Après plus d’un an et demi de détention provisoire, le détenu d’opinion Lounès Hamzi voit son procès programmé pour le 19 janvier 2022 devant la chambre d’accusation.
Le cas de ce jeune activiste de Kabylie est emblématique des errements de la justice algérienne. Depuis l’arrivée de Tebboune au pouvoir avec le général Chanegriha, la justice est devenue un instrument de punition collective. Le pays ne compte plus un jour sans voir une arrestation ou une condamnation d’une Algérienne ou d’un Algérien pour ses opinions. Plus de 300 détenus d’opinion, des milliers de citoyens sont sous le coup de poursuites judiciaires… Autrement dit des milliers de vies brisées par l’injustice et l’arbitraire le plus ignoble. Des dossiers troussés sur de fallacieuses accusations, des hommes politiques condamnés à la prison, des journalistes embastillées, des pères de familles arrachés à leurs enfants à l’aube par des escouade de services de sécurité. Telle est l’Algérie nouvelle que bâtit Tebboune et Chanegriha.
La longue nuit de l’arbitraire de Lounès
Lounes Hamzi, fils de la commune Makouda, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été placé sous mandat de dépôt, mercredi 7 octobre 2020, après présentation devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. Il a été arrêté mardi 6 octobre 2020, selon le CNLD, suite à un mandat d’arrêt lancé contre sa personne.
Il a été transféré tôt dans la matinée de mercredi 7 octobre 2020, de Tizi Ouzou vers le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger où il a été présenté devant le procureur et juge d’instruction du même tribunal qui le plaça sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Koléa. Depuis, il compte les mois de sa détention arbitraire comme des centaines d’autres détenus d’opinion.
Son procès a été reporté plusieurs fois. « Ils cherchent à l’abattre moralement, mais sachant qu’il est détenu pour son militantisme politique, il s’attendait à cela », avait déclaré son avocat, Me Kader Houali.
Lounès Hamzi est accusé, tenez-vous bien d’atteinte à l’unité nationale, organisation et structuration d’un mouvement de rébellion. L’accusation vise le MAK, le mouvement d’autodétermination de Kabylie, accusé de tous les maux par le régime. Des dizaines d’autres militants de ce mouvement, comme d’autres organisations politiques, comme le MDS, le RPK, l’URK voire du Congrès mondial amazigh croupissent arbitrairement dans les prisons.