24 novembre 2024
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« Axerdus” (la Tranchée)  au festival du théâtre d’expression amazighe de Batna

PLANCHES

« Axerdus” (la Tranchée)  au festival du théâtre d’expression amazighe de Batna

En marge de la 10e édition du festival national du théâtre d’expression amazigh, la troupe théâtrale de Bgayet a offert, dans la soirée dimanche 16 décembre, un spectacle hors norme au public batnéen.

La pièce théâtrale intitulée Axerdus (La tranchée) présentée par la troupe du Théâtre régional de Malek Bouguermouh Bougie est entrée en compétition. La pièce est une tragédie, tirée d’une histoire à la fois tragique avec beaucoup d’humour, elle a été écrite par Youssef Taouint, assistée par Djohra Deraghela et mis en scène par Yasser Nacer-Eddine  Celle-ci a été interprétée par la comédienne Djohra Deraghela, excellente dans le rôle (n’étant pas Kabyle elle maîtrise parfaitement la langue avec son accent).

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La pièce raconte l’histoire de quatre personnes qui travaillent dans une tranchée, que l’on peut imaginer comme une cave, là où les quatre personnes dont une femme vont devoir se retrouver pour un travail pénible. Après de longues heures passées, lorsque  les quatre personnes décident de sortir, la seule  porte de sortie a été accidentellement  bloquée et ne s’ouvrit pas. Alors, les quatre personnes se retrouvent  prisonniers, Ils commencent à s’imaginer le pire. Le seul moyen de sortir de cette cave est de faire une échelle avec leur propre corps. 

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Nacer-Eddine Yasser, à ce titre, a joué sur tous les tableaux pour transformer, une réclusion forcée et involontaire dans une cave minable d’un quatuor de musiciens, en une fresque humaine captivante et amusante voire émouvante. Dans un contexte de guerre, dont il n’est pas souligné l’origine, les quatre mélomanes se retrouvent bloqués dans une salle de répétition, à l’allure d’une tranchée, impossible d’en sortir. Sous les fracas des explosions extérieurs, la porte se referme sur eux.

Et les voilà pris au piège comme des rats. En essayant de s’en extraire, ils se rendent compte que la clé a également disparu. Et quand il la retrouve, ils ne peuvent l’utiliser car derrière la lourde s’est installé un molosse menaçant qui n’attendait que l’opportunité de les écorcher vifs.
De surprise en surprise, assaillis par la peur, la faim et le froid, ils échafaudent alors des plans pour s’évader.  Entre autres, celui qui devrait sortir le premier doit être élu par un vote entre eux. La tragédie, comme la comédie d’ailleurs, est née du refus de l’être humain d’admettre sa fin dans ce monde apparemment infini. Une quête éperdue de soi et l’absolu devant l’immensité de l’univers d’une part et la mort menaçante d’autre part. L’homme choisira de vivre. Il le fera même dans les conditions les plus extrêmes y compris dans la tranchée. Il s’inventera des histoires, chantera et refusera de périr même quand la folie le guette.

Poussé à bout, il se regardera en face puis redeviendra lui-même et comprendra que sa raison n’est pas sa seule raison d’être.

Capable du pire comme du meilleur, il explorera sur son chemin y compris dans la tranchée, les méandres de son âme pour la dépouiller des artifices encombrants de la convenance et se rendra à l’évidence qu’être humain n’est pas de tout repos. Il en rira, il en pleura. Il s’en accommodera et cherchera à tout prix le bout de la tranchée au risque d’en devenir fou.

 

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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