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Après le niet « halal » du peuple : que vont faire les décideurs ?

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Après le niet « halal » du peuple : que vont faire les décideurs ?

Le peuple algérien n’a pas eu la réponse qu’il réclame depuis février 2019.

« Nous avons une Constitution ‘’Hallal’’, après avoir eu un président ‘’Hallal’’ lors des présidentielles », croyait se justifier Mohamed Chorfi dont les paroles resteront longtemps dans la mémoire des Algériens pour leur déni des réalités et leur mépris de la voix du peuple. Les Algériens en ont vu d’autres toutefois.

Depuis plusieurs semaines, les appareils de l’Etat appuyés par toute une foultitude de médias aux ordres, de partis croupions ont mené un insolent battage médiatique pour convaincre le peuple algérien à avaliser une loi fondamentale dont le texte et l’urgence sont douteux. Résultat ? Un camouflet des plus cinglants. Une participation particulièrement affligeante. Pacifiquement, le peuple vient de signifier aux tenants de la décision, autrement dit l’état-major de l’armée qu’il est l’heure d’écouter la raison.

Au-delà de ce constat que tout un chacun peut faire, il y a des leçons à tirer de cet échec du pouvoir à imposer sa démarche. D’abord, contrairement aux scrutins passés, il est manifeste que les résultats de s’approchent de la réalité. Certains diront que la fraude est restée raisonnable. Faut-il comprendre par-là que les décideurs ont décidé d’en finir avec les fraudes massives qui ont caractérisé toutes les élections depuis l’indépendance ?

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Si tel est le cas, il y a lieu de voir dans le résultat de ce vote, une lueur d’espoir. Mais, la lecture qui en est faite par les porte-voix du pouvoir laisse augurer que rien n’a changé. Les déclarations hallucinantes de Mohamed Charfi et le communiqué de la présidence ont vite douché cet espoir de quelque volonté cachée de changement.

La deuxième leçon est que l’organisation de ce référendum constitutionnel n’est nullement la réponse qu’attendaient les millions d’Algériens sortis manifester pendant près d’un an. L’argumentaire officiel qui voulait que cette constitution était une réponse au « Hirak béni » se trouve ainsi sérieusement écorné.

La troisième leçon à retenir c’est que tous les partis comme le FLN, le RND, TAJ, les islamistes d’Ennahda, et les autres appareils sont renvoyés à leur insignifiance en matière de représentation. Car en dépit de toutes les libertés et des moyens dont ils ont disposés, ils n’ont pu convaincre les électeurs du bien-fondé de leur message.

De fil en aiguille, c’est la composante de l’APN qui est plus que jamais sérieusement remise en cause.

Maintenant que les urnes ont donné leur verdict et que le pouvoir n’est manifestement pas décidé à changer de logiciel de gouvernance, il y a lieu de s’interroger sur l’avenir proche et lointain de ce pays.

L’état de santé du chef de l’Etat est une inconnue qui ouvre les portes à toutes les supputations.

Le peuple algérien comme depuis toujours est laissé dans l’ignorance totale en la matière. Les décideurs ont non seulement pris le soin, au départ de ne pas citer les noms de la clinique et la ville où est hospitalisé M. Tebboune mais aussi de s’épargner de dresser un bilan médical sérieux et précis. Depuis le début, la présidence a choisi de communiquer a minima pour ne pas se laisser déborder. Son dernier communiqué dans lequel on découvre que M. Tebboune « réagit bien au traitement » est un cas d’école en matière de boniment.

Mais tout ça ne fait pas une stratégie de relance ni un projet sérieux de sortie de crise. On ne fait que reculer l’échéance d’une issue inévitable. 

Auteur
Hamid Arab

 




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