20 janvier 2025
spot_img
AccueilChroniqueAve Cesar ! Ave Trump !

Ave Cesar ! Ave Trump !

Ce lundi 20 janvier, l’empereur est monté sur le trône. Il le fait dans le lieu sacré de l’Amérique, le Capitole, temple de la démocratie pour ceux qui lui sont encore fidèles. Un monument qu’il voulait envahir pour dénier à l’Amérique ses valeurs proclamées.

Avec Donald Trump c’est Napoléon qui revient d’exil de l’île d’Elbe. Ce sont les cent jours de l’empereur qui commencent. Donald Trump peut en ce jour de sacre prononcer la parole de Cesar, « Veni, vidi, vici », savourant sa victoire après un exil forcé suite à son échec passé pour un second mandat.

Il est des exils dont on ne revient plus mais il en est d’autres où la rage de revanche est plus forte. Donald Trump l’a eue, il en a fait sa force. Rien ne lui a barré la route vers un retour dans son empire. Ni la vulgarité, ni les grossiers mensonges, ni les décisions farfelues et dangereuses pour le monde qu’il promettait.

Donald Trump prête serment devant le président de la cour suprême, Bible à la main, en s’engageant à « protéger et défendre la Constitution ». Quelle effronterie à la face des américains et du monde, lui qui n’a cessé de la fouler aux pieds.

Sur la Bible ? Lui qui n’a cessé d’ignorer ses commandements. Devant le président de la Cour suprême ? Celui qu’il a nommé pour sa couleur des plus réactionnaires et qui a permis tous les retours en arrière des avancées sociétales et démocratiques que le nouveau président exècre. Celui qui lui a permis d’obtenir toutes les indulgences de report des plaintes, des différés et des amnisties.

- Advertisement -

L’empereur est couronné, il va pouvoir se consacrer à sa vengeance et à sa destinée qui l’illumine pour indiquer à ses fidèles la route de la gloire et de la puissance. Á mort, ses opposants ! Dehors, les fonctionnaires hostiles ! Déchirés, les engagements internationaux ! Au diable l’écologie !  Enterrées, la démocratie et les droits des femmes ! Vade retro satanas, la liberté de la presse !

L’Amérique sombre de plus en plus dans un gouffre dont on ne sait jusqu’où va la mener la chute. Le drame est que cette folie d’un empereur hypnotisé par la croyance de son pouvoir divin risque d’entraîner le monde dans l’abîme.

Le sacre de Donald Trump me fait rappeler la fête des fous au Moyen-âge où liberté était accordée à tous les excès dans l’exubérance et le grotesque. Une fête d’un jour si merveilleusement décrite par Victor Hugo dans Notre-Dame de Paris. L’impertinence des manants envers les puissants était autorisée jusqu’à l’intérieur de ce lieu sacré et sa place où « l’élection du Pape des fous » se déroulait.

C’est bien ce moment des fous auquel on assiste à l’intérieur du lieu sacré de la démocratie, à l’élection du Pape des fous. Walt Disney avait bien vu juste, ce pays qui avait fait du divertissement sa vertu en fait aujourd’hui son âme politique.

Gare aux concurrents de son pouvoir, gare aux pays qui veulent défier la puissance économique de l’empire. Tout va se mettre à genoux devant l’imperator. Le messie tant attendu pour certains, le diable sortant de l’enfer de Dante pour d’autres.

Tout était suspendu jusqu’à l’intronisation du Cesar. Il s’était engagé à résoudre les conflits mondiaux en aussi peu de temps que la justice de Saint Louis consacrait à chaque jugement devant son chêne.

Et pourtant certains prétendront que de la folie peuvent naître aussi bien le malheur que le miracle dont on la crédite parfois. L’imprévisibilité de l’homme pourrait, selon eux, aller jusqu’à nous surprendre, déjouer tous les pronostics de malheurs et de chaos pour solutionner finalement tous les conflits mondiaux aigus.

Barack Obama n’avait-il pas été salué comme le sauveur de l’humanité, nous avons constaté son échec et même ses erreurs dont nous subissons encore les frais. Peut-être que le grotesque, l’imprévisibilité, la vulgarité et l’esbroufe nous emmènera vers la paix et la croissance mondiale, nous affirment les optimistes de l’arrivée de Donald Trump.

Avec la démence et la violence du verbe, tout peut effectivement arriver. Même le diable pourrait enfanter son Brutus. Mais si la raison du monde venait à jouer à la roulette, alors le malheur serait la mise.

Et c’est toujours le casino qui gagne sur les paris des joueurs.

Boumediene Sid Lakhdar

1 COMMENTAIRE

  1. Tu reves a si Boumediene
    « Et pourtant certains prétendront que de la folie peuvent naître aussi bien le malheur que le miracle dont on la crédite parfois. L’imprévisibilité de l’homme pourrait, selon eux, aller jusqu’à nous surprendre, déjouer tous les pronostics de malheurs et de chaos pour solutionner finalement tous les conflits mondiaux aigus. »

    Il n’a jamais dit ca. Son message est AMERICA FIRST ! Et rappele au monde qu’il(monde) DOIT PRENDRE SES RESPONSABILITE’s – que l’Amerique « policier » ou « babysitter » c’est fini !

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

ARTICLES SIMILAIRES

Les plus lus

Boualem Sansal, l’idéal tri-national (*)

Récemment naturalisé au sein de l’Hexagone, l’écrivain Boualem Sansal est, pour reprendre ici la formule présomptive du Rassemblement national (RN), devenu un "Français de...

Les derniers articles

Commentaires récents