6 novembre 2024
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Algérie : « Maâza wa law taret » !

REGARD

Algérie : « Maâza wa law taret » !

Un système politique qui produit des diabétiques en quantité industrielle et leur propose un remède «miraculeux» mettant leurs vies en danger.

Quand le sucre manque au corps humain, le système immunitaire va le chercher dans la graisse ou dans les muscles mais jamais dans les os. Par contre, un gouvernement qui manque d’argent va le puiser dans les pensions de retraites et des handicapés et non dans les fortunes illicites et les hauts revenus des fonctionnaires de l’Etat. D’un autre côté, l’excès de sucre dans le corps fragilise les vaisseaux sanguins, le médecin recommande des exercices physiques et un régime alimentaire adéquat combinant sucre lent et sucre rapide.

En période d’abondance d’argent, le gouvernement anesthésie la population en lui chuchotant à l’oreille « dormez, dormez, dormez bien braves gens, l’Etat est là pour veiller sur votre sommeil » et le peuple y répond en poursuivant son sommeil jusqu’à ce que mort s’en suive.

Pour ce qui est de sa clientèle, il lui propose un cycle d’enrichissement rapide sans risque par le biais du commerce de « l’import-import » et des commissions sur les contrats publics gangrénant la société de la tête aux pieds et interdit aux compétences professionnelles de s’affirmer et aux détenteurs de capitaux de gagner de l’argent propre par un cycle long de production et d’investissement profitable au pays et aux entreprises. Malheureusement, nous nous trouvons devant un système que l’on peut qualifier de pervers narcissique c’est à dire qu’il manque d’empathie à l’égard du peuple, il s’obstine dans sa démarche suicidaire, il ne reconnaît pas ses erreurs, il ne se culpabilise jamais, il vit de mensonges, il est centré sur lui-même et devient agressif dès qu’il se sent à découvert. Il veille la nuit et se repose le jour. Il n’aime pas la lumière du jour qui éclaire et préfère les ténèbres de la nuit pour mieux vampiriser. En vérité, c’est une coquille vide d’où ce besoin impérieux de se remplir pour faire illusion.

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Aujourd’hui que le mur se lézarde, il apparaît dans tout son horreur et dans toute sa nullité. Il ne changera pas ; il est destructeur dans l’âme. Le système n’offre comme seule alternative que deux solutions, la fuite ou le suicide. La fuite permet de prendre ses distances vis-à-vis de l’Etat et de son potentiel destructeur et corrupteur.

Le suicide est de chercher ailleurs le paradis virtuel en tentant de traverser la Méditerranée dans des embarcations de fortune ou le paradis céleste en s’engageant dans des mouvements révolutionnaires. En vérité, le but n’est pas de rejoindre le paradis mais de quitter le pays qui est vécu comme un enfer. Un pays qui ressemble à « une prison à ciel ouvert entre les mains de personnes sans foi ni loi assoiffés de pouvoir, de sang et d’argent ».

La mort est préférable à la vie pour de nombreux jeunes désespérés qui font le lit de la pérennité du pouvoir profondément aliéné et aliénant. C’est dire que l’appétit de domination de l’Etat est grand et la complicité des puissances étrangères indestructible notamment l’ex-puissance coloniale. Pour se protéger contre toute atteinte fatale, le système utilise les hommes comme des préservatifs ; une fois servis, il les jette dans la poubelle de l’histoire.

Un système qui ne considère pas les Algériens comme des êtres humains mais comme des objets que l’on peut posséder avec quelques billets de banque imprimés en quantité plus que nécessaire sans monnaie d’appoint pour leur désapprendre à compter. Un système qui achète les consciences et vend des chimères.

Des êtres que rien ne semble les distinguer des détritus qui jonchent le sol. On se trouve devant une société éclatée, coupée en deux,  le réel vécu frustrant et le virtuel délirant entraînant, produisant des pathologies psychiatriques difficiles à stabiliser quelque soit la thérapie proposée. Le système politique algérien est incapable de jouer le rôle antique de maître vis-à-vis de ses esclaves, il est incapable d’exploiter leur force de travail, de les nourrir, de les protéger ou de s’en défaire sans s’autodétruire avec des dommages collatéraux incommensurables. Il est pris dans son propre piège. En dehors des ressources pétrolières et gazières, il ne peut survivre.

Pour se maintenir, le régime algérien n’a que deux choix soit faire appel à une puissance étrangère pour protéger ses propres intérêts soit démocratiser le pays et prendre des risques de se voir déposséder. Renoncer au pouvoir, c’est perdre la propriété acquise, la seule solution c’est de s’accrocher au système lequel tient sa force de l’armée et de la rente pétrolière, il s’agit d’une question de sécurité à la fois physique et psychique. Rester au pouvoir est la seule garantie contre d’éventuelles poursuites judiciaires engagées par un gouvernement légitime qui sera dans l’obligation de veiller à la défense des intérêts de la majorité car il sera tenu de répondre en cas d’échec et aucun sursis ne lui sera accordé.

Un peuple qui a goûté à la sécurité et à la vie facile accepte mal de se retrouver du jour au lendemain sans nourriture, sans médicaments, sans protection, sans revenu, sans espoir de changement. Les débats d’idées sont l’oxygène des démocraties occidentales, les dictatures arabes refusent tout dialogue. Elles préfèrent le langage des armes que la force des mots, la répression aveugle que le dialogue fécond, l’emploi de la ruse que la manifestation de l’intelligence. C’est la raison pour laquelle, le contrôle de l’Etat, de l’économie et des citoyens est un impératif majeur pour la pérennité du régime et la protection de son personnel et de leurs biens contre toute poursuite légale.

Avec une justice qui a besoin de se refaire une virginité, une législation d’un toilettage à grande eau et un exécutif déterminé pourvu d’une compétence à toute épreuve et d’une intégrité morale sans faille. Si par le passé, l’armée pouvait renverser les régimes politiques avec l’appui de l’étranger et le soutien local, aujourd’hui, les coups d’Etat comme mode d’évolution du pouvoir sont rejetés aussi bien par les populations que par la communauté internationale.

Dr A. B.

(*) Qu’elle vole ou pas, c’est une chèvre pour moi

Auteur
Dr A. Boumezrag

 




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