A Larbâa Nath-Irathen (20 km à l’est de Tizi-Ouzou), la population sort peu à peu de l’effet de sidération dans lequel ils étaient plongés suite aux très lourdes condamnations prononcées par la chambre criminelle près le tribunal de Dar El Beida à l’encontre des jeunes poursuivis dans l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmaïl.
Un verdict considéré « injuste » et « disproportionné » par les familles des condamnés qui se sont rassemblés dans la journée du 27 novembre 2022 sur la place Abane-Ramdane attenante à l’APC.
Des hommes et des femmes de tous âges dont les enfants se sont rassemblés pour dénoncer ces verdicts. La plupart des présents sont des membres des familles des 49 condamnés à ont été condamnés à la peine capitale. Ils sont venus crier leur désarroi et leur refus de la décision du tribunal. Certains ont carrément demandé la libération des prisonniers pour la simple raison, arguent-ils, qu’ils n’ont rien fait.
Les autorités locales dont le maire ont tenu à marquer leur présence sur les lieux dans le but d’apaiser les tensions et pour exprimer leur solidarité avec les familles des condamnés, notamment ceux ayant écopé de la peine capitale en leur rappelant que la décision du tribunal n’est pas définitive.
L’espoir est quelque revenu de voir ces peines réduites puisque les avocats de la défense ont tous fait appel des jugements prononcés par la juridiction compétente.
Dans le même sens, – fait inédit – le président de l’APC de Larbaa Nath Irathen a adressé une lettre au ministre de la Justice et garde des sceaux l’exhortant à user de ses prérogatives pour une révision du procès conformément aux lois de la république.
Pour rappel, 102 personnes, la plupart issues de la commune de Larbaa Nath irathen, ont été condamnées à de lourdes peines d’emprisonnement. 49 d’entre eux sont accusés d’avoir pris part au lynchage de Djamel Bensmaïl ont été condamnés à mort.
Dix-sept ont été acquittés, certains ont été condamnés à des peines de réclusion perpétuelle et d’autres à des peines d’emprisonnement de plusieurs années. Ils étaient poursuivis, selon les cas, pour « actes terroristes et subversifs contre l’État et l’unité nationale » et « homicide volontaire avec préméditation.»
Samia Naït Iqbal