29 juin 2024
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Beni Saf : mer, soleil et forêt

Beni Saf

Dans quelques jours, la saison estivale sera officiellement lancée. Centre minier jusque dans les années 1980, et toujours important port de pêche, Beni-Saf possède les potentialités naturelles pour un essor certain des secteurs économiques locaux et  son avenir peut être prometteur.

Cette localité côtière de près de 45 000 habitants, est réputée d’une part par la beauté de ses plages, de ses sites et d’autre part, avec son climat agréable. Cependant si l’attrait touristique reste très local, moyennement régional et peu national, même si plusieurs sociétés nationales de par leurs œuvres sociales, possèdent un camp de vacances, où chaque été des centaines d’enfants viennent séjourner agréablement et goûter aux plaisirs des baignades et des excursions aux alentours. Chaque saison estivale, Béni-Saf prend l’ambiance d’une ruche avec des milliers de visiteurs, et connaît surtout le soir, quand la fraîcheur est là, une animation grouillante et dense, telle que les rues, en particulier le boulevard de la plage du Puits, deviennent encombrés, comme dans les plus grandes villes en d’autres saisons.

Malgré tous les avantages que possède la commune, en matière de tourisme, la dominante et le souci restent malheureusement axés sur l’infrastructure hôtelière et le manque d’aménagements. Toutefois, il faut reconnaître que ces dernières années, plusieurs hôtels ont été construits par des privés, et les demandes de séjour trouvent offre de la part de l’habitant. Ainsi, plusieurs béni-safiens louent leur logement en cette période. Il est clair que cela ne résoudra pas le problème, car si Béni-Saf veut être classée comme destination touristique, il en faudrait beaucoup plus pour attirer les vacanciers nationaux mais aussi étrangers. Pour ce dernier point, il n’en est presque rien sur le plan des séjours.

C’est donc aussi sur le volet international, qu’il faudrait axer les efforts pour un développement attractif, car à ne pas en douter, Béni-Saf reste un lieu de repos, de détente, et d’accueil, tant et plus que l’hospitalité de la population est reconnue. Avec ses plages de Madrid, du Puits, de Rachgoun et de sidi-boucif ( non autorisée à la baignade), avec la cité historique de Siga, capitale du roi Syphax, et d’autres lieux de visites et d’excursions, la commune est une localité privilégiée sur le plan du tourisme.

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Personne n’ignore que le tourisme est comme toute chose lié à des facteurs qui favorisent son développement et qui répondent aux vœux des potentiels estivants étrangers. Pour cela, indéniablement, il faut une large palette d’offres. C’est un point que les pouvoirs publics devraient prendre en charge une réflexion pour diversifier l’offre et toucher des touristes étrangers.

Ce qui est regrettable, c’est qu’il n’existe plus de syndicat d’initiative touristique ou même un simple office qui pourrait accompagner les visiteurs, donner des précisions, des informations, inciter la curiosité pour des visites, voire créer des excursions et des randonnées piétonnes aux alentours.

Malheureusement suite à des querelles intestines, et à l’accaparement incompréhensible des locaux appartenant à la commune, devenus logements, cet office a fermé ses portes et donc n’existe plus. La commune devrait récupérer son bien et le mettre éventuellement à la disposition des associations qui pourraient abriter leurs activités, en quelque sorte créer une Maison des Associations, ouverte à chaque évènement associatif ou à des rencontres, des réunions, des assemblées générales. 

Ces associations pourraient organiser des animations et autres festivités pour fêter l’été. Cela a toujours été un point d’orgue pour Béni-Saf que de fêter à la plage du Puits et à même le sable, sous chapiteau, la fête presque traditionnelle, dite du « 15 aout », connue des anciens et des adeptes d’évènements forains. Les commerçants et autres tenanciers de kiosques pourraient se joindre au programme festif et évidemment faire du chiffre d’affaires, car c’est connu, en vacances, le touriste dépense et ne compte plus. Et s’il est satisfait de son séjour, il reviendra l’année prochaine, et donnera son avis positif sur la ville. Une certaine publicité attirante quoi !

Béni-Saf peut reprendre sa place, redevenir une station balnéaire de premier ordre, si tant est que les pouvoirs publics s’en donnent les moyens et envisagent son essor à plus ou moyen terme. Cette commune possède donc les atouts nécessaires et les potentialités. 

Il faut savoir qu’à partir du mois de mai jusqu’en septembre, à Béni-Saf, on se baigne, on joue, on rit, on s’amuse, on fait sa sieste à l’ombre des centaines de parasols de toutes les couleurs qui, dès les premières chaleurs envahissent le sable fin. Et le soir, on prend le frais, avec une formidable vue sur l’horizon rougeoyant où se couche le soleil, là-bas derrière l’île de Rachgoun, en un spectacle grandiose, qui pourrait inspirer les poètes. Et si l’envie y est, pourquoi pas un tour au port, à l’arrivée des chalutiers de retour de leur pêche, avec plusieurs variétés de poissons blancs que l’on peut même déguster sur place, dans les restaurants du coin.

A partir de 19 heures, quand l’air chaud commence à céder la place à cette fraicheur tant recherchée, le boulevard de la plage s’anime de bout en bout, depuis l’aquarium, à l’ouest, jusqu’à l’école de formation des pêcheurs, à l’est, avec une circulation dense où se côtoient piétons et automobilistes. Tout cela se fait avec un côté improvisé et nonchalant. 

Ces atouts naturels qu’offre Béni-Saf gagneraient à être consolidés et que des moyens essentiels soient attribués pour un épanouissement progressif, afin que le tourisme trouve sa place et que cette ville redevienne une belle station balnéaire, d’autant plus que l’économie y trouverait son compte, en attirant l’estivant venu d’ailleurs. Il faut donc une volonté, des moyens et de l’argent. 

Comme pour de nombreux pays, l’espace aérien et maritime avait été fermé pour cause de la pandémie du covid 19. Les frontières aujourd’hui ouvertes, les vacanciers se bousculent devant les agences de voyages pour rentrer au pays et savourer de bons moments en famille, entre amis, au soleil, en détente et en sérénité, ingrédients pour «  recharger les batteries ».

Pendant la saison estivale, Béni-Saf «  n’appartient  »  plus aux locaux mais devient une ruche bourdonnante avec des milliers de visiteurs venus des différentes régions du pays. Il n’y a qu’à remarquer les immatriculations des véhicules pour s’en rendre compte. Par cette affluence humaine où tout est donc décuplé, impossible de «  pousser les murs » de la ville et par conséquent, il est presque «  normal  » que quelques petits désagréments voient le jour, mais il faut faire en sorte de ne surtout pas que ça gâche les vacances, alors certains, avec le sourire positivent, malgré tout. 

Il faut dire qu’à Béni-Saf, la mer, la montagne, l’ombre et les pins se côtoient pour le plaisir des visiteurs, en quête d’un peu de repos, de calme et des joies de la plage, et c’est de semaine en semaine que leur nombre augmente, compte tenu des parasols de toute couleur qui sont plantés au bord du rivage, au plus près de l’eau, mais aussi sur toute l’étendue du sable. Pas un mètre n’est laissé libre. Tout est occupé dès le matin jusqu’à tard le soir, chaque jour presque jusqu’à fin septembre. C’est dire que Béni-Saf pendant plusieurs mois garde un air de fête, un appréciable air de farniente, aussi bien à la rentrée des chalutiers le soir, qu’au matin aux heures de l’arrivée des lamparos, avec leur cargaison de sardines, et autres poissons bleus.

Il n’y a pas à dire, l’ancienne cité minière reste indéniablement une destination prisée, avec ses attrayants paysages, ses sites pittoresques, avec son île de Rachgoun sentinelle sur la méditerranée, où vit une population importante d’oiseaux de tous genres et une faune marine. D’ailleurs, plusieurs estivants font de fréquents voyages avec leur embarcation vers l’île au départ du port ou de la plage de Rachgoun, même si c’est un site à préserver. 

Béni-Saf est dotée aussi d’un splendide Aquarium, un majestueux bâtiment, parfaitement adapté à la beauté et à la structure géologique du site, où l’on peut admirer, en un distrayant spectacle, des espèces marines capturées surtout sur la côte beni-safienne.

C’est plus qu’un spectacle que de voir évoluer dans de grands aquariums verticaux, alimentés directement par l’eau de mer renouvelée constamment,  toutes ces variétés de poissons. Un régal pour les yeux et un enrichissement intellectuel, pour les nombreux enfants et écoliers, qui se pressent avec leurs parents ou leurs enseignants, devant les vitres de ces bassins. Il n’y a pas que les petits qui sont ébahis, mais aussi les adultes qui, pour beaucoup, n’ont encore jamais vu ces poissons vivants dans leur milieu et qui évoluent avec élégance dans l’eau.

En effet, c’est beau à voir. Il faut noter que cet institut, dénommé par les autochtones, par les anciens, simplement Aquarium, est devenu au fil du temps, un centre d’études et de recherches scientifiques sur le monde marin. Le comportement de la faune marine est observé et étudié dans les salles et  laboratoires situés à l’étage. C’est donc un outil de recherches au-delà d’un lieu spectaculaire et éducatif.

Cet édifice, construit en 1958, en une belle architecture, avec une tour qui surplombe la plage de sable fin, avait été, pendant de nombreuses années, abandonné tellement sa situation juridique était complexe, rattaché à plusieurs entités, et finalement au CNRDPA (Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture) de Bou-Ismaïl (Tipaza). Aujourd’hui, après des travaux de réhabilitation qui auraient coûtés près de 12 milliards de centimes, l’Aquarium, tel un joyau brille et agrémente le côté ouest de la plage. 

Si donc, Béni-Saf est une station estivale de premier plan, sa situation est arrivée à un stade où l’appui des différentes directions concernées de la wilaya, voire des ministères devient nécessaire, pour lui donner sa renommée d’antan, son prestige reconnu et de lui permettre d’obtenir, enfin son épanouissement culturel, touristique, économique et social. Béni-Saf reste un pôle d’excellence, il lui faut juste de l’argent et des idées.

Mohamed Seghiouer 

 

4 Commentaires

  1. Beni Saf est truffee d’islamistes qui rendront la saison estivale merdique a tout estivant qui se permetrait d’aller dans cette contree.
    Le tourisme en Algerie c’est du pipeau.

  2. Béni-Saf reste un pôle d’excellence, il lui faut juste de l’argent et des idées…

    Voilà donc une conclusion qui efface le tableau idyllique qui était fait de Béni-Saf.
    Et, en effet, pour la future station balnéaire de Béni-Saf, il manque ce qui manque pour tout ce qui ferait que l’Algérie devienne un pays attractif, dynamique, vivant, capable d’appréhender l’avenir autrement qu’avec de perpétuelles propositions qui restent lettres mortes. Cette commune de Béi-Saff possède donc les atouts nécessaires et les potentialités, comme maints et maints sites historiques ou paysagers en Algérie, laissés à l’abandon, quand ils ne sont pas complètement saccagés ou défigurés, comme au Sahara.
    Maintenant, il faudrait s’entendre. Ce n’est pas d’abord l’argent qui va déterminer la politique touristique. Ce sont les idées et la volonté de les mettre en place qui importe avant tout. Nous savons tous ce qu’il faut faire. Chaque ministre qui débarque dans le ministère du tourisme rabâche ce que son prédécesseur a rabâché et on n’avance pas. Ils se contentent de faire un constat récurrent comme il se doit pour montrer qu’il tient la barre.
    Alors l’argent ? Il faut plutôt parler d’investissements productifs dans la capacité hôtelière, la formation de personnels qualifiés dédiés à l’activité touristique, des aménagements et des infrastructures d’accueil au niveau des régions particulièrement touristiques. La mise en place d’une politique environnementale qui n’est pas particulièrement dans nos mœurs devrait être instituée parallèlement.
    Et l’argent ? Il est dans la loi de finance 2022 que tout le monde ne consulte pas (il est plus important de s’intéresser aux propos de M. Zeckri ou de Macron et consorts). Mais ce n’est pas le sujet, voyons ce que, Nous, citoyennes et citoyens, au travers de notre gouvernance et par l’intermédiaire du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Monsieur Yacine Hamadi, nous disposons pour accueillir des touristes.
    Il est dit que la capacité d’accueil des établissements hôteliers de l’Algérie atteindra les 140 000 lits durant la saison estivale de cette année. La vérité oblige à constater que c’est très peu au regard de ce que nous devrions réaliser. Il est vrai qu’avec un budget de 3 585 273 000 DA on ne peut pas faire beaucoup plus. Aussi, puisque le tourisme est une cause nationale de développement d’un pays, il serait indispensable et même essentiel d’affecter le budget destiné aux héritiers des moudjahidines dont le montant s’élevant à 232 474 088 000 DA d’attribuer cette somme au budget de M. Yacine Hamadi. Cela permettra un grand bon en avant comme disait Mao, en intitulant ce « Grand Bon » de patriotique, dans la réalisation d’une véritable mise en place d’une politique touristique en Algérie. Ce serait, pour les héritiers des moudjahidines que nous sommes, un excellent investissement productif et patriotique pour nos générations futures.
    Petite anecdote.
    Il y a quelques années, je lisais un article relatant les déboires d’un capitaine au long cours, en retraite, qui avait investi toutes ses économies dans la rénovation de deux ou trois maisons d’un tout petit village du bord de mer, ici en Algérie. Son but était de les louer à des touristes en leur apportant un environnement typiquement algérien avec le confort adéquat comme il se fait en Espagne, en France et ailleurs. Le seul problème était que ce tout petit village n’était pas électrifié, mais… une ligne électrique passait à moins de 600 mètres.
    Logiquement, le vieux capitaine, en bon marin pragmatique, pensait que les services compétents allait, sur sa demande, et je crois sur ses propres fonds, poser une dérivation afin de rendre viables ces maisons en leur faisant bénéficier d’un réfrigérateur, lumière, etc… tout ce qui est nécessaire pour accueillir comme il se doit un étranger en visite en Algérie.
    Eh ! Bien non. Après moult demandes qui ont duré des mois et des mois, la ligne électrique n’était toujours pas construite vouant le travail de rénovation, l’investissement en matériaux et l’aménagement du cadre à l’inutilité de ce qui était prévu.
    Cette histoire présente un autre aspect de notre pays et son manque d’adaptation. On le dirait figer, incapable d’initiative condamnant les quelques personnes entreprenantes à se décourager.
    Oui. Il faut juste de l’argent et des idées mais c’est aussi avec de toutes petites initiatives comme celles du vieux capitaine qui font un grand pays. Bien plus que les discours convenus et hypocrites.

  3. Le tourisme en Algérie ? c’est d’abord volonté et finance, un état d’esprit et surtout un métier lorsque l’on veut attirer le tourisme étranger ! Rien de ce la n’existe en Algérie. Que des discours creux , suranés le tout enveloppé dans une saleté répugnante. Dans un pays qui décrète un couvre-feu dès 17 h 30 et gloser jusqu’à s’étouffer qu’il veut des touristes, où boire une simple bierre relève du parcours du combattant, ce pays là marche sur la tête. Les initiatives individuelles parfois admirables ne peuvent à elles seules promouvoir le tourisme !c’est aux investisseurs dès lors où ils obtiennent les assiètes foncières nécessaires sans détruire l’environnement qui peuvent se lancer dans ce craineau et que la bureaucratie étatique ne vienne pas contrarier. Le tourisme étranger, nous est étrangé – maintenant que nous venons de séparer les femmes des hommes même dans les avions ! Faut aller voir ailleurs. Et tant que cette vermine islamiste perdure alors nous vouons aux gémonies toute idée du tourisme qui n’est qu’une simple vue de l’esprit, car n’étant pas pour nous, pour notre pays, nous préférons passer le plus claire de notre temps à « admirer » les 1400 KM de nos magnifiques côtes algériennes et cela suffit amplement à parler tourisme et à notre bonheur oubliant que l’arrière-pays est asbolument époustouflant. Mes amis y a encore du boulot ! Pourquoi à Béni Saf et ailleurs ne pas décréter la nuit tombée les rues piétonnes ? Les algériens fous de leur voiture ! s’ils le pouvaient, ils dormiraient avec .

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