Dimanche 14 juillet 2019
Belaïd Abane : « L’impasse politique est totale »
Bélaïd Abane, politologue, explique dans cette interview accordée au Matin d’Algérie que « le pays est toujours dans l’impasse. La raison essentielle de ce blocage est que depuis la mise à l’écart de Bouteflika le pays est de nouveau en proie à une guerre souterraine opposant l’armée institutionnelle aux réseaux de l’ex-DRS, agissant en opposition souterraine incontrôlée ». Il assène : « L’état-major est tombé dans un piège que le bon sens aurait pu lui éviter. Etait-il impérieux, judicieux d’interdire l’emblème amazigh et d’en arrêter les porteurs ? ». Entretien.
Le Matin d’Algérie : Pourquoi la solution politique peine à se dessiner en Algérie alors que l’économie continue de s’enfoncer inexorablement. Comment analysez-vous la crise à la lumière de tous les enjeux évoqués ?
Bélaïd Abane : Il faut rappeler d’abord que la crise algérienne actuelle est politique et que ses causes sont internes. On peut penser que des influences externes aient pu peser dans un sens ou dans l’autre sur l’entêtement de l’ancien président à se maintenir au pouvoir en dépit de ses incapacités multiples. Mais l’impasse politique et la crise profonde que vit l’Algérie sont de fabrication authentiquement algérienne.
Où en sont les choses depuis la démission de Bouteflika, la neutralisation de « la bande » et l’accélération de l’ »opération mains propres » ? Le pays est toujours dans l’impasse.
La raison essentielle de ce blocage est que depuis la mise à l’écart de Bouteflika le pays est de nouveau en proie à une guerre souterraine opposant l’armée institutionnelle aux réseaux de l’ex-DRS, agissant en opposition souterraine incontrôlée.
Obsédés par un adversaire invisible et pourtant ubiquitaire, le Haut commandement, l’état-major et son chef, le général Gaïd Salah qui incarne actuellement le pouvoir réel du pays, ont la lourde responsabilité de trouver une solution à la crise en évitant l’effusion de sang.
Mais d’évidence la stratégie des autorités militaires peine a faire avancer les choses et se heurte à la résistance opiniâtre du mouvement populaire. Alors qu’au départ, la neutralisation de la « bande », l’arrestation des prédateurs économiques et des corrompus, avait suscité un réel élan de sympathie, le peuple en mouvement commence à douter. Pis, la gestion de plus en plus autoritaire de la crise, la stigmatisation d’une partie de la population, le recours maladroit à la ficelle de la division et tout récemment l’arrestation d’un vétéran glorieux de la guerre d’indépendance, ont commencé à creuser le fossé entre la population et les autorités.
Le Haut commandement de l’Armée a ignoré – négligence ou mauvais calcul – la carte maîtresse du rassemblement, de l’unité et du dialogue de raison et de conciliation, et opté pour une gestion militaire d’une crise profondément politique.
La mobilisation populaire sans précédent, était pourtant un signal suffisamment fort du nouvel état d’esprit des Algériens et de leur détermination. Ces derniers dans leur immense majorité, ont exprimé clairement vendredi après vendredi, leur rejet des solutions imposées qu’ils soupçonnent de vouloir sauver l’armature du système.
Toutes ces fautes constituent une aubaine pour l’ex-DRS, constitué en réseaux profonds non contrôlées que l’Etat-major accuse de manipuler et d’exciter le mouvement populaire contre l’armée institutionnelle, mais en réalité seulement contre certains de ses chefs, notamment le premier d’entre eux. De fait les slogans du vendredi 5 juillet ont ciblé sans relâche le chef d’état-major. Entre ces deux parties, armée institutionnelle incarnée par Gaïd Salah et les réseaux profonds de l’ex-DRS, restés fidèles au général Toufik actuellement détenu pour « complot » dans une prison militaire des environs d’Alger, il y a le mouvement populaire protestataire pacifique du vendredi.
En fait le peuple qui sera appelé un jour ou l’autre à s’exprimer dans les urnes. C’est l’enjeu véritable de la lutte féroce et asymétrique que se livrent les deux parties, chacune actionnant ses relais dans les médias, la société civile, les partis politiques… Entre l’Etat et son opposition « profonde », il n’existe pour le moment aucun canal pouvant initier la moindre négociation, le moindre dialogue. Tout se passe comme s’il s’agissait pour l’une et l’autre partie d’une question de vie ou de mort. Et pendant ce temps, l’Algérie gouvernée par un président intérimaire et un premier ministre contestés, voit ses revenus pétroliers diminuer de façon drastique. Le malaise économique est profond et ne peut que s’aggraver dans une conjoncture internationale où clignotent tous les signaux rouges d’une prochaine grande crise économique et financière. Le pays risque de plonger prochainement dans une récession économique incompatible avec l’épanouissement des libertés.
L’Algérie échappera-t-elle à une longue récession démocratique à l’instar de la décennie noire qui fut elle aussi le résultat de la grave crise économique que connut le pays à la fin des années 1980 ? Pas si sûr si on prend en compte tous les défis auxquels est confronté l’Etat algérien et les menaces multiples sur ses frontières : L’instabilité sahélienne au sud, les relations algéro marocaines en dents de scie, mais surtout l’imbroglio libyen sur sa frontière est. La faiblesse du gouvernement d’union nationale de Fayez El Sarraj qu’elles soutiennent, inquiète les autorités algériennes et donne des ailes au maréchal Khalifa Haftar qu’aiguillonne l’alliance égypto-saoudo-émiratie, elle-même sponsorisée par les Américains et les Israéliens. Les démonstrations de forces de l’ANP, à balles réelles, sous l’œil fier et approbateur du chef d’état-major sont destinées autant à galvaniser l’unité et la fierté nationales qu’à refréner les ardeurs belliqueuses du commandant en chef de l’armée nationale libyenne.
Le Matin d’Algérie : L’ANP et son état-major font face à une campagne de dénigrement massivement relayée par la presse internationale. Qu’avez-vous à dire à ce sujet?
Bélaïd Abane : Massivement je ne crois pas. L’ANP dénigrée, je ne crois pas non plus. Il est rare cependant que les médias prennent ouvertement position en faveur d’une armée dont le peuple récuse les choix politiques. Néanmoins la critique dans les médias nationaux encore très dépendants des fonds publics par le biais de la publicité formelle, reste très prudente et très adroite. Les attaques ne sont jamais portées contre l’institution militaire elle-même qui est bien au contraire objet de louanges, de considération et de respect.
Les défis indirects lancés à l’état-major et à son chef passent toujours par les encouragements au mouvement populaire et par sa glorification. Une façon très adroite de faire un pied de nez aux chefs militaires en charge de la gestion de la crise, sans encourir de sanctions et surtout sans tomber sous le coup de la loi militaire que l’état-major invoque pour préserver le moral des troupes. Le raidissement ces dernières semaines de l’autorité militaire et l’arrestation du commandant Bouregaa pour « entreprise de démoralisation de l’armée », a rappelé à la prudence salutaire tous les analystes et acteurs de la vie politique algérienne ainsi que toutes les rédactions de la presse nationale. Au plan international, il y a certes quelques médias traditionnellement fâchés avec l’Algérie, qui assènent sans nuances des vérités sur « la tradition putschiste et hégémonique de l’armée algérienne ». Mais la plupart des medias internationaux, notamment français se cantonnent dans une prudente expectative.
Quant aux gouvernements occidentaux, ils connaissent la sensibilité à fleur de peau des Algériens, peuple et autorités. L’esprit d’indépendance est formaté depuis l’époque des maquis par le paradigme soummamien d’une « Algérie qui n’est inféodée ni à Londres ni à Washington ni à Moscou, ni au Caire » ni surtout à Paris. Aussi sont rares, les gouvernements qui prennent le risque d’une position tranchée sur la crise algérienne actuelle même si les Etats continuent chacun à sa manière à défendre leurs intérêts économiques politiques et géostratégiques.
Le Matin d’Algérie : A la lumière des enjeux évoqués ci-dessus, comment voyez-vous la question de l’interdiction de manifester avec le drapeau amazigh ?
Belaïd Abane : L’état-major est tombé dans un piège que le bon sens aurait pu lui éviter. Etait-il impérieux, judicieux d’interdire l’emblème amazigh et d’en arrêter les porteurs ? Cet emblème là, arboré fièrement aux côtés de l’emblème national du pays est revendiqué par la jeunesse algérienne comme celui de l’identité commune à tous les Algériens et même à tous les Nord-Africains, comme s’enorgueillit chaque Européen de la bannière bleue multi-étoilée de l’Union européenne. Ce drapeau n’est pas celui d’un parti ou d’un groupe. Il appartient à tous les Algériens comme la langue tamazight, comme Yennayer, comme la profondeur amazigh de l’histoire algérienne. Toutes ces dimensions ont été inscrites dans la constitution par le système Bouteflika dont on connaît pourtant la psychorigidité originelle sur la question identitaire. Nier et réprimer ces évidences, c’est vouloir reproduire le schéma de la page blanche coloniale. Ce qui équivaut aussi à remettre la société algérienne sur l’orbite d’un nouveau cycle de crispation dont l’Algérie n’a pas besoin tant il est vital pour l’avenir d’unir et de rassembler plutôt que de diviser. N’avoir pas intégré ces données après l’officialisation et la constitutionnalisation de la langue tamazight, est une preuve de cécité politique. Au reste, c’est une erreur stratégique qui donne du grain à moudre aux adversaires de l’état-major. Il y a une crise politique majeure à régler en jouant sur le rassemblement, l’apaisement et la conciliation. A moins qu’il n’ait eu des arrière-pensées de division du Hirak ou de diversion, le Haut commandement militaire a commis une faute élémentaire dans « l’art de la guerre » tel qu’il fut préconisé par Sun Tzu, le célèbre général de l’antiquité chinoise : avoir ouvert des fronts secondaires sur ses arrières quand il fallait concentrer toutes ses forces sur l’ennemi principal, en l’occurrence la crise majeure qui ronge l’Algérie.
Le Matin d’Algérie : Si la crise perdure dans cet environnement régional et international très sensible, l’Algérie ne prend-elle pas le risque d’une fracture entre le peuple et son armée ?
Bélaïd Abane : Tout à fait. Il faut savoir que l’Algérie ne laisse jamais indifférent et que bien des parties ont intérêt à voir ce pays s’affaiblir et même à subir le sort de la Libye, de la Syrie ou du Yémen. Cela tient bien sûr à son statut de puissance régionale et de grand pays riche en matières premières, notamment en ressources énergétiques ; à sa position stratégique dans le bassin méditerranéen bien sur ; à cet esprit d’indépendance que je viens d’évoquer, mais aussi à sa diplomatie « inflexible », une ligne vertueuse, qui fut, d’ailleurs en totale discordance avec la politique intérieure qui a mené le pays dans l’impasse actuelle.
Deux des fondamentaux de la politique étrangère algérienne posent de réels problèmes à l’hyper-puissance américaine alliée et protectrice sans conditions d’Israël : le soutien à la cause palestinienne considérée par la doxa algérienne, population et autorités, comme une cause juste et sacrée même si durant ces dernières années, l’Algérie, fragilisée par ses problèmes intérieurs et le déséquilibre géopolitique survenu depuis la fin de l’URSS, s’est quelque peu repliée sur elle-même. Le deuxième axe diplomatique qui déplait à l’Amérique et hérisse Israël est la relation cordiale qu’entretient l’Algérie avec la République islamique d’Iran. Sans apporter un soutien franc à l’Iran, qui est tout de même l’ennemi du très puissant binôme israélo-américain, l’Algérie se démarque du bellicisme de Mohamed Ben Salmane au service d’une cause qui le dépasse.
La diplomatie algérienne qui mise tout sur les solutions pacifiques et politiques ne s’embarrassait plus d’une solidarité arabe volatile. Ni de la fraternité sunnite, donnant même l’impression paradoxale d’un pays sunnite solidaire de l’arc chiite (Iran, Irak, Syrie, Hezbollah libanais). Sans être totalement imperméable au principe de réalité, le choix algérien est déterminé par l’éthique d’une politique étrangère qui a pris très tôt goût aux causes justes : se démarquer de l’agresseur et se ranger aux côtés de l’agressé. Donc en toute logique aux côtés de l’Iran, de l’Irak, de la Syrie, de la Palestine et même du Hezbollah estampillé « mouvement terroriste », alors que les Algériens le considèrent comme un mouvement de libération qui défend l’intégrité territoriale de son pays.
L’Algérie peut-elle longtemps résister aux pressions et continuer à défendre ses choix de politique étrangère ? Rien n’est moins sûr comme en témoigne déjà l’aval tacite donné par le Premier ministre algérien, Noureddine Bedoui, à la déclaration finale du sommet extraordinaire de la Ligue des États arabes en Arabie saoudite, laquelle tente de coaliser l’ensemble des pays arabes, l’Algérie comprise, dans une guerre proxy contre l’Iran. Les relations cordiales et la coopération algéro-iranienne résisteront-elles longtemps aux manœuvres saoudiennes et émiraties qui entendent remettre l’Algérie dans l’axe d’un arabo-islamisme pur et dur. Ce qui ne pourra advenir qu’au détriment des avancées politiques et du renouveau identitaire qu’a connu le pays ces dernières années. L’autorité militaire est placée devant un choix épineux : maintenir le cap d’une politique étrangère vertueuse et indépendante ou contracter de nouvelles alliances assorties de conditionnalités sans doute au détriment de la cohésion nationale et de cette symbiose qui maintient encore très serré le lien entre le peuple et son armée.
Le Matin d’Algérie : Le 20e vendredi des Algériens a semble-t-il été plus intense et les slogans plus radicaux. La conférence des « forces du changement » du 6 juillet ne semble pas avoir bouleversé la donne politique. Comment analysez-vous cette nouvelle étape et qu’augure-t-elle pour l’avenir ? En somme, voyez-vous une possible sortie de crise ?
Belaïd Abane : Oui effectivement le 20e vendredi des Algériens a coïncidé avec la date hautement symbolique 5 juillet, 57e anniversaire de l’indépendance. Ce 20e vendredi était également précédé par l’arrestation d’un héros de la guerre d’indépendance. L’opinion algérienne en fut ébranlée, et les pointes avancées du mouvement populaire n’ont pas manqué d’exploiter ce faux pas pour protester vivement contre le pouvoir militaire et demander le départ de son chef. Le 6 juillet s’est tenue une réunion des « forces du changement » pour discuter la proposition du chef d’Etat intérimaire sur la manière d’organiser une élection présidentielle répondant ainsi à la feuille de route constitutionnelle imposée par le Général Gaïd Salah comme l’unique voie de sortie de crise.
Peu représentative et soupçonnée dès le départ de collusion avec un pouvoir qui chercherait à adouber un candidat à sa dévotion, la réunion d’Ain Benian s’est terminée en flop. L’impasse politique est totale. D’autant plus que le mandat du chef de l’Etat par intérim vient de prendre fin ce 9 juillet. Le pays qui a pu vaille que vaille donner le change de la légalité ne peut même plus sauver les apparences. Il est urgent d’aller dans les meilleurs délais vers une solution politique pour préserver la paix civile, éviter le bain de sang et ne pas donner la moindre prise le moindre prétexte à des solutions imposées de l’extérieur à un pays qui ne sera plus alors en mesure de brandir le credo de l’indépendance et de la fierté nationale.
Les expériences récentes de certains pays ont montré que la pire des solutions internes est préférable à la meilleure des solutions venues d’ailleurs. Que faire alors ? L’armée nationale populaire et son chef ont l’immense et lourde responsabilité de faciliter le règlement de la crise. Comment ? La solution par l’élection présidentielle qu’impose l’armée est le traitement symptomatique d’une profonde crise politique. C’est de la cosmétique sans effet durable pour l’avenir du pays. Au surplus, elle est récusée par le peuple en marche auquel doit revenir tout de même le dernier mot.
Le remède à la crise politique profonde qui ronge l’Algérie sur fond de déliquescence économique, c’est la remise à plat de tous les problèmes du pays au cours d’une transition politique que l’armée aura à cœur d’accompagner de faciliter, de protéger.
L’instauration d’un directoire politique souverain dont l’autorité coiffera toutes les institutions y l’armée et son chef est la condition sine qua non de la réussite d’une période transitoire appelée à durer 20 à 30 mois.
La mise en route d’un tel projet suppose bien évidemment l’apaisement du climat politique par la libération de tous les porteurs d’emblème amazigh et du commandant Lakhdar Bouregaa.
L’armée a tout à gagner à la clarification et à l’assainissement du climat politique. C’est aussi pour elle une façon de retirer le tapis sous les pieds de tous ceux qui veulent mener le pays dans une voie aventureuse aux conséquences incommensurables. Il n’y a pas d’autre choix pour l’armée que d‘être aux côtés de son peuple et au peuple d’être aux côtés de son armée.
Le Matin d’Algérie : Pensez-vous que le dernier discours de Gaïd Salah le 9 juillet dernier est de nature à apaiser le climat politique et faciliter une sortie de crise.
J’ai évoqué au début de cet entretien une forme de raidissement de l’autorité militaire qui criminalise le port de l’emblème amazigh et ordonne l’arrestation des auteurs. Puis est venue l’affaire du commandant Bouregaa mis sous mandat de dépôt pour « atteinte au moral de l’armée ». Ce durcissement se confirme par la « constance » du discours du chef d’état-major : Une seule solution à la crise, l’élection présidentielle. Mais il n’y a pas que cela. Le chef d’état-major s’est fait menaçant à l’encontre des « supplétifs et inféodés de la bande », « ces traîtres » qu’il accuse de manœuvrer le Hirak au profit de « cercles hostiles à notre pays ». Le propos ne laisse planer aucun doute quant à l’identité de ces cercles.
Plus sévère encore est la nouvelle philosophie du chef d’état major. S’adressant à l’ensemble des acteurs politiques et à la société civile le chef de l’armée somme chacun de choisir son camp : qui n’est pas avec l’ANP, et l’état-major est contre elle et avec « les inféodés et les mandataires de la bande… qui œuvre de façon encore plus claire à infiltrer les rangs des marches populaires et impacter la nature des revendications populaires légitimes… » .
Le discours du général Gaïd Salah traduit une nette montée des tensions entre l’armée institutionnelle et son opposition souterraine accusée de « trahison et de collusion avec des « cercles extérieurs ». Dans un autre registre, ce raidissement de l’armée sur la manière de régler la crise politique qui ronge le pays, et le discours d’incarnation politique montrent de manière claire ce que nombre d’observateurs subodoraient depuis l’éviction de Bouteflika : le pouvoir réel s’est imperceptiblement déplacé d’El Mouradia vers les Tagarins.
En outre le chef d’état-major entend assumer ouvertement un rôle politique qui pèse désormais trop lourd sur les épaules d’un président intérimaire faible et frappé d’illégitimité et depuis le 9 juillet, d’illégalité.
K.L.C