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mercredi 8 octobre 2025
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Algérie : une rentrée sociale et politique sous contrôle, sans débat ni contre-pouvoir

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La rentrée sociale et politique 2025 consacre une dynamique de recentralisation autoritaire du pouvoir au sommet de l’État. Tandis que le débat public s’efface, l’exécutif verrouille l’espace politique et marginalise toute forme d’opposition institutionnelle ou autonome.

Censée ouvrir une nouvelle séquence de débat public, la rentrée politique et sociale, moment clé dans la vie institutionnelle et démocratique d’un pays, se déroule cette année dans un silence assourdissant. 

Alors qu’aucune déclaration de politique générale n’a encore été présentée devant le Parlement par le nouveau premier ministre dont le gouvernement est désigné,  il y a une vingtaine de jours, le pouvoir verrouille le terrain institutionnel et médiatique, reléguant les contre-pouvoirs à une quasi-inexistence politique.

Le président Abdelmadjid Tebboune, son Premier ministre – réduit à une fonction de vitrine – et les partis du cercle présidentiel, se contentant de soutenir les orientations présidentielles sans réelle capacité de proposition, occupent seuls le terrain politique. L’exécutif concentre ainsi l’ensemble des leviers institutionnels et médiatiques, marginalisant toute dynamique autonome et réduisant les autres acteurs au rôle de figurants dans un paysage où le pluralisme se vide de substance.

Le Parlement, réduit à une chambre d’enregistrement, reste invisibilisé et privé de sa fonction de contrôle et de débat. Cette mise à l’écart d’une institution qui aurait dû être le cadre d’une discussion sur la politique gouvernementale en dit long sur l’état du système. L’absence de la déclaration de politique générale, pourtant exigée par la Constitution, traduit une dérive institutionnelle assumée : la marginalisation du législatif et la concentration du pouvoir exécutif.

Dans ce paysage figé, les rares formations politiques qui tentent de préserver leur autonomie et d’exprimer une position critique sont marginalisées. Des partis comme le  Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), Jil Djadid ou le Parti des Travailleurs (PT) sont systématiquement écartés des médias publics et privés dominants, quand ils ne sont pas neutralisés par des mesures administratives ou judiciaires. L’accès à l’espace médiatique devient ainsi un instrument de contrôle politique, verrouillant toute alternative au discours officiel.

Les syndicats, eux, oscillent entre prudence et résignation, laissant le champ libre à un pouvoir qui contrôle désormais tous les leviers d’expression sociale.

Cette logique de mise au silence s’étend également aux acteurs de la société civile et du monde culturel, souvent parmi les rares voix critiques restantes. Les figures politiques et associatives qui refusent l’alignement subissent harcèlement judiciaire, intimidations ou interdictions d’activité. Le cas récent des poursuites engagées, suite à des critiques qu’il a formulées contre la politique du chef de l’État, a l’encontre de  Fethi Ghares, coordinateur du Mouvement Démocratique et Social (MDS), parti placé sous le coup d’une mesure de suspension judiciaire de ses activités, illustre cette stratégie d’asphyxie organisée.

Dans ce contexte, la rentrée politique 2025 apparaît comme une simple façade institutionnelle. Les syndicats et formations politiques, pour la plupart alignés ou neutralisés, ne jouent plus aucun rôle structurant dans le débat public. L’État concentre tous les leviers de parole, réduisant la scène politique à un monologue présidentiel.

Ce verrouillage progressif, renforcé par un usage sélectif de la justice et des médias, confirme la marginalisation de toute opposition autonome. Le pluralisme politique, déjà fragilisé, s’efface au profit d’une gestion verticale où le pouvoir s’exprime seul, sans contradiction ni contrepoids. 

Sous une apparente normalité institutionnelle, la rentrée 2025 révèle ainsi une réalité politique figée : un pouvoir qui se reproduit en effaçant toute contradiction, des partis  politiques, des syndicats et des acteurs de la société civile autonome réduits au silence,privés des espaces de débat qui fondent l’exercice démocratique.

Samia Naït Iqbal

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1 COMMENTAIRE

  1. Dizoli Mamzelle ou Matame mais… jetez un coup d’oeil a votre essai – un Nieme lah ghaleb.

    « … L’exécutif concentre ainsi l’ensemble des leviers institutionnels et médiatiques, marginalisant toute dynamique autonome … »

    Je ne vais pas esquainter mes doigts davantage . . . je veux juste vous rappeler que le Lexique Francais est riche, et permet meme des extensions sur d’autres langues pour empreinter des mots plus expressifs. A la place de L’exécutif concentre ou pouvez empreinter un autre terme genre « MAFIA », « DICTATEURS », « CHIKOURS », « JUNTE », etc. Ce que ces CRAPULES font ne peut etre « une concentration. Ils ne foutent RIEN sinon reagir aux ACTIONS d’AUTRES ! Et le ghachi fait pareil… la JUNTE n’est tout de meme pas tombe’ du ciel.

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