C’est à coups de pourquoi que Lounis Aït Menguellet dissèque le destin peu commun des Kabyles. Pourquoi sommes-nous toujours envahis pour être colonisés, et la plupart du temps au nom d’un Dieu unique, toujours venu d’ailleurs ?
Est-il besoin de dresser le bilan de tous les colons qui se sont succédé sur nos terres pendant des siècles qui s’amoncellent en millénaires, pour en fin de comptes nous retrouver sous le joug des nôtres ? Ne dit-on pas que même Boumediene aurait des origines Kabyles ? Sans parler de tous ces KDS (Kabyles De Service) qui gravitent autour du pouvoir pour lui prêter main forte dans son entreprise effrénée de déculturation et d’aliénation de toutes les composantes Amazighs. Le plus célèbre d’entre eux étant sans doute Ahmed Ouyahia. L’homme politique le plus honni du pays qui a servi le pouvoir central d’Alger pendant des décennies avant de se retrouver malmené, humilié, condamné et emprisonné par ceux-là même qu’il avait servi avec zèle et empressement.
Les siècles ont beau défiler, nous en sommes toujours au même point. Celui d’une servitude qui semble se transmettre de génération en génération avec les mêmes recettes.
Confiscation de biens de toutes sortes : hier c’étaient les terres, aujourd’hui ce sont les hydrocarbures. Matraquage idéologique : hier c’étaient nos ancêtres les gaulois, aujourd’hui ils se sont transformés en mecquois. Comble de l’ironie c’est que l’écrasante majorité y croit !
Quand on voit les dégâts produits par l’arabisation, on se dit que le français aurait dû rester la première langue du pays ! « Acimi » ? Pourquoi pas ?
« Acimi », Pourquoi donc ?
Que de siècles sont passés
De nombreux autres les suivront
On ne sait ce qu’il nous ont légué
On ne sait ce qu’ils nous légueront
Peut-être qu’avec ce que nous tenons
Enfin nous comprendrons
Qui sait si l’épée qui nous a égorgé
Pourrait nous ressusciter
Chaque envahisseur ramène son Dieu comme soutien
C’est dans l’état où ils nous ont trouvés
Que les précédents nous ont laissés
Comment les contester si même Dieu leur appartient
Pourquoi donc, pourquoi donc, pourquoi donc
La lumière jailli
Et partout se répand
Les liens sont brisés
Pour ceux qui cherchent la vérité
Personne ne nous dit
C’est votre tour de vous exprimer
Pourquoi donc, pourquoi donc, pourquoi donc
S’il en est d’ignorant
Pourvu qu’il soit des leurs
Il sera perçu comme le meilleur
Si nous sommes enragés
De sabres nous sommes vite cernés
Pourquoi donc, pourquoi donc, pourquoi donc
Transformés en ennemis
Nous nous entredéchirons
Qu’importe l’envahisseur
Par nous il est glorifié
Dans tous les pays
On reconnait notre génie
Pourquoi donc, pourquoi donc, pourquoi donc
Guerroyeurs nous nous déclarons
Quand il faut se battre nous nous dégonflons
Quand la calamité est passée
Par les désillusions nous sommes envahis
À genoux nous nous inclinons
Face au dromadaire du désert
Pourquoi donc, pourquoi donc, pourquoi donc
Nous sommes faits d’endurance
Nous ignorons où nous mènent nos pas
Nous sommes faits de fraternité
Nous ignorons nos compagnons
Nonobstant cela jamais nous ne chutons
Les siècles s’égrènent, jamais nous ne périssons
Pourquoi donc, pourquoi donc, pourquoi donc
Si le meilleur fait partie des nôtres
Même s’il verse dans l’excellence
Pour le rejeter nous nous dépêchons
Sans hésitation nous le méprisons
Sans cesse nous le calomnions
Sans réflexion ni interrogation
Pourquoi donc, pourquoi donc, pourquoi donc
En paroles et en pensées
Nous pouvons guider la lignée
Nul ne nous égale
En inimité ou calamité
De quoi enrager
De cette satanée destinée
Pourquoi donc, pourquoi donc, pourquoi donc
Kacem Madani
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