Amira Bouraoui est à bord d’un vol en direction de Paris, rapporte le CNLD dans la soirée.
La mobilisation contre l’expulsion d’Amira Bouraoui a fait reculer les autorités tunisiennes qui voulaient extrader cette activiste vers l’Algérie. La mobilisation a finalement payé et Amira Bouraoui a été mise sous protection consulaire française. Et elle est à l’instant à bord d’un vol Tunis – Paris, ajoute la même source.
Médecin et activiste connue en Algérie, Amira Bouraoui a été arrêté en Tunisie vendredi 2 février. Elle était en possession de son passeport français. Maintenue en garde à vue jusqu’à aujourd’hui lundi, elle a été présentée devant le juge qui l’a remise en liberté.
« Ma cliente a fait l’objet d’une tentative d’enlèvement et de séquestration de la part de certaines autorités dépositaires de la force publique en Tunisie, à la demande des autorités algériennes », a dénoncé son avocat français, Me François Zimeray, par ailleurs ancien ambassadeur de France au Danemark. Son avocat a menacé de déposer plainte à Paris « pour enlèvement-séquestration si elle n’était pas immédiatement libérée sachant que, en droit français, la détention arbitraire commise par un agent dépositaire de la force publique est un crime. Et que lorsque ce crime est commis à l’étranger sur un citoyen français, les tribunaux français sont compétents ».
Amira Bouraoui, comme des dizaines d’Algériens, est sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire. Elle a été arrêtée plusieurs fois. Que cela soit sous le règne honni de Bouteflika ou sous celui tout aussi autoritaire de l’actuel locataire d’El Mouradia. Amira Bouraoui avait été emprisonnée en 2020 pour plusieurs chefs d’inculpation. Et libérée en juillet 2020.
Par le passé, Slimane Bouhafs, un militant de confession catholique, a été arrêté en Tunisie puis enlevé par des services de sécurité. Il a fait de glaçantes révélations lors de son procès.
Plus de 250 détenus d’opinion croupissent dans les prisons algériennes sous de fallacieux chefs d’inculpation.
Hamid Arab