Mardi 13 juillet 2021
Alger, Ouargla, Menea… vent de colère populaire
Émeutes, grèves et contestations sociales se succèdent en Algérie, de Ouargla à Alger le même vent de colère : le refus de l’incurie des autorités.
La terrible répression qui s’abat sur le mouvement citoyen n’a fait que déplacer la contestation sur un terrain de plus en plus violent sans parvenir totalement à éteindre les feux de la colère populaire. Ces foyers de contestation éparpillés peinent à s’unifier, même si on peut voir dans ces mobilisations les retombées du Mouvement du 22 février qui avait secoué le pays en 2019.
Depuis une semaine, les habitants de Ouargla, Touggourt et Ménéa ne décolèrent pas. La semaine dernière, une vidéo mise en ligne par un jeune de Ouargla qui a contesté les conditions d’attribution des postes de travail dans les entreprises pétrolières, déclenchait des manifestations dans cette ville du sud algérien déjà secouée par l’un des plus importants mouvements sociaux qu’ait connus le pays ces dernières année.
Au fil du temps, l’onde de choc des contestations, des occupations et des coupures de route s’est propagée en quelques jours dans plusieurs régions du pays, entravant la circulation et paralysant l’activité économique dans plusieurs localités.
Lundi soir, à Ain Oussara (wilaya de Djelfa), où des centaines de citoyens ont procédé à la coupure du principal boulevard de la ville pour contester le refus de récupération des ordures ménagères par les services de l’APC de la ville.
Des troubles ont également été signalés à Bab El Oued et à Baïnem à l’ouest de la capitale Alger, où des habitants excédés par les coupures d’eau ont fermé les routes pour réclamer de l’eau, rapporte plusieurs page Facebook.
Ces foyers de tension sont le fruit de l’incompétence qui règne en haut lieu. Pas seulement. Le mouvement de dissidence citoyenne né en février 2019 avait donné un espoir de changement avant que le régime ne reprenne la main d’une manière brutale pour tuer dans l’oeuf les revendications populaires.
Ce mouvement pacifique a produit une insondable déception. Une colère froide pour l’heure qui risque de produire, au vue de l’incurie politique et la gestion sécuritaire de la politique, de violentes manifestations. La volonté de changement qui travaille la société est bien plus forte que la brutale répression policière.