Mercredi 3 octobre 2018
A quel agenda obéit Anis Rahmani ?
Anis Rahmani, patron du groupe Ennahar, a déposé plainte contre le Dr Amira Bouraoui. Pourquoi maintenant ? A quelle fin ?
Rappelons-nous la mascarade présidentielle de 2014. Amira Bouraoui a été trainée dans la boue par Ennahar Tv. Son tort ? Avoir fait partie d’un groupe de militants qui avait créé le mouvement Barakat pour barrer la route à un quatrième mandat de Bouteflika. A coups de reportages et de mensonges, Ennahar Tv a gravement souillé la réputation d’Amira Bouraoui, l’accusant d’être téléguidée par « la main de l’étranger », voire à la solde des sionistes. Cette cabale a même touché le père de la militante, qui a fini par en tomber malade.
Bien entendu, fort de sa ^proximité avec le clan au pouvoir, le groupe de presse Ennahar n’a hérité d’aucune sanction malgré les graves écarts à l’éthique et la déonthologie, le groupe de presse.
A cinq mois de la présidentielle, le scénario se répète. Amira Bouraoui engagée avec le mouvement Mouwatana est encore une fois la cible d’Anis Rahmani, le même qui a aussi maille à partir avec l’activiste Amir Dz.
Rien de ce que fait Anis Rahmani n’est anodin. Avec le fil à la patte qu’il traîne avec une certaine arrogance, il ne peut avoir décidé seul de sortir du bois. Il y a inévitablement un agenda derrière cette plainte. Est-ce le premier coup de feu du clan au pouvoir contre les opposants à un cinquième mandat ?
Il y a toutefois une évidence, la lutte pour le maintien de Bouteflika au pouvoir sera particulièrement violente. Et tout porte à croire qu’il y a comme une volonté d’instrumentaliser tous les leviers de pression, la justice en premier, pour donner un habillage légal aux attaques contre les anti-cinquième mandat.