19 avril 2024
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Ali Benflis : Bouteflika continue de fouler aux pieds la loi suprême du pays

Dans une déclaration

Ali Benflis : Bouteflika continue de fouler aux pieds la loi suprême du pays

Ali Benflis a rendu public un communiqué suite aux mesures imposées lundi soir par le clan au pouvoir.

« En ces moments particulièrement sensibles où le destin de la Nation est engagé, le peuple algérien mérite assurément respect et admiration.

Après avoir brisé les murs du silence, de la peur et de la soumission aux faits accomplis, il a réussi à provoquer les premières fissures dans le mur de l’arrogance, du mépris et de l’arbitraire derrière lequel s’abrite le régime politique en place pour mener sa guerre d’usure contre la souveraineté populaire, la citoyenneté, les droits et les libertés.

Le peuple algérien a incontestablement mis sur la défensive le régime politique en place et les forces extra- constitutionnelles dont les dernières manœuvres désespérées occasionnent des dégâts ravageurs au pays. Le message à la Nation du 11 Mars courant compte parmi ces dernières manœuvres désespérées.

Premièrement, dans ce message à la Nation ses auteurs font admettre au Président que ni sa santé ni son âge ne l’autorisaient à postuler à un cinquième mandat. Dans ce message comme dans celui du 3 mars 2019, le Président révèle, explicitement dans le premier et implicitement dans le second, qu’il est sous l’influence de forces occultes et qu’il n’est pas le seul maître de ses décisions.

S’il admet que ni son âge ni sa santé ne permettaient une candidature à un cinquième mandat, il ne craint ni le paradoxe ni la contradiction en s’octroyant malgré ce même âge et ce même état de santé un quatrième mandat bis à durée indéterminée en dehors de toute légitimité populaire et de toute base constitutionnelle.

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Cette manière de faire dénote une persistance dans le défi insupportable à l’égard du peuple algérien qui après avoir refusé l’idée extravagante d’un cinquième mandat puis l’idée non moins extravagante d’un cinquième mandat abrégé, se voit mis devant le fait accompli d’une prorogation illégitime et inconstitutionnelle du mandat présidentiel en cours.

Il s’agit là d’une voie de fait politique manifeste contre la volonté et les revendications du peuple algérien.

Deuxièmement, le message à la Nation évoque abondamment le projet de nouvelle République et de nouveau système politique déjà promis en 2014 et restés lettre morte depuis lors. Dans ce contexte, il faut bien relever que ce projet ne se présente pas sous les auspices les plus heureuses dans la mesure où son annonce s’accompagne de viols à répétition de la Constitution à travers la création de la fonction de vice-premier Ministre sans ancrage constitutionnel, la liquidation de l’instance de surveillance des élections au moyen d’un artifice constitutionnellement contestable et l’extension du quatrième mandat envers et contre toute exigence de légitimité et de constitutionnalité.

C’est ainsi que le projet de nouvelle République et de nouveau système politique fait ses premiers pas en foulant aux pieds la loi suprême du pays.

Troisièmement, le message à la Nation promet des changements importants au sein du Gouvernement. Là également l’augure n’est pas des meilleures. Un Premier Ministre s’en va décrié et rejeté. La nomination de son successeur ne reflète manifestement pas une audace dans le changement annoncé. Le nouveau Premier Ministre a en effet déjà derrière lui un héritage bien lourd en matière de restriction des droits et des libertés à travers les reculs qu’il a fait opérer aux lois sur les partis politiques et sur le régime électoral, aux droits de rassemblement et de manifestation ainsi qu’au droit des partis à réunir leurs instances régulières. De même, qui ne se souvient pas qu’en qualité de Ministre de l’intérieur il a gagné une solide réputation dans la répression des mouvements sociaux et d’orfèvre dans l’art de la fraude électorale.

Quatrièmement, le message à la Nation annonce la convocation d’une conférence nationale inclusive et indépendante. Cette conférence a principalement pour mission de rédiger la nouvelle Constitution de la République et, accessoirement, de fixer la date de l’élection présidentielle. Cette annonce pose des problèmes d’une complexité considérable et apparait comme contestable à plus d’un titre.

En effet ? dans tous les pays du monde la Constitution est l’œuvre de forces politiques dont la légitimité est inattaquable et irrécusable.

Pour accomplir une tâche aussi considérable pour l’avenir du nouveau  système politique que le peuple attend, la conférence a besoin d’une légitimité de cette nature que ne peut en aucun cas lui accorder la désignation aléatoire, hasardeuse et sélective de ses rédacteurs par un régime politique dont le peuple exige massivement le départ.

La rédaction d’une nouvelle Constitution doit être impérativement l’œuvre d’une assemblée souveraine, c’est-à-dire une assemblée issue des urnes par la volonté populaire.

La revendication par le peuple algérien d’une nouvelle République et d’un nouveau système politique mérite mieux qu’une Constitution élaborée par une conférence nationale dépourvue de toute légitimité populaire et soumise à un référendum populaire décidé par un Président agissant en dehors de tout cadre constitutionnel dès l’achèvement régulier de son quatrième mandat le 26 Avril 2019.

Cinquièmement, malgré le sort peu enviable que vient de connaître l’instance de surveillance des élections qui n’a jamais pu empêcher le discrédit généralisé qui a rejailli sur tous les scrutins qu’elle a eu à surveiller, le régime politique en place s’arroge le droit de rééditer ce malheureux précédent en procédant seul à la création d’une nouvelle commission électorale dont il définira toujours seul le mandat, la composition et le mode de fonctionnement.

Cette crainte est d’autant plus fondée que sa devancière malheureuse a été l’œuvre d’un Ministre de l’intérieur appelé désormais en tant que premier Ministre à reproduire le même échec à travers les mêmes méthodes et les mêmes pratiques.

De surcroît, son texte législatif fondateur serait soumis pour adoption à un Parlement aux ordres du régime politique en place. C’est dire tout le peu de crédit qu’il y a lieu d’accorder à une initiative aussi décalée par rapport aux exigences réelles de la sincérité et de la crédibilité des scrutins à venir dans notre pays.

Au total, le message à la Nation n’est ni le résultat d’une écoute attentive et sincère du peuple ni l’émanation d’une volonté de renouveau et de changement. Il n’est qu’un autre acte désespéré d’un système politique en quête d’une échappatoire ou d’un nouveau souffle.

Dans de telles conditions il est manifeste que le message du 11 mars 2019 est politiquement un acte outrageant et que force restera à la volonté du peuple qui reste résolue et inentamée ».

 




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