capitalisme mondial…Le culte du moi qui est l’essence du porno est au cœur de la culture corporatiste. Le porno, comme le capitalisme mondial, c’est là où les êtres humains sont envoyés pour mourir… » (1) Avec la priorité aux femmes dans le pays où elles sont censées être les plus gâtées, chez l’Oncle Sam, premier producteur mondial du film X. D’après la sociologue Gail Dines, auteur de « Pornland : Comment le porno a détourné notre sexualité », tout a commencé après la Seconde Guerre mondiale avec l’émergence d’une classe moyenne au revenu disponible. « Le seul problème c’est que ce groupe est né de parents qui ont connu la dépression de la guerre. Ils ne savaient pas comment dépenser. Ils ne savaient qu’économiser. Ce dont (les capitalistes) avaient besoin pour faire démarrer l’économie c’était des gens prêts à dépenser leur argent pour des choses dont ils n’ont pas besoin. Pour les femmes, ils ont créé les séries télévisées…Afin qu’elles puissent être éduquées…Mais qui apprenait aux hommes à dépenser leur argent ? Ce fut Playboy (Magazine)…de Hugh Hefner. Il comprit qu’il ne suffisait pas de marchandiser la sexualité, mais il fallait sexualiser les marchandises. »

D’après Dines, les revenus du X sont estimés à 96 milliards de dollars /an. Deux fois plus que Hollywood. 420 millions de pages porno sur internet, 4,2 millions de sites et 68 millions de requêtes porno chaque jour. Résultat, l’Amérique se « pornifia » en entrainant le reste du monde. De la règle, il n’est jamais trop tard pour bien faire, on est passé à : il n’est jamais trop tôt pour mal faire. De la jeunesse à l’extrême jeunesse, on ne pouvait rater le palier d’à côté, l’enfance. Préalablement sexualisée à outrance (jouets, films, concours de beauté, cosmétiques, mode, couleur, etc.) L’enfant se retrouve plongé dans le système double D : débrouille et démission. Pour s’accaparer d’un objet, le voleur chinois le déplace chaque jour d’un pouce et quand il le dérobe, le propriétaire ne s’en aperçoit même pas. Doute même de son existence et pire peut se retrouver volé et accusé… Selon une étude IFOP 2017 (2), un adolescent sur deux a déjà vu un film X, le plus souvent sur un Smartphone, le sien ou celui du copain. Une pratique qui concerne 63 % de garçons et pour les filles, leur nombre a doublé en 4 ans. La pornographie fait l’éducation sexuelle d’1 garçon sur 2, d’une fille sur 3. La majorité des spécialistes dénonce ses « effets dévastateurs ». Ils les comparent à un « abus sexuel » : « Le porno est un produit de consommation de masse. Il est devenu une problématique citoyenne, absente du débat public. » (3)

- Advertisement -

Un paradoxe quand on voit l’acharnement de Mr Mondialisation contre la pédophilie, le harcèlement sexuel et récemment avec le « balancetonporc » sonnant la fin de la mixité joyeuse de l’Occident. Comme en Algérie avec le Code Bis et son « balancetonbourreau » sans oublier l’étoile filante de la « paritépourtous ». Efficaces pour étouffer les cris des violentées au gourbi et amplifier les youyous des fauteuils féminisés du sérail. Aucun spécialiste ne nie aujourd’hui le lien entre la pornographie et la violence faite aux femmes. Et en Algérie, on ne voit pas où l’éducation sexuelle peut se faire à part sur le Web où la femme est déshumanisée au moment où la science promet aux puissants de les transformer en RoboCop, les H +, les surhommes avec le transhumanisme… Quand on sait qu’il a fallu 20 ans à l’Etat, le plus stable du monde arabe protégé par la 2eme armée africaine, pour évoquer avec des pincettes et zéro procès, les esclaves sexuelles des émirs. D’après le site « Amitié entre les peuples » (16/06/2008), le sexe attire 80 % des Algériens connectés. Signalons que l’enquête concerne des étudiants d’Alger supposés avoir moins de temps libre et jouissant de distractions que seule offre la capitale. Tout ce qu’on sait, c’est que les universités algériennes ne brillent pas par leur classement dans le monde arabo-africain, que la prostitution estudiantine existe, que les mariages entre étudiants sont de plus en plus rares, que la violence envers les femmes ne cesse de grimper, que les parents vont chercher leurs gosses à l’école quel que soit le quartier et que l’internet hésite entre l’âge de pierre et la 4G… Par contre, aux USA, on ne fait pas des maths pour rien. C’est ainsi que grâce aux chiffres, on constate les dégâts de la pornographie moderne. Selon Rebecca Solnit, auteur du livre « Les hommes m’expliquent des choses », toutes les 6,2 minutes un viol sur 5 est signalé. « Il y a tellement d’hommes qui assassinent leurs partenaires…que nous avons bien plus de 1000…chaque année- ce qui signifie que tous les trois ans le nombre total de morts est la première cause d’homicides…personne ne déclare la guerre contre cette forme particulière de terreur. »Si le tout est permis entraine une forme particulière de terreur, le tout est interdit en fait autant et même pire quand le silence, c’est-à-dire la complicité étatique s’y ajoute. Le sociologue Slimane Medhar écrit que la violence sociale en Algérie consomme l’énergie humaine à perte. En précisant que tout est tributaire de cette énergie. Comment compter sur celle de la mère pour la protection de ses enfants quand la loi ne trouve son bouc émissaire que chez le sexe faible. Dans un pays où l’ennui est roi où tout est suspect, de la simple envie de décompresser, de s’oxygéner à celle d’aimer. La forte pression sur l’adulte rend l’enfant plus vulnérable qu’ailleurs. Le neurochirurgien américain Donald Hilton, à l’occasion d’un congrès international …à Rome sur les dangers sexuels sur les enfants hyper connectés affirme (4): «Nos cellules cérébrales se modifient avec l’acquisition de connaissances. L’apprentissage sous un état de dépendance sculpte le cerveau d’une manière très dommageable. Nous pouvons devenir très figés dans certains comportements ou goûts…La pornographie est en train de détruire la faculté de ressentir des émotions. Et les adolescentes sont soumises à une forte pression pour accepter des relations sexuelles…douloureuses…Et une étude sur les 250 films les plus populaires …88 % des scènes contiennent des agressions physiques contre les femmes. Les hommes peuvent aussi arriver au stade où les vraies femmes sont simplement synonymes de mauvais porno…

Le porno n’est pas autre chose que de la prostitution filmée. Dans l’Antiquité, des milliers de personnes et d’animaux étaient tués dans le Colisée et les spectateurs adoraient cela. Nous avons des colisées sur nos écrans et nous sommes pires que les Romains, car nous nous cachons derrière nos écrans …Nous ne devons pas permettre à l’industrie de la pornographie de contrôler l’éducation sexuelle de nos enfants et les législateurs doivent les protéger. » Hélas, ce neurochirurgien ne nous dit pas que faire dans le cas où ce n’est pas nous qui allons au X, c’est lui qui vient vers nous. Quant aux législateurs, ils ne censurent que les sites qui dérangent les « élus ». Pour changer la donne, il faudrait que les opposants politiques investissent dans l’industrie du X. Fauchés, obstinés, frustrés et minoritaires au diable, ils n’ont aucune chance. La pornographie est le Réseau des réseaux, l’internet c’est elle et si seul le charme rose est visible, la matière grise existe en profondeur. Dans le site Tiji.fr, dédié pour « l’apprentissage et l’éveil » des enfants de 3 à 7ans, un incident technique et voilà les petits anges à visionner un film pour Adultes. (5) Idem dans une maternelle en Seine-Maritime. Explication de l’éducatrice : « Je ne sais pas ce qui est arrivé…J’ai téléchargé un dessin animé et je me suis absentée pour répondre au téléphone… » Sans rire, le Ministère de la République a promis d’enquêter et le plus curieux c’est que le DVD a été fourni par un parent (6). Dans le X, nous sommes dans le paranormal : « Un jour, raconte une mère de deux garçons de 4 à 11 ans, alors que le plus petit était couché, j’ai surpris mon ainé devant une vidéo pornographique sur l’ordinateur, alors qu’il regardait un épisode des Simpson. Sur l’écran, une pub suggestive avait surgi à côté du dessin animé …», « Une grand-mère cherche sur une tablette un dessin animé pour sa petite-fille de 8 ans et se trouve exposée…à une scène sexuelle… », « Un père accompagne sa fille de 11 ans dans une recherche internet demandée par l’enseignant et tombe sur un site pornographique… »(7) Que dire de la très sérieuse et très éducative TV publique Arte qui propose des vidéos d’éducation sexuelle pour les enfants avec un vocabulaire de film porno. (8)De nos jours, l’école publique offre du temps pour tout faire avant l’heure. Pas étonnant que le cinéma des 12 ans et plus lui emboite le pas avec par exemple un film comme « Sauvage Party », sans parler des livres pour enfants qui s’y mettent aussi. Bienvenue dans Alice au pays des horreurs etc. (9) « Diesel invente le premier film X pour enfant », titre l’Humanité (01/03/2017). Du porno pour adultes avec « Clic trafic et fric » on est passé au porno en famille avec trafic et fric sans clic. Les maitres de l’e-sexe ont révolutionné le web, ils ont en fait leur chose, qui clique s’y pique : « …ils retiennent le chaland par des offres en avalanche. C’est à croire que votre connexion à l’internet a d’un coup basculé en haut débit, à peine chargée la première page d’un site X, une cascade de fenêtres s’ouvre automatiquement. De toutes tailles, elles se superposent et envahissent l’écran. Ne comptez pas sur la fonction Alt+F4 pour les fermer, les petits judas se réactivent aussitôt. Leur nom ? Des pop-up. ..Le portail avenue videox.com est spécialiste de la supercherie, on clique en croyant lancer une video. Trop tard ! L’image en question n’est qu’un lien qui dirige vers un partenaire…Autre ruse en bas de la page, la douzaine de liens aux suffixes « jpg »… Tous ces faux liens mènent au même site E-Business. Le gratuit sert à repérer le parcours de l’internaute…»(10) Quand l’argent se compte par milliards, c’est la énième dimension, le monde des dieux. Aux USA, les revenus du X pour la seule année de 2015 se chiffrent à 13,3 milliards de dollars. (11) Résultat, l’industrie florissante du sexe s’ajoute tranquille à tous les maux et vices pour former la génération Série des X. Hier, on maudissait la télévision, mais comparée au chapelet machiavélique des écrans de plus en plus miniaturisés, c’est « la Petite Maison dans la prairie ». Pourtant, « l’exposition à la télévision retarde le développement de l’enfant de moins de 3 ans. » Pour les plus de 3 ans : « Le problème de la télévision…, c’est qu’il est facile de la mettre en route, mais très souvent difficile de l’éteindre. L’enfant …ne cesse pas d’attendre que la télévision l’apaise enfin, mais cela n’arrive évidemment jamais. »(12) Une enquête néo-zélandaise, sur un échantillon d’un millier d’individus nés entre 1972 et 1973 et suivis durant 30 ans, a démontré que plus l’abus de la télé est grand chez l’enfant, plus faible est son niveau des études une fois adulte. La télé freine l’imagination, empêche la concentration, perturbe le sommeil, favorise l’obésité et rend violent. Une étude anglo-saxonne a suivi durant 20 ans des individus et a conclu au lien existant entre la consommation télévisuelle et le casier judiciaire : « L’imagerie cérébrale permet aujourd’hui de comprendre pourquoi devant des images violentes, le cerveau réagit comme s’il était exposé à une situation réelle : il se met en état d’alerte, mobilisant le système limbique(ou siège de l’émotion), avec des réflexes de fuite ou d’agression. Mais à force de visionner le même genre d’images, ce système d’alerte subit une désensibilisation. Ainsi, progressivement, les enfants s’habituent à la violence et en viennent à la reproduire sans émotion. »(13) Il fallait l’inventer pour préparer le terrain. Sous le règne du socialiste Mitterrand, la télévision s’ouvrit à la pornographie. Heureusement payante et après minuit. Elle représentait 14 % du chiffre d’affaire de Canal +. Si la famille ne va pas au porno c’est le porno qui va vers elle. C’est à peu près au même moment que le wahhabisme, d’après Hillary Clinton au Congrès, s’exporta en Algérie avec l’aide américaine. Le sexe et la mort avec les années de terreur qui ont suivi avec le résultat qu’on connait : l’apparition des masses-calamités. Pour Alexandre Soljenitsyne, on asservit bien mieux les peuples avec la pornographie qu’avec des miradors.

Ce qui explique que malgré son interdiction dans 91 pays, généralement non démocratiques, elle se diffuse partout là où la technique y est. La sanction va de la rééducation, amendes, quelques années de prison, à vie ou à la peine capitale. Le Soudan du Sud, en pleine guerre d’indépendance, son premier souci a été d’interdire le Business model. Comme la Libye qui a rendu halal la polygamie avant que le cadavre de Kadhafi ne refroidisse. Au Tadjikistan, on préfère les amendes 500 à 800 fois le Smig. En Colombie, on ne l’interdit pas, mais on la taxe à 5 % pour lutter contre la pédophilie. Le pornographique est légal dans 46 pays. Parmi eux, le Japon qui la conditionne aux parties génitales flouées. En Islande, premier pays pour l’égalité homme-femme, elle est interdite sous prétexte justement de cette égalité. Le Pakistan qui occupe la première place pour le crime d’honneur, du mariage des mineures, est le premier pour la requête sur Google « man fucking man » (gay) devant le Kenya et l’Ouganda. Trois pays qui rivalisent dans le durcissement de leur législation contre la pornographie et l’homosexualité. Chasser le naturel, il revient au galop. La machine Google enregistre, calcule, conserve, mais ne se soucie ni de condamner ni de punir. Grâce à ce compteur bête et efficace, on sait sans surprise que les pays arabo-musulmans se branchent d’une façon anormale sur les sites X. Ils sont ceux qui restent le plus longtemps et ceux qui le quittent brusquement. Des cimes aux abysses. Les experts y voient l’interdit du sexe et la terreur d’être surpris. « Il y a une grande frustration dans beaucoup de pays musulmans parce que le sexe ne se pratique pas avant le mariage. Et la moyenne d’âge du mariage augmente…Il y a des périodes où les pays musulmans avaient une vraie liberté sexuelle.

Par exemple, la version originale des Mille et une Nuits est très sexuelle…Les gens parlent beaucoup de sexe, mais ils le font en catimini. » (14) Face à l’invasion du porno, les psys conseillent aux parents de parler du sexe à leurs gosses. La nature du vide est le remplissage. Dans les pays du voile, du secret, de l’hypocrisie, de la chasse aux couples illégitimes, du tablier bleu et du tablier rose, de l’amour haram s’il n’est pas filial, de la codification de la vie intime et sociale, comment faire ? Seuls les pays tolérants sont en mesure de s’en préserver. En Algérie où les 2/3 de la population ont moins de 35 ans, le mariage retardé à 34 ans pour l’homme et 30 ans pour la femme, le triangle des Bermudes, religion-société-régence, détraque une jeunesse que le X hache en catimini. Et dire que nos vrais fantasmes sont comme nos empruntes digitales, uniques. De nos jours, l’industrie du X travaille sur le 3 D, fait des scenarios sur commande. Sur le site Slate.fr, on peut découvrir la faille qui existe entre l’offre et la demande dans cette industrie. Fantasmes de certains clients : Vidéo 1 « une femme tout habillée est exaspérée parce qu’elle ne retrouve pas sa tapette à mouche. Elle finit par tomber dessus et se met à chasser les insectes dans la cuisine. FIN. » Vidéo 2, commanditée par un restaurateur: « une femme en maillot au bord d’une piscine reçoit en pleine tête tout un tas de sauces et condiments. » Autre déséquilibre : « un Islandais collectionneur de timbres qui chaque année s’offre une vidéo dans laquelle un groupe de jolies et jeunes femmes s’attaquent à un de ses classeurs avant de le brûler»…L’article « Tapette à mouche et déluge de moutarde», souligne que les réalisateurs préfèrent satisfaire le client sans approfondir ses motivations. Effrayant. La célèbre actrice Kim affirme en parlant de ses fans: « …je ne sais pas si ça les aide ou si ça leur fait du mal. » Qu’importe, les sites du X, d’après economyandco.com 2016, c’est le trafic d’Amazon, Netflix et Twitter réunis. 25 % des mots tapés sont liés au sexe et les plus recherchés : « Teen », «Lesbian »et « Milf »(mûre). Selon le Washington Post, le business model pèse en ligne 2,5 milliards par an deux fois plus que la musique. De nos jours on peut corrompre avec de l’argent et menacer avec le sexe. Payer des pots-de-vin ou mettre sur le web des images compromettantes notamment de femmes vivant dans des sociétés qui ne leur pardonnent aucun écart. « La pornographie et les femmes, pourquoi tant de violence ? », s’interroge Le Monde dans sa matinale du 20/08/2017. Nous ne parlons pas de la violence faite aux femmes dans l’industrie du sexe, mais bien celle qui émane d’elles. Le constat est sans appel, on a questionné la machine qui crache les chiffres sans état d’âme : « Les requêtes concernant la pornographique violente sont environ deux fois plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes. » (15) Des études faites sur des étudiantes donnent un résultat similaire. (16) Les explications des psys sont multiples et superposables : « …une société qui maltraite les femmes tout en les encensant, qui considère leur plaisir comme « préliminaire » tout en cherchant frénétiquement à en donner, crée logiquement des comportements paradoxaux, chercher le désir dans le dégoût, le plaisir dans la douleur. Mais on pourrait aussi penser qu’à force d’affirmer que les « les femmes sont plus douces, plus maternelles », il se crée un énorme ras-le-bol voire un désir de contradiction. On ne laisse pas aux femmes d’exprimer leur agressivité ? Très bien, elles la déplaceront ailleurs et éventuellement la retourneront contre elles-mêmes. » On comprend pourquoi, le viol conduit à la prostitution, à se filmer en jouant au viol pour de l’argent… L’overdose mène à l’addiction ou au dégoût.

En Algérie, les médecins remarquent de plus en plus de couples qui viennent consulter, des mois, des années après un mariage non consommé. Ce phénomène du rejet du sexe, on le constate aussi dans une société aussi différente que celle du Japon où démocratie oblige, les jeunes « no-sexe » sont libres dans leur célibat. Selon une étude (2017) du gouvernement japonais, qui s’inquiète de la dénasalisation, 42 % des hommes et 44 % de femmes sont vierges. Ce refus du sexe, dans un pays démocratique où la pornographie, les sex-shops sont libres d’accès, consolide les appréhensions du neurochirurgien Hilton. Pourtant, les films érotiques japonais n’utilisent pas des acteurs classiques, mais des personnages de mangas. Qu’importe, trop de sexe semble tuer le sexe quel que soit son espèce. « Le Japon nous donne-t-il pas un aperçu de notre futur ? », s’interroge Le Monde (05/10/2016). Seulement la pornographie, comme le souligne Soljenvenvystki est d’abord de la politique. Comme le Japon, la Russie s’inquiète aussi de sa natalité en essayant de bloquer les sites X avec le slogan «Rencontrez quelqu’un dans la vraie vie », tandis que l’Inde qui n’a aucun problème avec sa démographie, soupçonne le Business-model de booster le viol etc. Dans d’autres pays le porno, s’il n’enrichit pas les décideurs, leur permet de distraire, de manipuler la foule. Tout ce qui est sexuel garantit la division au noyau de l’atome. Jamais, la solitude des hommes et des femmes n’a été aussi alarmante, le fossé entre eux aussi profond et la jeunesse aussi désenchantée. Au point où l’industrie de la négation de la femme attire de plus en plus de filles à peine sorties de l’adolescence. Dans un pays comme les USA, elles se portent volontaires pour tourner des scènes où elles subissent les pires tortures à pâlir de jalousie les bourreaux de la prison irakienne d’Abou GraÏb. Il faudrait aussi se demander pourquoi des filles musulmanes du même âge sont parties rejoindre Deach. Pourquoi, en France par exemple, un dealer de la banlieue, quand il ne rêve pas de se faire kamikaze, peut se reconvertir en proxénète sans craindre la pénurie de chair fraiche à portée de main. Le mouvement « Ni pute ni soumise » n’est pas né sur Mars. Un point commun aux proies : pauvreté, naïveté et une famille sans famille. Une délinquance forcément au féminin. Natalie 21 ans témoigne : « Le X est devenu…presque banal, je me suis dite, pourquoi pas moi ? Ça doit rapporter beaucoup et puis c’est facile …J’ai pensé au pire, ce ne serait pas une bonne expérience, mais rien de grave ou de dangereux…Je me suis retrouvée avec deux hommes entre 40 et 50 ans, sans savoir combien j’allais être payée…ils étaient vulgaires et pas du tout tendres…j’ai eu vraiment mal, mais ils s’en foutaient. Ça a duré une heure, j’ai touché 250 euros. Maintenant, je suis dans une video qui a été vue 200000 fois, notamment par des membres de ma famille. Depuis, tout mon entourage est au courant et beaucoup ne me parlent plus. Je ne referai jamais ça, je n’avais aucune conscience des conséquences possibles. » Si on soustrayait des 250 euros l’argent des photos pour être acceptée, des fringues et du voyage, on se demande à combien s’élève son gain. Pourtant, elle a eu plus de la chance que d’autres. Pour séduire de plus en plus, les maitres du X ne s’autorisent aucune horreur. « Extreme Associates » spécialisé dans les scènes de viol où… les souffrances des femmes sont réelles. Quant à « JM Productions » , il est pionnier dans « baise orale agressive » , « baise-faciale » où les femmes étouffent et vomissent en série. Le mâle met la tête de la femelle dans les toilettes et tire la chasse. Sans parler du rosebudding où la femme est tellement déchirée qu’elle nécessite une chirurgie reconstructive. Sans oublier toutes les maladies sexuellement transmissibles. Sans oublier les analgésiques pour l’anesthésier comme un animal. Selon l’ancienne actrice porno Shelley Lubben, pour la seule région de San Fernando Valley en Californie : « Environ 1500 acteurs travaillent dans l’industrie du porno…Entre 2004 et 2013, 228 stars du porno que nous connaissons sont décédées prématurément du Sida, par suicide, homicide ou consommation de drogues. Aucune industrie n’a ce genre de statistique.» Gines explique que la société dit aux femmes qu’elles ont deux choix : soient elles sont baisables soient elles sont invisibles. Or à l’adolescence, on ne rêve que de sortir de son invisibilité. Le monde du porno l’a bien compris, en visant les moins de 18 ans. Aujourd’hui de plus en plus de spécialistes dénoncent les ravages du porno sur l’éducation des garçons et des filles. La sexologue Therese Hargot, dans FigaroVox , insiste sur la lutte contre la pornographie et l’hypersexualité de la jeunesse pour stopper le harcèlement sexuel. Pour le professeur Israël Nisand, le porno est en train de détruire nos enfants avec l’accès facile et précoce au Web X, le poids grandissant de la religion, les IVG de mineures en augmentation : « Si nous n’éduquons pas nos enfants…rassurez-vous : la pornographie le fait à notre place. » (Le Point 08/08/2016) En Algérie où l’éducation sexuelle se fait à 100 % par le X, où les statistiques sont haram, le nombre d’incestes, de pédophilie, d’homosexualité ne cesse d’augmenter d’après les rares médecins qui osent aborder ce sujet. L’amour arabe est un amour silencieux dit l’anthropologue et philosophe Malek Chebel, que dire du sexe arabe. Chebel nous explique que les dogmes, les tabous, les frontières homme-femme, le permis et l’interdit, le pur et l’impur nous viennent de gens qui sont morts depuis plus de 12 siècles : les Omeyyades. Pas étonnant, le cri de ce jeune algérois au Président Macron : « On étouffe ! ». « Desserrez-vous ! », réplique avec ironie, le chef de l’Elysée heureux de voir Alger couvrir sa nudité avec les seuls vestiges de ses ancêtres, les colons. Spontané ou préparé, l’échange illustre bien l’état de décomposition zen de la société. Qui doit se desserrer : le jeune ou la Régence ? Quand à la crèche, les éducatrices veillent à ceux que les garçons jouent avec les garçons et les filles avec les filles. Les anges ont vraiment un sexe. Aux pays des Moudjahidates sans haïk, la mixité n’a pas plus de profondeur qu’un vernis à ongle made in China réservé à l’Afrique. Comment se desserrer quand l’amour craint plus le policier que le voyou islamisé ou pas ? Si la rue bannit le couple, elle le remplace par la bande. Les tourtereaux ou les loups. En 2009, le professeur de la Harvard Business School Benjamin Eldelman avait publié une étude sur l’Utah, l’un des Etats les plus religieux …avait le taux le plus élevé par habitant…des abonnements sur les sites pour Adultes. Chasser le naturel, il revient au clic de la souris. « Pour moi, on donne trop d’importance à la sexualité qui commence trop jeune. A mon âge (90 ans) on n’a pas connu tous ces problèmes.

Pour avoir été formé (comme homme) assez jeune, je ne crois pas à la super précocité des jeunes d’aujourd’hui, nous avions à faire nos études et ne pensions pas à ces choses primaires et triviales et nous n’étions pas malheureux pour autant : bien au contraire nous savions que si nous avions des enfants nous serions prêts pour les élever sans l’aide d’un tiers…et nous nous sentions responsables …ce qui n’est pas le cas actuellement et c’est bien dommage. Pour moi, on donne trop d’importance à la sexualité en prônant le plaisir et c’est l’effet contraire qui se passe (moyens détournés, fric, surexcitation…) et en plus quand les religions s’en mêlent c’est le bouquet final avec les horreurs que l’on connait, mais c’est trop tard puisque le mal est fait et pour longtemps. » Témoignage d’un internaute de France, le pays où l’Etat et la religion ont divorcé depuis 1905. Le pays où les gens sont libres dans leur vie privée, où ils peuvent faire reculer le gouvernement avec des associations contre le gaz de schiste et pour la protection de leurs gosses du X. Certes, la pornographie existe depuis la nuit des temps. Dans certains pays des scènes pornographiques sont peintes sur les murs des temples. Des symboles de la vie, de l’ « origine du monde », des offrandes à la déesse de la fécondité, loin d’une industrie où les corps humains sont transformés en machines à sous. En Arabie Saoudite, l’étau est en train de se « desserrer » à minima depuis les années 70-80 où il a été serré à maxima. Comme partout dans le monde arabo-musulman. Preuve que si le Sultan veut, Allah est obligé de vouloir aussi…

M. M.

Notes

(1): La pornographie c’est ce à quoi ressemble la fin du monde( Chris Hedges) publié par Laurent Freeman 2016.

(2) : Les ados confrontés de plus en plus tôt à la pornographie sur Internet ( France Lebreton 20/03/2017)

(3) : Porno Addiction, nouvel enjeu de société ( David Reynié, 2017)

(4 ) : AFP 06/10/2017

(5 ) : Afrik.com( 06/11/2012)

(6) : Atlantico (17/01/2013)

(7) : Medias-presse.info ( 08/10/2014)

(8) : Peut-on protéger les enfants de la pornographie ? (France Lebreton 24/11/2015)

(9) : SalonBeige ( 30/11/2016)

(10) : Les ficelles des sites X pour scotcher les internautes ( 24/08/2001)

(11) : Redaction Affaires de GARS ( 27/02/2015)

(12) : Les dangers de la télé pour les bébés (Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste) leMonde.fr (20/11/2009)

(13) : Archives of Pediatries & Adolescent Medecine vol. 160, 2006.

(14) : Shereen El Feki médecin-journaliste auteure de La Révolution du Plaisir ( Geopolis, FranceInfo, 27/09/2916)

(15) : Entrevue avec The Atlantic avec le statisticien Seth Stephens-Davidowitz, auteur de Tout le Monde Ment (Le Monde 20/08/2017)

(16) : Université de Montréal en 2014 et les universités du Nord-Texas et de Notre-Dame dans l’Indiana en 2008)

 

Auteur
Mimi Massiva

 




LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

ARTICLES SIMILAIRES

Les plus lus

Les derniers articles

Commentaires récents