Dimanche 13 octobre 2019
Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ, placé en détention provisoire
Le président d’une association très active dans le mouvement de contestation en Algérie, Abdelouahab Fersaoui, a été placé en détention provisoire, a indiqué samedi le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Président du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), Abdelouahab Fersaoui avait été arrêté jeudi lors d’un rassemblement de soutien aux détenus, et des organisations avaient indiqué être sans nouvelles de lui depuis.
« Le président du RAJ Abdelouahab Fersaoui a été placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) jeudi soir », a indiqué samedi le coordinateur du CNLD Kaci Tansaout, précisant qu’il avait été transféré à la prison d’El Harrach, dans la banlieue d’Alger.
« Il a été présenté devant le juge sans la présence de son avocat, personne n’était au courant même pas sa famille, c’est en cherchant que des avocats ont découvert aujourd’hui » qu’il était en prison, a-t-il ajouté.
Les chefs d’inculpation n’étaient pas connus dans l’immédiat.
Vendredi, la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), se disant sans nouvelles de M. Fersaoui depuis jeudi, avait dit s’attendre à un mandat de dépôt.
« La LADDH a appris avec grande surprise la mise en détention provisoire de M. Fersaoui sans la présence de son avocat et s’interroge sur les motifs d’une telle procédure expéditive », a déclaré samedi à l’AFP Moumen Khelil, secrétaire général de l’association.
« La LADDH demande la libération immédiate de Fersaoui et des autres détenus et l’abandon de toutes les poursuites contre eux », a-t-il poursuivi.
L’Algérie est secouée depuis le 22 février par un mouvement inédit de contestation du régime -appelé Hirak– qui a entraîné la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril et réclame désormais le départ du « système ».
A deux mois d’une présidentielle exigée par le pouvoir et l’armée mais rejetée par la rue, les arrestations de partisans du « Hirak » se sont multipliées ces dernières semaines, sur fond de crispation des positions des deux camps.
Jeudi, Amnesty International a dénoncé le « climat de répression qui s’instaure en Algérie » avec la récente « recrudescence du nombre d’arrestations arbitraires de militants, journalistes, avocats, étudiants ou simples citoyens, en violation flagrante des droits garantis par la Constitution », comme la liberté d’expression, d’association ou encore le droit de se réunir pacifiquement.