29 mars 2024
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Au-delà du Corona : le saut dans l’inconnu

REGARD

Au-delà du Corona : le saut dans l’inconnu

La pandémie de Corona est, semble-t-il, un cauchemar qui n’en finira pas de causer l’effroi dans les cœurs.

Selon le rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), la crise sanitaire a fait perdre environ 10.000 milliards de dollars à l’économie mondiale. Ce qui représente, approximativement, cinquante fois le PIB d’un pays comme l’Algérie, deux cent cinquante fois celui du Cameroun et quatre fois celui de la France. Face à ces pertes colossales, tous les pays ne sont pas égaux, précise-t-on dans le même rapport.

Cela dit, bien que les Etats les plus riches investissent pour limiter la casse, ceux dont les finances étaient déjà fragiles avant l’arrivée de la pandémie se confrontent aujourd’hui à de grandes difficultés. En conséquence, alertent les experts de la Cnuced, un ralentissement économique mondial, même léger, pourrait s’avérer fatal dans les années à venir.

La Banque mondiale estime, quant à elle, qu’un quart de milliards de personnes supplémentaires tombent dans la pauvreté, à cause des conséquences directes de cette pandémie. Et la tendance étant malheureusement à la hausse, faute de mesures économiques efficaces. Les pays en voie de développement sont les premiers concernés par ce fléau ravageur.

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En Tunisie, déjà au moins d’octobre 2020, 40% des entreprises d’artisanat ont déjà mis la clef sous la porte, et environ 35% des PME sont menacées de faillite totale, ce qui a engendré un chômage massif sans précédent.

Au Liban, d’après le directeur du principal hôpital public libanais qui s’est référé aux critères de l’OMS, le pays est actuellement au niveau 4 : une épidémie incontrôlée, avec des capacités supplémentaires limitées pour le système de santé.

Englué dans sa plus grave crise économique depuis des décennies, avec une dépréciation historique de sa monnaie, une hyperinflation et des licenciements massifs, le Liban voit. la moitié de sa population vivre désormais dans la pauvreté.

Au Pérou, plus précisément à Lima, « les gens n’ont rien à manger. Il y a des enfants qui ont faim » explique à un média étranger Fortunata Palomino, une bénévole qui prépare la soupe pour 45 familles dans un bidonville au cœur de la capitale. D’où l’urgence de rétablir la croissance mondiale qui devrait atteindre, selon la Cnuced, 4.7% à la fin de 2021, grâce à une forte reprise économique des Etats Unis.

Pour rappel, Joe Biden a décidé d’injecter près de 1900 milliards de dollars dans l’économie américaine, première mesure-phare prise contre les effets de la pandémie depuis son investiture.

Au total, ce nouveau plan, ayant eu l’aval du Congrès au mois de février dernier, porterait à 5200 milliards de dollars le total des mesures de relance budgétaire prises par l’administration américaine depuis le début de la crise, soit près d’un quart du PIB américain (21 345 milliards en 2019).

Mais, comme les problèmes d’inégalité d’accès aux vaccins entre pays riches et pays pauvres et l’endettement de ces derniers persistent, il est fort à parier que l’effet de croissance recherché par la maison blanche ne serait pas atteint dans, au moins trois ans.

Le retour à la normale semble, hélas, d’ores et déjà compromis.

Auteur
Kamal Guerroua

 




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