12 mai 2025
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Affaire Belghit : le réveil des braises pan-arabistes

Alors que l’Algérie tente de panser ses fractures identitaires, une organisation parisienne relance le débat en honorant une figure controversée du nationalisme arabe. Derrière le geste symbolique, certains voient une manœuvre idéologique aux relents d’un panarabisme excluant.

Le Centre Zourah d’études et de recherches, une structure peu connue installée à Paris, a récemment créé un prix baptisé « Bouclier Mohammed El-Amine Belghit pour le courage de l’opinion ». Officiellement, l’initiative vise à célébrer la liberté d’expression. Mais la désignation de l’historien auto-proclamé, Mohamed Lamine Belghit comme premier lauréat suscite une vive controverse.

Poursuivi en Algérie pour atteinte à l’unité nationale et incitation à la haine, le négationniste Mohamed Amine Belghit devient, à travers ce prix, une figure honorée et même glorifiée. Une décision perçue comme provocatrice par nombre d’observateurs, qui y voient moins un geste de solidarité qu’un retour en force d’un discours idéologique daté.

Un hommage aux relents de provocation 

En décorant un intellectuel aux positions radicales, le Centre Zourah ne se contente pas de soutenir un homme ; il ravive les fondements d’un panarabisme dogmatique, longtemps accusé d’avoir marginalisé les voix amazighes et pluralistes dans le monde maghrébin. Cette idéologie, sous couvert d’unification culturelle, a souvent imposé une lecture unique de l’identité nationale, niant la richesse linguistique et culturelle de sociétés comme l’Algérie.

Le contexte n’est pas anodin. L’Algérie est engagée, depuis plusieurs années, dans un difficile travail de reconnaissance de sa diversité interne. Cette initiative, venue de l’étranger, est une forme d’ingérence et de provocation visant à compromettre les  efforts menés pour construire un pacte national plus équilibré et représentatif de toutes ses composantes.

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Une institution engagée, mais contestée

Le Centre Zourah, actif principalement via les réseaux sociaux, se donne pour mission de promouvoir la pensée nationaliste arabe et les arts du monde arabe. Il organise des événements culturels, et affirme défendre la liberté d’expression à travers des gestes symboliques comme ce prix. Pourtant, son engagement est critiqué pour son manque de nuance : en exaltant des figures clivantes, il alimente les tensions plus qu’il ne les apaise.

Loin de favoriser un débat serein sur la liberté d’opinion, le prix décerné à Mohamed Amine Belghit apparaît comme un outil de réactivation idéologique. Il projette sur la scène publique un discours centralisateur et exclusif à rebours des aspirations de  larges pans de la population algérienne avide de pluralisme, de reconnaissance mutuelle et d’unité dans la diversité.

La rédaction

6 Commentaires

  1. « Promouvoir la pensee’ nationalists arabe » ! Ca c’est la plus belle !
    Qui vous autorise’ a faire la publicite’ sir ceux qui vous ignorent ?
    Machtak el maa3rifa par hasard ?
    A la place des arabes qui s’occupent plutot de choses plus serieuses et plus intelligentes, comme la science, la technologie et les investissements partout dans le monde, pendant que vos propres frangins cherchent les poubelles des villes la nuit ?
    Qui vous en demande’ de promouvoir le pseudo nationalisme de ceux qui vous ignorent et ne vous considerent pas que vous existez ?
    Donnez nous UN SEUL exemple de resultat positive concret de ce pseudo nationalisme arabe !!! CHICHE.
    Seuls, vous, les khorotos semblent rever de chimeres sur cette terre.
    A moins que ce soit un fond de commerce tellement vous n’avez rien a faire dans la vie comme tous les flnistes de type business et detournements qui ne vivent que de mensonges et de bluff.

  2. Nous sommes là ans un débat hors-sol. J’ai failli tomber de l’escabeau en essayant d’y accéder. J’ai dû redescendre deux fois, pour ramasser ma chéchia, car je ne voulais rentrer sans dans la controverse.

    Il faut dire que question de manière d’outrer les amazighistes , ou les culturalistes , il n’y a pas mieux qu’eux. Or c’est ainsi dans toutes les histoires fondatrices des Etats-nations. Les Etats-nations ne sont pas des Etats naturels, mais des créations. Une seule langue, une seule religion , et un seule culture « nationale ».
    Qu’on le veuille ou non, c’est ainsi.
    Ce à quoi nous assistons aujourd’hui à travers la controverse sur Belghit ou sur Sansal , c’est une recomposition où le vivre ensemble devient un échappatoire dans cette controverse. Quant à la liberté d’opinion c’est encore pire. C’est en son nom qu’on a le droit de dire n’importe quoi. Et c’est même en son nom qu’on interdit. Il y a des règles dont seuls certains s’autorisent à s’affranchir.

    Il ne s’agit pourtant pas d’une volonté de remettre en cause , la constitution qui reconnaît toutes ses composantes. Et les algériens n’ont besoin de personne pour vivre ensemble. Il y a juste des idéologies dépassées par la constitution qui persistent . Et qui se manifestent à l’occasion.

    La controverse autour de Mohamed El-Amine Belghit n’est pas simplement une querelle autour d’un nom ou d’un prix. Elle révèle plus profondément le retour insidieux d’une logique de légitimation et de délégitimation, qui n’a jamais cessé de miner le débat identitaire algérien.

    Les réactions à l’initiative du Centre Zourah montrent à quel point certains courants idéologiques continuent de prétendre à un monopole de la légitimité historique, en disqualifiant tout discours qui ne cadre pas avec leur récit de la nation.
    Or, qu’on partage ou non les thèses de Belghit, le panarabisme dont il se réclame a joué un rôle central dans la construction idéologique de l’État algérien moderne. Ce sont ces intellectuels, ces militants, souvent arabophones, parfois islamistes, parfois tiers-mondistes, qui ont forgé les mythes, les symboles, les récits d’un État post-colonial en quête de souveraineté. Le nier, ce n’est pas corriger l’histoire : c’est la réécrire à rebours.
    À l’inverse, certains acteurs amazighistes, pourtant porteurs de combats légitimes et anciens, ont parfois adopté une posture de dépossession historique, comme si leur entrée dans le champ politique devait passer par une délégitimation systématique de ce qui les a précédés. On se retrouve alors avec un débat empoisonné par des accusations croisées : l’un serait un « intrus idéologique », l’autre un « fondamentaliste culturel ».
    Mais qu’est-ce que la légitimité, au fond ?
    Vient-elle d’un passé figé, d’une supposée antériorité ethnique ou linguistique ?Ou se construit-elle dans la durée, le conflit, la participation aux récits de la nation ?
    Si l’on commence à mesurer l’algérianité en nombre de générations ou en degré de conformité culturelle, on exclut des pans entiers de la population — et l’on trahit ce que l’Algérie post-indépendance a prétendu défendre : l’unité dans la diversité.
    Ce débat ne doit pas devenir une nouvelle frontière idéologique, mais un chantier de réconciliation intellectuelle. On peut contester Belghit. On doit le critiquer. Mais vouloir l’effacer, c’est rejouer les procédés d’exclusion qu’on prétend justement combattre.

    • je cite le Geninar Hend :
      « Mais qu’est-ce que la légitimité, au fond ?
      Vient-elle d’un passé figé, d’une supposée antériorité ethnique ou linguistique ?Ou se construit-elle dans la durée, le conflit, la participation aux récits de la nation ? »
      Nan, rien de tout ça! Elle se fait par la force du pouvoir ou le pouvoir de la force, voire même les deux combinés.
      Les « amazighistes » n’ont d’autre choix que de dénoncer et, à cet égard, lorsque l’on jauge le verre depuis l’étoile nord-africaine, il n’est pas qu’à moitié vide! donc cela n’est pas vain @ hend.
      Quant aux protagonistes du sujet, stadir Belghit emprisonné et Zouarh réactivé, c’est l’œuvre de ce même pouvoir. Cela s’appelle la théorie du ruissellement àlendroit comme alenvers.

  3. « Général Hend Uqaci »
    Tout est dit, et le pire nervis de cette junte n’aurait pas écrit mieux !
    Mettre Belghit dans la même phrase que Sansal est quand même fort de café.
    Quant au reste, rien de nouveau sous le soleil, c’est le travail routinier des KDS. Vous pouvez être content,pour votre assiduité dans la négation de tout ce qui est Amazigh, laisser moi juste vous dire que vous faites gerber, avec vos bafouilles digne du temps des mouhafadhates.
    Eh oui la dignité et l’honneur sont en options chez certains aplaventristes.

  4. Si comme vous dites « Le Centre Zourah, (…), se donne pour mission de promouvoir la pensée nationaliste arabe et les arts du monde arabe », il n’y a vraiment pas de quoi s’offusquer puisque honorer Belghit revient justement à promouvoir la pensée nationaliste – et exclusive – arabe. Par ailleurs, je ne vois pas en quoi Belghit serait une « figure controversée du nationalisme arabe ». Si aujourd’hui il est honoré par ce même nationalisme arabe via ce centre Zourah, c’est que sa figoura n’a absolument rien de controversé … pour les panarabistes s’entend! D’ailleurs ce prix n’est en fait qu’un appel pour sauver le soldat Belghit.
    Je pense qu’une façon de contrer la manoeuvre de ce centre Zourah de prétendues études et recherches serait de créer un prix à baptiser « Bouclier Boualem Sansal pour le courage de l’opinion »? Just for the fun of it!

  5. Vous faites toute une soupe de RIEN ! C’est qui vous qui en faites quelque chose du neant ! D’ailleur, il en est de meme pour le regime meme, qui fout ce bidule en prison, juste pour qu’on le reconnaisse comme REGIME !!! Sinon, c’ETAIT RIEN.

    La 40aine qu’a administre’ et Macron et Poutine a ce bidule les a annule’ completement… Puis vous venez a la rescousse… Je ne lis rien de ce qu’il y a a faire pour les Kabyles en Kabylie, pour qu’ils ne coulent pas… Eux osnt au milieu des eaux troubles.

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