Lundi 6 mai 2019
Adieu Zappa !
Il était, parmi les journalistes qui composaient la rédaction du Matin, celui qui, incontestablement, possédait la plus vaste connaissance des choses de ce monde qu’on appelle culture mais aussi la plus élégante plume, celle, du moins, qu’on ne se lassait jamais de lire et dont il avait le génie d’en renouveler le charme quotidiennement.
L’humilité était l’autre éclat qui venait s’ajouter à son attachante personnalité.
Rachid ne demandait jamais rien pour lui-même et s’interdisait de faire étalage de son savoir. Il avait pourtant ce talent rare de pouvoir écrire dans n’importe quelle rubrique du journal. Il se contentait de remettre chaque jour à la même heure, sa chronique télévision qu’il rédigeait entre deux coins de table.
Il a fallu abattre la porte de sa modestie pour lui proposer de mettre sa polyvalence au service du journal et d’occuper le poste-clé de secrétaire général de rédaction. Je crois bien que ce marché est le seul dont on peut dire que Le Matin en est sorti gagnant.
Quand il décida de rejoindre le quotidien Liberté, nous perdîmes un virtuose, un compagnon et le fils d’une famille où il allait laisser une place à jamais vide.
Il se nommait Rachid Allik. Mais tout Alger l’appelait Zappa.
C’était quelqu’un d’authentique.
Nous partageons la tristesse de sa famille et de sa femme Yasmina.
Mohamed B.