Les propriétaires de locaux commerciaux qui ont perdu leurs biens dans le cadre de l’opération de démolition des immeubles menacés par un glissement de terrain réclament leur indemnisation ou l’affectation d’un autre espace en échange de leurs biens perdus et acquis depuis plus d’une vingtaine d’années. De la sorte, ils pourront poursuivre leur activité et faire vivre leurs familles.
Que vont devenir les commerçants qui ont payé rubis sur l’ongle leurs locaux commerciaux aujourd’hui devenus poussière ? L’Etat est-il à même de jouer son rôle pour indemniser ces commerçants ?
Dans leurs déclarations reprises par Radio Tizi-Ouzou, ces commerçants ont crié leur désarroi dénonçant l’état de précarisation auquel ils sont réduits du jour au lendemain une bonne partie d’entre eux. Ils dénoncent la décision de démolition prise par les autorités sans penser à des solutions alternatives et d’accompagnement.
Pour ces commerçants, l’Etat est dans l’obligation de trouver une issue à une situation dont ils refusent d’être les victimes expiatoires. Ils veulent être indemnisés ou avoir des locaux en échange de ceux d’où ils ont été évacués d’autorité.
Dans une déclaration faite à un quotidien national, le maire d’Ain El Hammam reviendra sur les mesures prises en faveur des propriétaires de logements mais n’a pas évoqué la situation des propriétaires des commerçants qui ont perdu leurs locaux suite à cette démolition.
« Les occupants des 128 logements situés dans les 15 immeubles APC-CNEP ont été tous recasés. 81 d’entre eux ont été recasés dans des logements à la zone des dépôts de Tizi-Ouzou, et 47 autres dans des logements RHP à Ain El Hammam. D’où le début de l’opération de démolition.
Concernant les 23 occupants des constructions privées, cinq d’entre eux ont déjà récupéré leurs clefs. Les 18 restants, leurs logements sont prêts, et ils peuvent les occuper dans l’immédiat », a expliqué le maire, M. Ould Taleb Khelifa. Même le cas des occupants évacués en urgence lors des précédentes opérations de démolition, leur dossier est toujours à l’étude, rassure-t-il, selon la même source médiatique.
Pour rappel, l’évacuation de ces immeubles a été signifiée en janvier 2022, par la direction de l’urbanisme et de la construction (DUC) qui s’est appuyée sur un rapport des services du Centre de diagnostic et d’expertise (CDE) daté du 28 décembre 2021. Rapport dans lequel il est souligné « l’imminence d’un péril », qui nécessite une urgente évacuation des lieux et une démolition des immeubles menacés.
La direction de l’urbanisme a recensé 128 logements, répartis sur 26 immeubles, dont 15 bâtiments APC-Cnep et 11 constructions privées, ainsi que 310 locaux commerciaux et de service qui sont concernées par l’évacuation et la démolition. Reste donc la question de ces 310 commerçants que l’administration a jusqu’à présent oubliés.
Samia Naït Iqbal