Mercredi 10 juillet 2019
Appel à la solidarité internationale contre l’arrestation des manifestants pacifiques en Algérie
Nous publions ci-après le communiqué d’un groupe de citoyens algériens qui en appelle à la solidarité internationale contre les violences policières et les arrestations de manifestants pacifiques en Algérie.
En brutalisant et incarcérant des manifestants(es) pacifiques, en menant une machination de type colonial, en aggravant la répression contre le peuple qui ne fait qu’exercer ses droits fondamentaux, les tenants du pouvoir ont une fois de plus montré leur mépris de l’opinion algérienne et internationale.
En déployant un énorme dispositif de policiers et de gendarmes autour de la capitale pour empêcher les citoyens de manifester à Alger, en y dépêchant renforts sur renforts de police, en y menant une campagne de rumeurs et de terreur qui rappelle celle qui a précédé la répression tragique de mai 1945, les gouvernants prennent la responsabilité d’ouvrir une grave crise politique.
Ils opposent la force brutale aux manifestations pacifiques d’une jeunesse dont le civisme, la civilité et la vitalité honorent l’Algérie.
La preuve est faite par la répression tous azimuts : des arrestations et détentions arbitraires, des citoyens incarcérés pour leurs opinions trouvent la mort en prison, atteintes graves à l’honorable parcours des valeureux Moudjahidine qui ont libéré ce pays, les règlements de comptes se substituent à la justice, médias bâillonnés, journalistes sanctionnés, débats publics empêchés, conférences interdites, violences verbales et physique contre tous ceux qui refusent la feuille de déroute du général Gaid Salah qui a converti la crise du régime corrompu en crise politique et son acharnement à maintenir le statu quo, on se dirige droit vers la crise d’État avec toutes les conséquences qui en découlent.
La crise politique, moins encore la crise d’État et la répression, ne peuvent aider à escamoter la crise de légitimité politique qui frappe l’État depuis l’indépendance de l’Algérie, car les chefs militaires s’opposent indéniablement à l’émergence d’un pouvoir civil autonome, considérant l’État comme une simple administration soumise (pouvoir formel), entièrement contrôlée par les chefs militaires et non comme un espace d’expression et de compromis des courants idéologiques de la société algérienne.
Aujourd’hui, nous demandons à la communauté internationale à se départir de son attitude de laisser faire et de prévenir le pouvoir réel que détient la hiérarchie militaire, contre toute utilisation de la répression par leurs troupes ou par les milices qu’ils ont déployé contre les citoyens pacifiques et civilisés à la conquête d’un Etat de droit avec ses notions de séparation des pouvoirs, d’autonomie de la justice, de libertés publiques et de légitimité électorale.
Maintenant et plus que jamais, avant qu’il ne soit trop tard, la dénonciation claire des méthodes fascisantes s’impose. Les partisans de l’aventurisme sanglant doivent savoir que la violence est inacceptable et que seul le libre débat garantit le libre choix des citoyens. La population doit être assurée de votre soutien et de votre solidarité pour éviter l’effusion de sang.
Il est temps que soit mis fin à la politique de non-assistance à peuple en danger qui n’a que trop duré, car l’impunité ne fait qu’encourager la spirale de la violence et risque de plonger l’Algérie dans le chaos.