En pleine mer Méditerranée, la « Flottille de la Résistance » qui se dirige vers Gaza a été la cible d’attaques israéliennes à coups de drones et de bombes incendiaires, mettant en danger des militants venus de 44 pays pour acheminer des aides humanitaires.
Face à cette escalade, l’Italie a décidé d’intervenir en envoyant sa frégate Fasan, signalant un tournant dans la protection internationale des missions civiles humanitaires.
Mercredi 24 septembre 2025, le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a annoncé que la frégate polyvalente se dirigeait vers les navires attaqués, après concertation avec la Première ministre Giorgia Meloni. « Cette opération vise à assurer l’assistance et la sécurité des navires humanitaires, sans intention militaire », a précisé Meloni depuis New York, où elle participe aux réunions de l’Assemblée générale des Nations Unies. Elle a également proposé de transférer les aides à Chypre ou au Patriarcat latin de Jérusalem pour réduire les risques immédiats.
Du côté israélien, le ministère des Affaires étrangères a rappelé son refus de laisser les navires entrer dans ce qu’il qualifie de « zone de combat active », suggérant un accostage à Ashkelon.
Ce positionnement a provoqué une vive réaction des députés italiens de l’opposition, notamment de la députée Stefania Ascari (mouvement 5 éEtoiles) qui a dénoncé au Parlement ce qu’elle a qualifié « d’attaques terroristes sur des navires humanitaires » et accusé Israël de cibler des militants pour empêcher l’acheminement de l’aide à un peuple affamé et sous le feu des bombardements.
Le coordinateur de la flottille, Wael Nawar, a indiqué que 11 navires avaient été visés pendant quatre heures par des drones et des bombes incendiaires, sans toutefois empêcher la reprise du voyage vers Gaza. Les militants appellent la communauté internationale et les citoyens à se mobiliser pour garantir la sécurité des participants et soutenir l’acheminement des aides.
Parallèlement, l’ONU et l’Union européenne ont condamné ces attaques. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a demandé une « enquête indépendante et transparente », tandis que la Commission européenne a insisté sur le respect de la liberté de navigation et du droit international. Amnesty International France a souligné le rôle crucial de la flottille pour faire face à la crise humanitaire à Gaza et a appelé les États à protéger ses participants.
Entre tensions parlementaires à Rome, condamnations internationales et mobilisation humanitaire, la flottille illustre une nouvelle confrontation diplomatique en Méditerranée. Elle pose une question cruciale : la communauté internationale saura-t-elle protéger ceux qui tentent d’apporter secours et assistance dans une région assiégée depuis plus de dix-huit ans ?
Mourad Benyahia