Après les éditions Koukou qui sont exclues de tous les événements organisés ou soutenus par le ministère de la Culture, ce sont les éditions françaises qui essuient la censure et l’interdiction.
Décidément les dérives liberticides du régime de Tebboune n’ont pas de limite. Après le bâillon imposé aux activistes politiques qui vivent sous la menace permanente du délit d’opinion et aux journalistes réduits à la fonction utilitaire de scribouillards de service, c’est autour de la création littéraire d’être la cible de la censure de ce régime.
La diarchie Tebboune-Chanegriha n’admet point l’expression de la libre pensée et la diffusion des idées. Toute pensée ou création libre est considérée comme dangereuse, donc interdite. Mais comme la subversion est la marque de fabrique de toute littérature qui se respecte, celle-ci se retrouve dans le viseur des autorités.
Selon le site littéraire français Livres Hebdo, l’éditeur français Gallimard qui a publié Houris, le roman de Kamel Daoud a reçu une interdiction de participation au prochain Salon international du livre d’Alger (SILA) prévu début novembre.
Si l’annulation du stand Gallimard du rendez-vous littéraire d’Alger intervient dans un contexte marqué par la dégradation des relations diplomatiques entre la France et l’Algérie, il n’en demeure pas moins que la présence à Alger de Kamel Daoud et de son dernier roman, Houris ne devraient pas poser de problème particulier aux autorités algériennes, étant donné que l’auteur a toujours évité de gêner par quelque déclaration Abdelmadjid Tebboune et le régime actuel.
Ce refus de participation de Gallimard au prochain SILA vise en réalité l’édition française, pour ne pas dire la France. Elle s’inscrit dans la lutte du courant arabo-baâthiste contre la francophonie en Algérie.
Suite à cette décision, le groupe Madrigalla, holding éditoriale française qui est la maison mère de plusieurs maisons d’édition et sociétés de distribution dont Gallimard, Flammarion et Casterman, a décidé d’annuler la venue de toutes ces marques prévues, rapporte Livres Hebdo, citant la direction du groupe familial.
Il faut savoir que la pratique de la censure n’est pas nouvelle au Sila. Les éditions Koukou que dirige Arezki Aït Larbi dont la ligne éditoriale ne s’inscrit pas dans la voie tracée par l’institution culturelle contrôlée par la ministre Soraya Mouloudji ont été interdites de participation à l’édition 2023 du Sila.
Dernièrement, le même éditeur est monté au créneau pour dénoncer l’injonction faite aux organisateurs du Salon du livre amazigh des Ouacifsd’interdire sa présence à cet événement qui devait se tenir il y a quelques jours.
Avec ça, les visiteurs de ce salon auront tout le loisir de découvrir voire d’acheter les livres des islamistes de tous poils puisque les maisons d’édition du Moyen-Orient auront la part belle des lieux.
Samia Naït Iqbal
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