20 avril 2024
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Algérie : myope d’un œil, presbyte de l’autre ?

Raffinerie de pétrole

Les gens sans vision, sans rêve, sans espoir, sans ambition, sans projet, sans désir de vaincre feront tout pour vous rabaisser à leur niveau.. Que faire ? Poursuivez votre vision, ne suivez pas l’argent facile.

L’argent laborieux finira de toute façon par vous suivre, il suffit d’y croire et de faire le premier pas, donner l’exemple, les autres vous suivront : semer, planter, réaliser vos rêves ici et non ailleurs. L’Europe, ce miroir aux alouettes, ne doit vous tenter. Il faut le briser et vous verrez vos propres démons disparaître comme par enchantement. La vraie richesse ne vient pas en dormant mais en suant.

Dans le processus de légitimation qu’il va mettre en œuvre le pouvoir va privilégier la construction de l’Etat et le développement de l’économie. La volonté de l’Etat de soumettre à sa logique de domination l’ensemble du corps social, a trouvé dans l’existence de la rente et des possibilités d’endettement que procurent éventuellement les réserves en hydrocarbures, le moyen le plus efficace de sa réalisation.

En Algérie, le pouvoir économique que procure la rente à l’Etat est centralisé dans la mesure où il est l’attribut de l’Etat, propriétaire des ressources du sous-sol.

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La rente ou l’endettement qu’elle permet a donné naissance à un mode de gestion étatique centralisé et autoritaire. Ce qui nécessite un appareil de planification développé qui a pour vocation de guider l’Etat dans ses choix en matière d’investissement et d’importation.

La concentration entre les mains de la puissance publique de la rente énergétique se traduit par l’extension de l’appareil administratif et le développement des fonctions économiques et sociales des pouvoirs publics. L’économie de rente est largement ouverte sur l’extérieur. Les exportations d’hydrocarbures constituent l’unique possibilité sinon l’unique recours au financement d’un vaste programme d’importation.

A cela, il faut ajouter la tendance au développement du modèle de consommation dépendant qui va impliquer soit l’importation des biens de consommation, soit leur production dans des unités de fabrication importées. En effet, les ressources résultant des recettes pétrolières accroissent considérablement les possibilités d’achat à l’extérieur. Ces dépenses de fonctionnement, d’équipements et d’armement sont provoquées par les blocages de développement qui absorbent largement les ressources financières externes.

La planification adoptée par la plupart des pays ayant accédé à l’Indépendance, a fait naître des espoirs et nourri des ambitions les plus démesurées. Dans ces Etats, la planification procédait d’une volonté de sortir du sous-développement et d’imprimer une certaine dynamisation aux structures économiques et sociales. Partant nous semble-t-il « …. de la croyance que les hommes qui font la politique économique étaient libres de faire ce qu’ils voulaient… », les dirigeants algériens ont décidé de façonner de manière volontariste l’économie algérienne.

Cette planification centrale de l’économie implique une concentration plus grande des ressources et de l’autorité. Ce qui suppose bien sûr le pouvoir absolu des décideurs. La centralisation dès 1971 des sources de financement au double niveau du Trésor et surtout des Banques d’Etat, devait permettre un meilleur contrôle de la réalisation du programme d’investissement, devenu une loi impérative.

L’Etat planificateur est un Etat de commandement comparable à un commandement militaire. Une planification conçue comme un instrument d’encadrement d’une gestion étatique financière de plus en plus par la rente pétrolière relayée par le gaz et l’endettement.

La politique de développement a eu pour résultat majeur, la salarisation d’une fraction importante de la population active qui devient intégralement dépendante des revenus distribués par l’Etat.

L’économie de l’Algérie se caractérise par la prédominance d’un important secteur public dans la plupart des secteurs d’activités économiques. La politique salariale a été caractérisée par les interventions de l’Etat qui ont abouti à la mise en place d’un système national de rémunération des salaires. Une politique salariale qui vise une garantie de l’emploi. De plus, c’est la grande masse salariale distribuée par l’Etat à travers ses dépenses d’équipement ou administratives qui procure des bénéfices substantiels au secteur privé. Une partie importante de la rente est par conséquent indirectement transféré au capital privé.

L’Algérie est à la recherche d’une nouvelle idéologie fondée sur le travail créateur de richesses et d’une pensée libératrice productrice de valeurs et de symboles pour la tirer de cette léthargie qui lui colle à la peau depuis plus de cinq décennies. Que de temps perdu ? Que d’énergie gaspillée ? Que d’opportunités ratées ? Dans un pays où s’accumulent des fortunes et où l’homme dépérit, on ne peut que méditer cet adage populaire : « une richesse amassée est un tas de fumier puant et que par contre une richesse répandue est un engrais fertile ». Autrement dit une fortune entre les mains des gens sans esprit sans scrupule et sans moralité est un danger public.

La possession des biens ne signifie pas nécessairement jouissance de ces biens et encore moins en tirer profit pour le bien de tous et de chacun. « La grandeur d’un homme ne se mesure pas à la richesse qu’il acquiert mais à son intégrité et à sa capacité à affecter positivement les gens autour de lui » Bob Marley.

Il nous semble que la solution radicale et définitive à cette situation est la mobilisation interne des ressources, un contrôle politique autonome et la création d’infrastructure pour redresser la production intérieure au lieu du développement des échanges inégalitaires avec l’extérieur par des moyens politiques. Bref, il s’agit de remédier à une productivité défaillante en renforçant la discipline du travail, en intégrant les marginaux dans la sphère productive, en reculant l’emprise de la rente spéculative sur la société et sur l’économie, en sécurisant les investisseurs locaux et en instaurant des mécanismes obligeant les gouvernants à rendre compte de leur gestion.

Pour ce faire, la société doit posséder ou former des personnes aptes à imaginer des choix potentiels, à apprécier les alternatives et tester les nouvelles possibilités.

L’âge d’or de la civilisation musulmane correspondait à une époque où les dirigeants ne régnaient pas sur leurs peuples mais les guidaient dans le droit chemin. « Un vrai leader est autonome. Il a le courage de prendre les décisions difficiles. Il a la compassion pour ceux qui ont besoin d’être écoutés. Il ne cherche pas à être un leader, mais il le devient grâce à la qualité de ses actions et l’intégrité de ses intentions » Douglas Mac Arthur

Dr A. Boumezrag

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