Celui qui est parmi les étoiles dans le ciel,
Nous sommes devenus des pauvres depuis que les jours ont migré,
Nous sommes morts de froid.
On dit que la séparation rend malade et la place où tu te tenais pleure.
Où t’ont-ils mis où t’ont-ils laissé.
Les habitants de Taourirt Mimoune ne t’oublient jamais
et les anciens parlent de toi lors des veillées au coin du feu
Refrain
Appelle-nous on ne sait où tu es, où tu dors ?
(Traduction : Fatiha Ould Hocine)
Mouloud Mammeri (1917-1989) est peut-être connu du grand public par son roman «L’opium et le bâton » porté au cinéma avec Sid-Ali Kouiret, Jean-Louis Trintignant, Marie-José Nat et Rouiched.
Mais il est aussi connu pour ses travaux en anthropologie de la culture amazighe. Au-delà de sa connaissance intime de la société kabyle dont il est issu, Mouloud Mammeri est aussi un éminent spécialiste des autres groupes culturels berbères du Maghreb : les Chleuhs du Maroc central, les Touaregs de l’Ahaggar et du Tassili, les berbères Zénètes du Gourara comme ceux bien représenté à Timimoun …
Le génie d’Idir est d’avoir fait ressortir musicalement à la fois les « facettes multiples » de l’homme, son éclectisme et la diversité culturelle amazighe d’Afrique du Nord dans laquelle il s’inscrit. On est à l’opposé du magma populeux, homogène, sans âme et imaginaire que veut nous imposer la pensée unique.
Ecoutez bien l’artiste chanter
La chanson commence par une musique que je dirai typique à Idir qui évoque la montagne et les bergers des hauts sommets du Djurdjura. Elle passe ensuite à un rythme complètement différent qui rappelle le Tindi des Touaregs et embarque ensuite sur les karkabous des Amazighs Zénètes du Gourara, du Touat et de la Saoura avec un rapide passage rock-blues et fini enfin sur la mélodie d’une flûte nostalgique qui retourne aux bergers des montagnes en passant par les nomades des steppes.
El-Hadi Bouabdallah, agronome à la retraite