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Anadarko aurait-elle quitté l’Algérie ? (I)         

DECRYPTAGE

Anadarko aurait-elle quitté l’Algérie ? (I)         

La question mérite d’être posée car c’est ce qu’on peut déduire à la lecture du communiqué de Sonatrach met en ligne sur son site internet le 31 janvier 2021 (01). 

En effet, il semble laconique, confus et surtout imprécis dans son annonce de ce rassemblement entre Sonatrach, l’Italienne ENI, la française Total et l’américaine Occidental Petroleum(OXY)  pour la signature, lit-on dans ce communiqué,  d’un protocole d’accord visant à consolider leur relations de partenariat « existantes et historiques »  dans le périmètre « contractuel » situé dans les blocs 404 et 208 de Hassi Berkine.

L’objet de ce memorandum of understanding (MoU) et donc ne constitue aucun engagement des uns et des autres, serait, selon cette annonce, reprise par la media nationaux mais aucune trace dans les Sites Web  de ces partenaires  « historiques » d’élaborer une feuille de route en vue de la conclusion d’un contrat d’hydrocarbures dans le bassin de Berkine et plus curieux « sous l’égide du nouveau dispositif régissant les activités d’hydrocarbures » Pourquoi ? Parce que ces partenaires mettront les moyens et  les ressources, entendu par là que Sonatrach n’en dispose pas pour atteindre cet objectif que le communiqué ne précise pas.

Tout ce qu’on peut retenir c’est que ce rassemblement vise « de nouvelles opportunités de partenariat ». Une  communication de ce niveau quand bien même, elle annonce des accords de principe devra être précisée dans la présentation de ces partenaires et surtout le contenu de « ces nouvelles opportunités » dans l’un du plus grand gisement existant de l’Algérie après Hassi  Messaoud. Il appelle donc des interrogations sur le fond et sur la forme.

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1- Il y a d’abord sur la forme

On sait  qu’Anadarko  qui devait être acheté par Chevron Texaco s’est trouvée doublée par Occidental Petroleum (OXY) avec l’aide du célèbre financier Warren Buffet et son fond d’investissement Berkshire Hathaway qui a accepté de l’assister avec 10 milliards de dollars de cash. Mais de son côté OXY, lors d’un week-end « arrangé en catimini»  à Paris de sa responsable avec le PDG de Total, se désiste sur la partie Africaine de l’Algérie, le Ghana, le Mozambique et l’Afrique du Sud en échange de 8,9 milliards de dollars.

La partie algérienne a fait valoir son droit de préemption et le 5 mai 2020 la française Total jette l’éponge pour déclarer qu’elle ne « pourrait pas acheter les actifs d’Anadarko en Algérie » (02) évoquant un rétropédalage d’OXY suite à l’opposition des autorités algérienne mais a refusé de prendre ceux de Ghana (03).

En tout cas, la position de l’Algérie est plus que claire par la voie de son ministre de l’époque ; Anadarko est libre de vendre ses actifs à qui elle veut sauf bien entendu avec des compagnies appartenant aux pays avec lesquels l’Algérie n’a pas de relations diplomatiques à condition qu’elle informe son partenaire sur les blocs 404 et 208 qu’elle détient avec Sonatrach depuis 1995. Le ministère n’a entendu parler d’une telle transaction que sur les journaux comme tout le monde. 

Il a saisi Anadarko pour s’expliquer sur cette affaire. Et depuis aucun écrit officiel n’a filtré de la part d’Anadarko et encore moins d’OXY qui a confirmé officiellement ce rachat le 8 août 2019 devant son assemblée générale. Est-ce que la texane s’est présentée en Algérie pour prendre officiellement possession de son rachat sauf s’il a été fait en catimini ?

Pour le commun des Algériens, c’est toujours Anadarko qui reste l’associé de Sonatrach sur les blocs 404 et 208. Même si ce changement de partenaire a été formellement concrétisé en secret total en Algérie au profit d’OXY, Sonatrach dans ce partenariat n’a rien à voir avec ENI et Total qui restent associés à son partenaire que ce soit  Anadarko ou occidental Petroleum. Pourquoi ?

Dans le bloc 404, Anadarko avait comme associé Maersk et ENI mais le premier a cédé ces parts à Total. Dans celui de 208 il y avait Sonatrach, Anadarko et Pertamina. Cette dernière avait acheté les parts de ConocoPhillips et a un partenaire Talisman.

En conclusion ENI et Total ont à faire avec Anadarko si elle y est toujours sinon avec Occidental dans le cas d’une concrétisation formelle de ces actifs en Algérie mais en aucun cas avec Sonatrach directement qui pourrait les recevoir dans un autre cadre. 

L’interrogation porte surtout le contenu de cette feuille de route et de quelle manière un partage de production conclu dans le cadre de la 86-14 obéirait aux nouvelles dispositions de la loi 19-13 qui précise elle-même que les accords conclus dans le cadre de la première loi ne sont pas abrogés. ? Maintenant s’il s’agit d’une présentation du nouveau propriétaire/partenaire de Sonatrach sur les deux blocs 404  et 208 dans le bassin de Berkine, nonobstant l’aspect protocolaire, la décence même  exige la présence d’Anadarko. (A suivre)

Rabah Reghis

Renvoi

 (01)-https://sonatrach.com/presse/protocole-daccord-entre-sonatrach-occidental-eni-et-total 

(02)-https://www.usinenouvelle.com/article/total-ne-pourra-pas-racheter-les-actifs-d-anadarko-en-algerie-declare-le-pdg.N961406

(03)-https://www.usinenouvelle.com/article/pourquoi-total-renonce-a-acheter-les-actifs-d-anadarko-au-ghana.N965696

Auteur
Rabah Reghis

 




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