L’avocat et ancien magistrat administratif Ahmed Souab a été arrêté ce lundi matin par une unité sécuritaire relevant du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Dix agents lourdement armés ont fait irruption à son domicile, procédant à une perquisition musclée, avant de le transférer à la caserne de Bouchoucha où il a été placé en garde à vue pour une durée de 48 heures, sur la base de la législation antiterroriste.
Cette arrestation brutale fait suite à la diffusion d’un extrait vidéo sur les réseaux sociaux, dans lequel Maître Souab livrait une analyse critique du fonctionnement de la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme, à l’issue de l’audience du 18 avril dernier dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État ». Dans ce passage, l’ancien juge décrivait la situation du président de la chambre comme étant sous menace et intimidation directe, compte tenu du dévouement de la justice à l’exécutif, qui détient aujourd’hui tous les leviers de nomination, de révocation et de pression sur les magistrats.
Ce diagnostic – que partage une large partie des observateurs – s’inscrit dans une lecture factuelle et critique de l’effondrement de la séparation des pouvoirs et de la soumission du pouvoir judiciaire à l’appareil présidentiel. Le propos d’Ahmed Souab, qui ne contient en aucun cas de menace explicite ou implicite, a néanmoins été présenté de manière tronquée et alarmiste, sous l’effet d’une campagne de manipulation et d’instrumentalisation politique orchestrée sur les réseaux sociaux.
Son interpellation s’inscrit dans une stratégie systématique de répression des voix critiques, notamment des avocats engagés dans la défense des détenus d’opinion. Elle soulève de sérieuses inquiétudes quant au respect des garanties procédurales : absence de mandat d’amener, recours disproportionné à la force et détournement de la législation antiterroriste à des fins de persécution politique.
Nous exprimons notre solidarité totale avec Ahmed Souab, figure de probité et de courage dans le combat pour les libertés publiques en Tunisie. Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cette nouvelle atteinte à la liberté d’expression, à la défense et à l’État de droit.
Le CRLDHT appelle :
- À la libération immédiate et inconditionnelle de Maître Ahmed Souab;
- À l’arrêt de la criminalisation des opinions juridiques critiques ;
- Et à la mobilisation des instances nationales et internationales pour faire cesser la répression croissante contre les avocat-e-s, journalistes, syndicalistes, opposants et défenseur-e-s des droits humains.
L’arrestation d’Ahmed Souab n’est pas un fait divers : elle est le symptôme alarmant d’un pouvoir qui ne tolère plus aucune dissidence.
Paris le 21 avril 2025
La Zlabia n’est pas une religion, c’est une jurisprudence d’un psychopathe analphabete. Elle n’a RIEN de spirituel. C’est la methode de combat des laches qui ne marche que face a de plus laches qu’eux. Preuve: Gaza !