Le dossier de l’extradition vers l’Algérie d’Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie, condamné dans plusieurs affaires de corruption par la justice algérienne est à l’ordre du jour en France. Les autorités judiciaires françaises devraient se prononcer sur cette affaire le 9 octobre.
Selon l’Agence France-Presse, Abdeslam Bouchouareb qui réside actuellement dans la région des Alpes-Maritimes, dans le sud-est de la France, cherche à éviter son extradition vers l’Algérie.
L’ancien ministre réputé pour son appartenance à ce qu’on appelle en Algérie la « Issaba » (le gang), en référence au groupe d’hommes d’affaires et d’hommes politiques proches du régime du défunt président Bouteflika, demande aux autorités françaises de refuser la demande d’extradition de la justice algérienne, soutenant qu’il fait face à un « règlement de compte politique » visant les hommes du défunt président Abdelaziz Bouteflika.
Selon la même source, l’Algérie a déposé huit demandes d’extradition auprès de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, dans le sud de la France, dont cinq liées à la mise en œuvre des jugements rendus contre Bouchouareb, et trois autres dans le cadre de poursuites judiciaires complémentaires.
Dans ce contexte, les juges ont demandé à la partie algérienne des » informations complémentaires » pour clarifier certains points juridiques, outre un « engagement formel » de ne pas condamner Bouchouareb à la peine de mort ni de l’exécuter si elle avait été prononcée auparavant.
De son côté, l’avocat de Bouchouareb, Me Benjamin Bouhbot, a appelé la justice française à ne pas extrader son client, soulignant que les poursuites contre lui étaient de nature « politique » dans le cadre de ce qu’il a qualifié de processus « d’épuration » ciblant la période du régime de Bouteflika.
Abdeslam Bouchouareb est placé sous contrôle judiciaire depuis octobre 2023. Il lui est également interdit de quitter le territoire français malgré sa résidence légale. Nous avons appris il y a un an qu’un compte bancaire d’Abdeslam Bouchouareb a été bloqué par la justice suisse.
Auparavant, après sa fuite d’Algérie à la fin du quatrième mandat du président Bouteflika, des informations avaient rapporté qu’il résidait au Liban, ce qui s’était révélé inexact.
Bouchouareb, qui a été condamné par contumace en Algérie à 20 ans de prison, est également confronté à des problèmes avec la justice suisse, qui a récemment rejeté sa demande de ne pas coopérer avec les autorités algériennes dans une affaire de corruption. Ould Kaddour, autre ponte du régime sous Bouteflika, a été extradé des Émirats arabes unis le 4 août 2021.
La cour d’Alger l’a condamné en décembre 2022 à 10 ans de prison ferme pour l’affaire de la raffinerie Augusta entre autres. Il est avéré que la justice des Emirats n’est pas celle de la France, pour autant accèdera-t-elle pour autant à la demande de l’Algérie ?
La rédaction