Les autorités algériennes devraient veiller à ce que la législation nationale, en cours de révision après la Constitution de 2020, aboutisse à un système national de protection des libertés fondamentales conforme aux normes internationales, a déclaré Amnesty International, ce jeudi 22 février, à l’occasion du 5e anniversaire du Hirak.
L’organisation a constaté des signaux positifs en matière de droits humains ces dernières années, bien que certaines préoccupations persistent.
La Constitution de 2020 garantit les droits à la liberté d’association et de manifestation marquant, ainsi, une rupture en instituant le système déclaratif pour ces libertés ainsi que la création de l’observatoire national de la société civile.
En mars 2023, l’Algérie s’est engagée formellement en faveur d’un renforcement des droits humains en acceptant un nombre important de 216 recommandations à la suite de son examen périodique universel devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
La visite de rapporteurs spéciaux des Nations Unies dans des domaines cruciaux témoigne d’un réel changement, la dernière visite du rapporteur sur la liberté d’expression remonte à 2011. Les rapporteurs Clément Voule sur la liberté d’association et de manifestation et Mary Lawlor sur la situation des défenseurs des droits humains ont effectué une mission en Algérie respectivement en septembre et décembre 2023.
« À la suite de la révision de la Constitution en 2020 et des derniers engagements avec les instances du Haut-Commissariat aux droits humains, d’autres réformes sont attendues afin d’assurer une mise en œuvre effective et cohérente des droits à la liberté d’expression, d’association et de manifestation » a déclaré Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie.
Malgré ces progrès, il est crucial de reconnaître que des manquements graves aux droits et aux libertés subsistent, entravant la dynamique engendrée par ces avancées.
« La libération de tous les détenus d’opinion à l’occasion du 5e anniversaire du Hirak serait un geste fort », affirme Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie
« La libération de tous les détenus d’opinion à l’occasion du 5e anniversaire du Hirak serait un geste fort. Cette démarche est incontournable pour créer un environnement propice à l’exercice du droit à la liberté d’expression, d’association et de manifestation par toutes les algériennes et tous les algériens. » a déclaré Hassina Oussedik.
Après l’acquittement d’au moins 107 détenus d’opinion depuis janvier 2023, selon le CNLD, Amnesty International appelle les autorités algériennes à libérer toutes les personnes détenues pour l’exercice de leur liberté d’expression, d’opinion et d’association
L’organisation exhorte également les autorités algériennes à promulguer les nouvelles lois, notamment celles relatives aux associations et aux manifestations, en adéquation avec les amendements constitutionnels et les standards internationaux pour protéger les défenseurs des droits humains dans l’exercice légitime de leur mission.
Amnesty International encourage les autorités à considérer les associations et les défenseurs des droits humains comme des partenaires.
« Il est important que les autorités favorisent le dialogue et le partenariat avec la société civile dans toute sa diversité, y compris ses voix dissidentes, pour une participation significative de cette dernière dans la mise en œuvre des engagements internationaux pris par l’Algérie au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU en mars 2023. » a déclaré Hassina Oussedik.
A. I