11 novembre 2024
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Affaire Total : en quoi le ministre de l’Energie serait-il maladroit ? (I)   

DEBAT

Affaire Total : en quoi le ministre de l’Energie serait-il maladroit ? (I)   

Pourquoi certains de nos «experts» (01) incitent à la prudence lorsqu’il s’agit de prendre position sur un dossier d’une entité française et surtout trouvent «maladroit» que le ministre de l’Energie soit vigilant pour défendre les intérêts du mastodonte algérien en faisant valoir ses droits de préemption pour bloquer la transaction d’achat des actifs d’Anadarko par Total ?

L’information a été rendue publique par les médias français alors qu’il y a à peine deux mois la multinationale américaine affichait une ambition de multiplier ses investissements en Algérie mais discrétion ou cachotterie oblige ! Un quotidien français nous apprend au même moment que Chevron avait annoncé l’acquisition d’Anadarko Petroleum pour 33 milliards de dollars (29 milliards d’euros), ce qui devrait la propulser au deuxième rang des plus grandes compagnies pétrolières au monde et renforcer nettement ses activités dans le schiste aux Etats-Unis.

Cette transaction, une des plus importantes dans le secteur pétrolier depuis de nombreuses années, se fera en actions et en numéraire. Elle  reprendra également la dette de l’entreprise. Elle a pour objectif de renforcer Chevron dans le pétrole et gaz de schiste et le gaz naturel liquéfié (GNL), précisait à l’époque  la société et rapporté comme par hasard par l’agence Reuters. Elle investit massivement sur les sites australiens de GNL de Gorgon et Wheatstone et dans le Bassin permien (Texas, sud).

La combinaison des actifs de grande qualité d’Anadarko et de son portefeuille renforcent sa  position de leader dans le Bassin permien, et lui permet aussi d’étendre ses capacités dans le Golfe du Mexique et renforce son activité dans le gaz naturel liquéfié.

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Rappelons que l’action Chevron perdait 2,79% à 122,50 dollars il n’y a pas si longtemps, tandis qu’Anadarko flambait de 32,01% à 61,78 dollars, principalement grâce à ses réserves en Algérie, pays où elle s’est engraissée.

Dans le détail, les actionnaires d’Anadarko recevront 16,25 dollars pour chaque titre détenu et 0,3869 action Chevron. Une telle proposition valorise l’action Anadarko à 65 dollars, ce qui représente une prime de 39% comparé au cours de clôture le mois dernier. L’opération se fait à 75% en actions et à 25% en numéraire et Chevron va également reprendre les 15 milliards de dollars de dette d’Anadarko, ce qui équivaut à une valeur d’entreprise totale de 50 milliards de dollars.

Elle devrait générer quelque 2 milliards de dollars d’économies, dont 1 milliard en synergies, dès la première année suivant sa finalisation. Chevron envisage par ailleurs de céder pour 15 à 20 milliards d’actifs d’ici 2020 et 2022 afin de réduire sa dette et de choyer ses actionnaires en leur versant des dividendes et en rachetant ses propres actions.

Ce mariage, qui aurait pu  être finalisé au second semestre de cette année, il n’attendait en fait que son approbation par les autorités de la concurrence, les conseils d’administration des deux entreprises et les actionnaires d’Anadarko. Il se trouve qu’entre-temps, les choses ont évolué en faveur de la française Total, laquelle société fait tout en catimini.

En effet  «à court de cash pour cette acquisition et surtout pour surenchérir sur l’offre de Chevron Texaco sur Anadarko, Occidental Petroleum a dû recourir au célèbre financier Warren Buffet et son fonds d’investissement Berkshire Hathaway qui a accepté de ramener 10 milliards de dollars d’argent frais ».

Aucun démenti n’a été formulé au partenaire algérien ni par Anadarko et encore moins par la française Total. Il était donc tout à fait normal et convenant même que face aux inquiétudes des uns et des autres dans des circonstances de dissidence populaire que le ministre de l’Energie, qui représente le propriétaire de toute les actions de Sonatrach réagissent en affichant carrément la position du partenaire algérien.

Cette position est restée, selon certaines indiscrétions, inflexible en dépit des interventions des politiques et l’arrivée jeudi dernier du PDG de Total qui n’a pas nié pour autant cette transaction qui est en cours. (A suivre)

R. R.

Renvoi

( 01)-https://www.tsa-algerie.com/dossier-anadarko-total-des-experts-algeriens-conseillent-la-prudence/

Thèmes à suivre :                                                                                                                                                                    

  • Pourquoi Total ne vise pas un partenariat mais une influence en Algérie

  • Pourquoi une telle transaction affaiblirait Sonatrach

  • La France fait des cachotteries en s’approvisionnant en gaz de schiste américain

 

Auteur
Rabah Reghis

 




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