L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis novembre dernier , a été condamné en appel, mardi 1er juillet, à cinq ans de prison et 500 000 dinars (3 270 euros) d’amende.
Cette terrible sentence confirme la peine en première instance du 27 mars. « Le verdict du tribunal de première instance a été confirmé. Vous avez huit jours pour introduire un pourvoi en cassation », a déclaré en français la présidente à l’attention de M. Sansal, après avoir lu l’énoncé du verdict en arabe.
L’innommable s’est encore une fois produit. La justice sous Tebboune s’est montrée fidèle à ses verdicts arbitraires et insensés.
Droit dans ses chaussures, Boualem Sansal avait répondu point par point aux question ahurissante de la juge. L’auteur a souligné que son procès était surtout celui de la littérature. Il lui est aussi notamment reproché notamment son voyage, il y a quelques années, pour un salon du livre en Israël. Seul hic c’est qu’il y a des conseillers actuels de Tebboune qui ont fait eux aussi un voyage en Israël sous l’ère Bouteflika. Faut-il les démettre et les jeter en prison ?
Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), le nouvel avocat français de l’écrivain, Me Pierre Cornut-Gentille, arrivé ces derniers jours à Alger, n’a pas voulu se prononcer sur cette éventualité. « Je n’ai pas de déclarations à faire, je dois rendre visite à mon client pour discuter avec lui d’un éventuel pourvoi », a-t-il dit. Le défenseur de M. Sansal, âgé de 80 ans et atteint d’un cancer, a expliqué l’avoir « rencontré hier [lundi] » et déclaré : « Il va bien ».
Le parquet avait requis dix ans de prison. Il est notamment reproché à Boualem Sansal des déclarations en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, dans lesquelles il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
Boualem Sansal (80 ans) a été accusé d’« atteinte à l’unité nationale », « outrage à corps constitué », « pratiques de nature à nuire à l’économie nationale » et « détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays ». L’auteur a été arrêté à sa descente d’avion à Alger le 16 novembre 2024.
Avec AFP