Un immeuble ancien situé au 6, rue Rabah Moussaoui, dans la commune de Hussein Dey (wilaya d’Alger), s’est partiellement effondré dans la nuit de vendredi à samedi, vers 2h50. La Protection civile est intervenue rapidement en mobilisant deux camions de sauvetage, trois ambulances, la GRIMP et une unité cynotechnique.
Les secouristes ont extrait un blessé, évacué vers le CHU Mustapha-Pacha. Selon la wilaya d’Alger, aucun décès n’a été enregistré, mais les fouilles se poursuivent pour écarter définitivement la présence de victimes sous les décombres.
La moitié droite de l’immeuble — composé d’un rez-de-chaussée et de quatre étages — s’est entièrement affaissée, provoquant un nuage de poussière et une vive panique parmi les habitants du quartier. Le bâtiment, bien que daté, avait fait l’objet l’année dernière d’une réhabilitation dans le cadre des opérations de rénovation du vieux bâti de la capitale. Les autorités ont immédiatement évacué les résidents, ainsi que les habitants des immeubles mitoyens, soit un total de vingt-sept familles relogées provisoirement dans un hôtel de la commune, « à titre préventif », en attendant les conclusions des experts.

L’enquête technique et sécuritaire ouverte dans les heures suivant l’accident concentre désormais l’attention. Les premiers éléments convergent vers un chantier de terrassement mené par un promoteur privé sur une parcelle adjacente. Un permis de construire, référencé 40/MA/2025, avait été délivré le 5 novembre, soit dix jours avant l’effondrement. Les travaux d’excavation auraient atteint environ quatre mètres, une profondeur susceptible d’avoir fragilisé les fondations du bâtiment effondré. La wilaya d’Alger indique qu’une expertise complète a été confiée au Centre national de contrôle technique des constructions (CTC) pour déterminer le rôle exact de ces fouilles dans l’instabilité structurelle.
Le wali d’Alger, Mohamed Abdenour Rabhi, s’est rendu sur place dès les premières heures de la matinée pour superviser les secours et suivre le déploiement du dispositif de sécurité. Il a assuré que des « mesures juridiques appropriées » seront prises une fois les conclusions techniques et sécuritaires établies.
Cet effondrement réactive les inquiétudes autour de la sécurité du vieux bâti d’Alger, déjà fragilisé par l’âge, les intempéries et parfois des travaux menés sans précautions suffisantes à proximité immédiate des immeubles. Alors que le CTC poursuit son expertise et que les opérations de recherche restent en cours, les habitants relogés attendent des réponses, dans un climat mêlant soulagement d’avoir échappé au pire et incompréhension face à un accident qui aurait pu virer au drame.
Mourad Benyahia

