Les réserves de change de l’Algérie se sont établies à 47,1 milliards de dollars en octobre 2025, selon les données disponibles sur la plateforme CEIC DATA. Ce niveau, en retrait par rapport aux 49,6 milliards de dollars enregistrés en septembre, confirme la tendance baissière observée depuis le début de l’année.
Comparées à l’année précédente, les réserves ressortent également en diminution sensible, alors qu’elles oscillaient autour de 55 à 56 milliards de dollars fin 2024, portées à l’époque par un niveau élevé des cours internationaux des hydrocarbures. En l’espace de douze mois, l’Algérie a ainsi perdu près de 8 à 9 milliards de dollars, soit une contraction estimée entre 15 % et 17 % de son matelas financier extérieur.
Un recul dans un contexte économique moins porteur
Cette contraction des réserves s’inscrit dans un environnement moins favorable qu’en 2024, marqué par : une stagnation relative des cours du pétrole et du gaz par rapport aux niveaux exceptionnellement élevés de 2022–2023 ; une hausse des importations de biens et services et une progression modérée des recettes d’exportation en hydrocarbures.
Si les réserves restent globalement confortables, leur érosion régulière réactive les interrogations sur la vulnérabilité de l’économie nationale, encore largement dépendante des recettes énergétiques.
Un matelas financier encore solide, mais sous pression
Avec plus de 47 milliards de dollars, l’Algérie conserve une capacité appréciable à financer ses importations et à stabiliser sa monnaie. Le pays demeure par ailleurs très faiblement endetté à l’extérieur, avec une dette estimée à 3,8 milliards de dollars, l’un des niveaux les plus bas au monde.
Néanmoins, la tendance baissière rappelle les faiblesses structurelles de l’économie, notamment : la faible diversification des exportations, la dépendance quasi exclusive aux hydrocarbures et la persistance d’un volume élevé d’importations de produits finis et semi-finis.
Un signal pour la politique économique
La baisse des réserves de change pourrait ainsi peser sur les orientations budgétaires et monétaires des prochains mois. Elle pourrait également relancer le débat sur l’urgence d’accélérer la transformation économique, en soutenant notamment les filières productives, l’investissement privé et l’exportation hors hydrocarbures.
En dépit du recul observé, le niveau actuel des réserves reste jugé gérable à court terme. Mais la dynamique enregistrée entre 2014 — date où elles culminaient à 193 milliards de dollars — et 2025 illustre l’ampleur du défi à relever pour stabiliser durablement les équilibres extérieurs du pays.
Samia Naït Iqbal
Source de l’article :
https://www.ceicdata.com/en/indicator/algeria/foreign-exchange-reserves)

