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Algérie : Riposte internationale interpelle le Haut-Commissaire aux Droits Humains

DROITS DE L’HOMME

Algérie : Riposte internationale interpelle le Haut-Commissaire aux Droits Humains

Dalila Touat, enseignante engagée dans la lutte pour les chômeurs, est condamnée à 18 mois de prison pour ses opinions

Riposte Internationale, ONG de Défense des Droits Humains a réitéré son appel à Mme Bachelet, Haut-Commissaire aux Droits Humains sur les violations des libertés en Algérie, sur les violations des droits humains notamment sur le cas de Dalila Touati, une enseignante condamnée à 18 mois de prison, Rachid Nekkaz gravement malade transféré dans un mouroir et aussi et surtout Walid Nekiche, violé et torturé par les services de sécurité, et emprisonné à 14 mois de détention pour délit d’opinion.

Mme Bachelet, votre excellence

Riposte international (RI) exprime sa préoccupation devant la gravité et l’ampleur des abus et des violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire; réitère sa ferme condamnation de toutes les atrocités et autres violations des droits de l’homme, des viols, des menaces et actes d’intimidation, ainsi qu’aux entraves aux manifestations pacifiques en Algérie, emprisonnant délibérément toute expression populaire

RI déplore profondément les hostilités et les violences, viols et emprisonnement faites aux activistes et à la propagation du discours de la haine, et appelle à la levée des restrictions imposées aux revendications pacifiques, aux médias publics ou privés contrôlés par le régime, de s’abstenir d’inciter à la violence, à l’injustice devant les juridictions et à la provocation, créant un climat explosif en Algérie. 

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Lundi 1er février lors de son procès tenu au niveau du tribunal de Dar El Beïda à Alger, le procureur auprès dudit tribunal avait requis la réclusion à la perpétuité contre le détenu d’opinion Walid Nekiche, étudiant qui a été arrêté lors d’une marche le 26 novembre 2019 à Alger. Walid Nekiche a fait de graves révélations et a “affirmé qu’il a été victime d’agression sexuelle et physique par les services de sécurité lors de son interrogatoire”. C’est ce qu’a rapporté le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). 

La Ligue Algerienne Des Droits de l’Homme (LADDH) revendique l’ouverture d’une information judiciaire (indépendante) suite aux graves déclarations de Walid Nekiche lors de son procès, toujours en cours, d’avoir subi de la torture (au sens de la CAT) lors de sa garde à vue”, a écrit en fait l’Organisation sur sa page Facebook

Plus de 90 citoyens sont en détention provisoire illégale pour délit d’opinion, attendent d’être jugés dans les prisons sans que leurs droits consacrés par la constitution ne soient garantis et qui malgré le dévouement d’avocats engagés bénévolement pour leur défense voient l’instruction de leur dossier d’accusation bâclée et en violation flagrant des lois en vigueur et aux conventions et traités internationaux que l’Algérie a pourtant signés. 

Riposte internationale dénonce le placement en détention de Nekkaz et des dizaines d’autres détenus d’opinion tel que Madame Dalila Touati condamnée à dix-huit mois de prison et une amende de 300.000 DA pour le seul crime d’avoir dénoncé l’oppression que subit le peuple algérien

Rachid Nekkache est « arrêté et placé en détention provisoire depuis le 4 décembre 2019 à la prison de Koléa près d’Alger. Le militant Rachid Nekkaz vient d’être transféré, dans des conditions inhumaines dans une prison au fin fond du désert, à Lebyodh Sidi Chikh, à 756 km d’Alger., l’administration s’est substituée à la justice en le condamnant à l’éloignement, mesure administrative arbitraire qui le prive de facto non seulement du droit à la défense, mais aussi du droit à des soins appropriés, car atteint d’un début de cancer de la prostate, Rachid Nekkaz risque une mort certaine étant donné les conditions de son incarcération arbitraire, la maladie et la grève de faim de 29 jours qu’il compte lancer à partir du 19 février 2021, date anniversaire du déclenchement du Hirak, pour dit-il “sauver et changer l’Algérie”

Mme Bachelet, votre excellence

L’ONG Riposte Internationale déplorant vivement les souffrances causées par le pouvoir aux prisonniers de délit d’opinion, dans toutes leurs manifestations qui visent l’anéantissement des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de la démocratie, par la menace de l’intégrité d’opinion, les violations graves ou systématiques des droits fondamentaux,  souligne qu’il importe d’apporter l’assistance voulue, et prie le Secrétaire général et la Haut-Commissaire avec insistance à:

  • Demander avec force au Gouvernement algérien de libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement, y compris les personnes arrêtées avant le 19.02.2019, ainsi que d’arrêter immédiatement les actes d’intimidation, les persécutions et les arrestations arbitraires dont sont victimes les particuliers, les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes; à s’abstenir de toutes représailles contre les personnes qui ont participé aux manifestations, Par la réaffirmation que tous les États ont l’obligation de protéger le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne, qu’il incombe à tous les États, en vertu de la Charte, de respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales de tous, en réaffirmant qu’il incombe aux États de promouvoir et protéger l’ensemble des droits de l’homme et des libertés fondamentales, d’enquêter sur les allégations de violations du droit international, y compris du droit des droits de l’homme, commises et de traduire en justice les auteurs de ces actes.

  • Exhorter aussi les autorités algériennes à mettre immédiatement fin au blocage de l’accès public à l’Internet et aux réseaux de télécommunications; à respecter la volonté populaire et les aspirations et les revendications de leur peuple et à n’épargner aucun effort pour empêcher que la situation ne se dégrade davantage et pour promouvoir une solution pacifique garantissant la sécurité pour tous les citoyens et la stabilité pour le pays

  • Rappeler au pouvoir algérien l’importance du respect de l’obligation de rendre des comptes et la nécessité de lutter contre l’impunité et, à cet égard, souligne que les auteurs des attaques perpétrées contre des civils par les forces contrôlées par le Gouvernement, doivent être amenés à répondre de leurs actes; en vue de procéder aux changements systémiques voulus par les Algériens et de promouvoir et protéger leurs droits fondamentaux; 

  • Rappeler au Gouvernement algérien la nécessité de respecter l’engagement qu’il a pris en tant qu’État membre du Conseil des droits de l’homme d’observer les normes les plus strictes en matière de promotion et de défense des droits de l’homme et de coopérer pleinement avec le Conseil et avec les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales;

  • Envoyer d’urgence une commission internationale indépendante, qui sera nommée par le Président du Conseil, pour enquêter sur toutes les violations présumées du droit international des droits de l’homme commises en Algérie, établir les faits et les circonstances de ces violations ainsi que des crimes perpétrés et, dans la mesure du possible, en identifier les responsables, afin de formuler des recommandations, en particulier sur les mesures à prendre pour établir les responsabilités de manière à garantir que les personnes responsables soient amenées à répondre de leurs actes, et de faire rapport au Conseil, et demande aux autorités Algériennes de coopérer sans réserve avec la Commission; 

Riposte Internationale prie le Secrétaire général et la Haut-Commissaire de fournir toute l’assistance administrative, technique et logistique nécessaire pour permettre à la Commission d’enquête susmentionnée de s’acquitter de son mandat; telles que les détentions arbitraires et les violences faites aux détenus d’opinion, et de faire en sorte que les victimes de violences sexuelles reçoivent une assistance médicale et psychologique et une réparation appropriées, et que les auteurs de ces violences soient traduits en justice.

Paris le 02/02/2021

Pour le bureau Fédéral

 Le président

 Ali Aït Djoudi

 




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