5 mai 2024
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Affaire Khashoggi : Un rapport de l’ONU et après ! 

SCANDALE

Affaire Khashoggi : Un rapport de l’ONU et après ! 

Après les dernières révélations de l’enquête indépendante de l’ONU largement commenté à travers les médias du monde entier, on s’attendait à des réactions des pays qui composent cette organisation, des actions concrètes ne serait-ce que ce crime odieux ne restera pas vain et sans suite. 

En effet, selon le rapporteur spécial Agnès Callamard, l’Arabie saoudite est responsable de la « mort extra -judiciaire » de Kamal Khashoggi en octobre 2018 à l’ambassade saoudienne à Istanbul. Ce meurtre était, également selon elle, bien un acte prémédité. Qui peut encore nier, après l’accumulation de preuves, la possession de vidéos de surveillances côté turc, et la haine farouche connue qui existait entre le jeune prince et le journaliste d’opposition Khashoggi

Pourtant, même le procureur général saoudien avait reconnu que la mort n’avait pas été accidentelle, et que la responsabilité semblait désigner tout droit la garde personnelle du prince héritier. Qu’en est-il des suites à donner ? Rien ! Pourtant cette liquidation, sur un sol étranger, ne semble pas déroger à la nouvelle règle du non-droit international qui prévaut chez les Occidentaux et leurs alliés qui n’arrêtent pas de glorifier  multilatéralisme.

Le retour de l’arbitraire comme celui du fait du prince pour principe politique et la liquidation pure et simple sans représailles juridiques, semble devenir une nouvelle règle dictée plutôt par un « bilatéralisme » fondé par sur intérêts stratégiques notamment d’ordre commercial.

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1- L’arrivée de Donald Trump renforce ce type de relation

Depuis 2016, année d’élection de Donald Trump  à la Maison Blanche, les relations internationales ont pris un autre virage très « bilateraliste » : Ce Président américain a fini de balayer toute dernière la culpabilité de la communauté internationale face à son impuissance depuis des années. Au pire, on peut se passer des Nations-unies, de l’OTAN, de l’UE, du droit international en faveur des shows musculaires. Il n’est plus besoin de passer par le système géopolitique et juridique issu de la Seconde guerre mondiale face à un Etat ou une personne. 

L’Etat de nature semble même vanté. Le retour à la justice punitive, comme la multiplication des Fake news, mais également le retour du bilatéralisme « d’homme à homme » semble faire petit à petit religion. Trump a décidé d’isoler seul l’Iran et c’est le monde qui pâtit tout comme Mohamed Ben Salmane, a décidé de blacklister le Qatar, et c’est toute la région du Golfe et du Conseil de Coopération du Golfe qui se vide d’une de ses missions premières : la stabilité et la sécurité.

2- Ce n’est ni l’Amérique ni Trump qui souhaitent une guerre avec l’Iran

L’Arabie saoudite, avec ou sans Khashoggi, reste avant tout le premier allié des USA dans la région, le nouveau partenaire idyllique d’Israël, et le fer de lance de l’axe de résistance saoudo-émirato-israélo-américain contre le seul ennemi qui vaille selon eux : l’Iran.

Depuis des mois, Riyad a cherché à détourner l’attention de sa guerre calamiteuse au Yémen, du blocus illégal du Qatar et de la mort du journaliste du Washington Post, en pointant du doigt Téhéran qui n’est pas tout blanc non plus. Et malgré une image désastreuse, une impunité totale, Mohamed Ben Salmane continue à être, avec son mentor émirati Mohamed Ben Zayed, le nouveau héros de Washington.

La région dérive vers un risque d’embrasement majeur ou les Nations-unies ne pourront bientôt plus rien, comme ce fut le cas en Syrie, que ça continue d’être en Libye, et que cela pourrait rapidement survenir au Soudan. Et la perspective de réélection de Trump en 2020 n’augure aucun changement en faveur de la démocratie et du droit international.

Pire : tous les objectifs sont désormais braqués sur l’Iran, qui peut basculer demain dans une nouvelle guerre, pire que celle qu’il a connu pendant 8 ans en 1980 avec l’Irak que de nombreux pays occidentaux ont aveuglément soutenu. Et pire pour ces pays aussi, qui connaissent bien les risques en matière de sécurité énergétique mais également des Etats. 

Auteur
Rabah Reghis

 




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