22 novembre 2024
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Affaire Amira Bouraoui : une tempête dans un verre d’eau !

Tebboune et Saied

Comment diable, une simple affaire d’une militante qui a fait usage de son droit de voyager avec son passeport français d’un pays tiers à un autre a pu virer à une crise diplomatique ?

Toute cette affaire Bouraoui renseigne sur la paranoïa qui a gagné le pouvoir algérien. Les effets de manches diplomatiques sont desormais un réflexion. La bouderie, une manière d’être. Mais franchement, loin de l’écume de ces jours, Tebboune a-t-il le courage d’aller jusqu’à compromettre tous les efforts de rapprochement faits ces derniers mois entre l’Algérie et la France ? Et noyer sa relation avec un Macron jusqu’à present bien silencieux ?

Victimes collatérales

Le voyage d’Amira Bouraoui de Tunis à Lyon est devenu une affaire d’Etat entre l’Algérie et la France.  La première victime est manifestement le journaliste Bendjamaa, soupçonné par les autorités d’avoir aidé l’activiste et médecin Amira Bouraoui de quitter le pays. Comme si ce journaliste était un passeur ou un vulgaire trafiquant. Gravissime accusation contre ce courageux journaliste, connu pour son professionnalisme et son indépendance d’esprit.

Le régime algérien qui ne supporte pas que cette militante ait pu sortir du pays clandestinement pour échapper à la prison rue dans les brancards. La Tunisie ne semble pas touchée pour l’heure par la colère de Tebboune. Pourtant, selon Le Monde, c’est Kais Saied qui a autorisé la police a laissé partir Amira Bouraoui vers la France. Cette dernière était en possession d’un passeport français. Pas algérien. Croyait-on vraiment à Alger que Paris allait laisser tomber une citoyenne avec un passeport français ? Les mœurs des uns ne sont pas celles des autres.

Pour autant, suite à la bronca d’Alger, le même Kais Saied, pour ne pas fâcher son ami Tebboune, a limogé le ministre des Affaires étrangères. Deuxième victime de l’affaire. Le président Kais Saied dirige le pays contre les syndicats, la classe politique, voire même une grand part de la population. Il est plus que jamais dans une mauvaise passe. Seul. Jusqu’à présent, l’Algérie de Tebboune était son unique soutien. Le restera-t-il pour longtemps ?

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Bronca en Algérie

Les autorités ne décolèrent pas. Outre le rappel de l’ambassadeur, le régime a activé ses chiens de garde sur les journaux et réseaux sociaux contre la France et Amira Bouraoui. El Moudjahid a commis un édito critique envers la France qu’il accusé d’avoir planté le couteau dans le dos de l’Algérie avec cette affaire.

L’APS ou le mélange des genres

Même l’agence officielle APS a mis du sien sans craindre la diffamation. Jugez-en : « Voilà qu’une femme exfiltrée vers la France, qui n’est ni journaliste, ni militante, et qui n’est rien du tout, et 48 heures après, on lui offre les plateaux et on l’invite à s’exprimer sur des chaines de TV publiques.

Ceci est la preuve que les services français ont sonné la mobilisation générale de leur « khabardji » dont l’objectif recherché est désormais clair.

Que ces gens-là sachent que si la France envisage qu’elle peut refaire, en 2023, un scénario comme la baie des cochons, alors là ils se sont complètement trompés d’adresse.

Tout le monde sait qu’au niveau de la DGSE française, il y a une feuille de route pour mettre à mal la relation algéro-française. Cette feuille de route, qui est exécutée par les barbouzes et les « khabardji » et certains responsables au niveau de la DGSE, du quai d’Orsay et certains conseillers franco-algériens qui ne cachent pas leur amour et leur vénération pour le makhzen. »

Un article digne d’un tract de propagande ! Quelle impéritie !

A défaut d’avoir le courage de critiquer la présidence française, elle sème la confusion en convoquant une feuille de route de la DGSE, comme si celle-ci n’était pas sous les ordres de la présidence. L’APS reprend les éléments de langage de Tebboune, comme ce qualificatif de « khabardji » avec lequel il avait traité le journaliste Khaled Drareni quand il était en prison.

A cours de lecture sérieuse, l’APS mélange les genres, tripatouille les faits et la vérité. Au-delà de cette tempête dans un verre d’eau provoquée par Tebboune, une chose est sûre : la citoyenne franco-algérienne Amira Bouraoui a échappé à une extradition vers l’Algérie et donc la prison certainement grâce à son passeport français. Si elle n’avait pas ce document elle aurait connu certainement le peu enviable sort de Slimane Bouhafs, enlevé en Tunisie et jeté en prison en Algérie.

Quant aux relations algéro-françaises, passée cette agitation de surface, elles seront vite rattrapées par la real politik. C’est inévitable, aujourd’hui ou demain.

Sofiane Ayache

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