24 avril 2024
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Affaire Khashoggi : l’homme de main de MBS, Maher, n’est rien comparé à El Qahtani

ARABIE SAOUDITE

Affaire Khashoggi : l’homme de main de MBS, Maher, n’est rien comparé à El Qahtani

Pour prouver l’implication directe du royaume saoudien dans l’enlèvement et le probable assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le gouvernement turc livre des informations au compte-goutte comme s’il les monnayait avec le royaume wahhabite. Ainsi après avoir laissé fuiter par l’intermédiaire de son institution policière détenir un enregistrement audio où on entend clairement le journaliste gémir sous la torture qu’on lui fait subir en commençant par lui couper ses doigts, on entend aussi le consul général demander aux tortionnaires de sortir pour faire ces choses dehors car cela pourrait lui attirer des ennuis.

Le lendemain, effectivement le 17 octobre au moment de l’enquête, le consul saoudien a fui Istanbul. La presse française s’appuyant sur les vidéos diffusées par leurs confrères turcs et ce qu’a  révélé la veille le journal New York Times qui a publié plusieurs photos pour appuyer ses dires, Maher Abdelaziz Mutreb a notamment accompagné le prince lors de déplacements aux Etats-Unis en mars 2018 ainsi qu’à Madrid et à Paris en avril 2018. Les autorités turques ont diffusé une photo de lui arrivant à l’aéroport d’Istanbul avec 14 autres dont Salah al-Tubaigy, un médecin légiste qui a procédé au démembrement de la supposée victime en écoutant la musique.

La fiancée du journaliste, une Turque de confession musulmane avait déclaré au journal pour lequel collaborait son futur époux que le 18 septembre effectivement, Jamal s’est rendu au consulat de l’Arabie Saoudite à Istanbul, les fonctionnaires ont pris en charge sa demande et lui ont demandé de partir et d’attendre qu’on l’appelle lorsque son attestation de célibataire pour laquelle il s’est déplacé jusqu’en Turquie sera prête. C’est pour elle, la raison pour laquelle, il était confiant lorsqu’il a franchi le pas de l’ambassade le 2 octobre à 13 h 15.

Cela prouve, conclut le journal, que les instructions sur ses déboires sont venues après, directement du cabinet du Royaume ; ce qui explique l’arrivée en urgence en Turquie de 15 proches de MBS le jour même de sa disparition.

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L’atrocité décrite par la presse dans le traitement de ce journaliste dans une ambassade, censée être sécurisée et touchée par une neutralité politique même en temps de guerre n’est pas étonnante lorsqu’il s’agit du royaume wahhabite. En effet, un très proche de Mohamed Ben Salmane (MBS) annonçait il un peu plus d’une année sur sa page Twitter le châtiment réservé aux opposants du régime qu’il recommande de tuer même à l’intérieur de la Kaâba. En effet, Saoud El Qahtani comme le montre l’image de sa page s’appuie sur un verset coranique et ce qu’a ordonné le prophète Mohamed (SWS). Il a regroupé dans un hashtag ce qu’il a appelé la liste noire dans laquelle figure tous les opposants au régime du royaume. Le gendre de Donald Trump aurait collaboré à sa confection.

Image retirée.

La question qui reste posée est que ce journaliste Jamal Khashoggi n’a jamais figuré sur cette liste comme opposant farouche. Il s’est opposé à MBS parce qu’il a touché aux fondamentaux, dits piliers du régime à savoir : la réforme de la vision wahhabite, le tripotage du code de la famille par l’émancipation de la femme, la centralisation de la rente pétrolière qui était au mains de tous les membres de la nomenklatura royale. En termes simples, Khashoggi est d’accord avec toutes les règles du régime saoudien traditionnel.

Si donc, cette inhumanité avec laquelle il a été traité dans le consulat de l’Arabie Saoudite à Istanbul se confirme, c’est pour d’autres raisons que ces attaques répétées contre le jeune prince dans ses contributions à Washington Post.

S’agit-il de renseignements confidentiels que le journaliste détient sur la famille royale avec laquelle il a été très proche depuis 1999 ? Il a été l’intermédiaire principal entre le régime et Ben Laden qui lui a accordé plusieurs entretiens. Pourquoi ? Ce n’est pas la première fois  que le régime s’attaque à ses opposants sans offrir ce spectacle international comme c’est le cas de Khashoggi. Depuis fin des années 1980 plusieurs opposants ont été enlevés avec la complicité des principales capitales du monde et disparus à ce jour :

  • Nasser Said Echamsi en 1979  au Liban

  • Le prince Sultan Ben Torki 2003 en plein Paris

  • Le prince Torki Ben Bendek 2015 au Maroc

  • Le prince Saoud Ben Saif Enasr 2015 en Italie

  • Le prince Abdelaziz Ben Fahd par traîtrise l’année dernière.

La liste est longue et ne compte pas ceux qui sont actuellement menacés comme le prince Khaled Ben Farhan actuellement en Allemagne qui se dit s’attendre à son enlèvement tous les jours.

Le plus grave est ce jeu paradoxal entre le prince Mohamed Ben Salmane et le président Donald Trump. Ce dernier le menace, l’autre lui réplique directement au nom de l’OPEP qu’il réduirait la production du pétrole pour faire flamber les prix des carburants dans les principaux pays consommateurs. C’est la preuve par 9 que pour ses intérêts, il est capable d’utiliser son droit de veto pour ordonner aux membres l’OPEP de le suivre et ils le suivront. Les prix à la pompe sont déjà contestés à un baril 80 dollars. On peut se demander si ce n’est sur cette fibre que le royaume mise pour être si rassuré face aux horreurs qu’on lui prête ?  

Auteur
Rabah Reghis

 




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