Invité ce lundi sur la télévision publique algérienne, le romancier et ancien maquisard Rachid Boudjedra n’a pas mâché ses mots. Face aux micros, l’auteur des Figuiers de barbarie a livré un verdict sans appel contre Boualem Sansal et Kamel Daoud, qu’il accuse de glorifier le colonialisme et de falsifier l’histoire nationale au profit de « la reconnaissance du maître colonial ».
Cette sortie intervient à l’occasion de la réédition de son ouvrage Les contrebandiers de l’histoire, dans une version augmentée publiée chez Dar El Hikma. Sept ans après sa première publication, le livre s’impose, selon Boudjedra, comme une mise en garde face à « une entreprise organisée de réécriture toxique de notre mémoire collective par certains écrivains algériens ».
Sansal et Daoud : cibles directes
Rachid Boudjedra n’élude pas les noms : Kamel Daoud ? Un écrivain « ordinaire » qui « insultait les Algériens dans ses chroniques et vantait les “bienfaits” de la colonisation en dénigrant même la Révolution ». Pour Rachid Boudjedra, le prix Goncourt 2025 est donc insignifiant !
Boualem Sansal ? Un « pantin idéologique », atteint selon lui de troubles psychiques, « proche de l’extrême droite française » et colporteur de « thèses dangereuses, sans fondement ». Pourtant l’écrivain de 80 ans est actuellement en prison. Ce qui n’émeut manifestement ni Boudjedra ni le journaliste qui l’invite.
Le ton est dur, frontal, sans concessions : « Ils sont atteints d’une pathologie que Frantz Fanon appelait le complexe du colonisé. Ils considèrent le colon comme supérieur. Ils sont aliénés, déracinés, coupés de la pensée algérienne. »
“Une mode passagère vouée à l’oubli”
Pour Boudjedra, cette génération d’écrivains qui trouve écho dans les cercles éditoriaux français ne survivra pas longtemps : « Ce sont des phénomènes passagers. Dans quelques années, même la France les aura oubliés. » Il accuse en outre ces auteurs de bénéficier du soutien de « lobbys sionistes » en Europe pour servir une narration favorable à l’ancien colonisateur.
Face à cela, il en appelle à une mobilisation des intellectuels algériens : « Il faut mener une guerre du stylo, un front culturel pour répondre à ces mensonges. »
Il insiste aussi sur la nécessité de réformer en profondeur l’enseignement de l’histoire dans les écoles et universités algériennes, pour barrer la route à toute tentative de réécriture falsifiée.
Rencontre avec Tebboune
À noter que cette sortie médiatique survient le jour même où le président Abdelmadjid Tebboune a reçu officiellement Rachid Boudjedra au palais présidentiel. Un geste politique fort, qui semble marquer le soutien du pouvoir à l’un des écrivains les plus virulents contre ce qu’il appelle les “contrebandiers de l’Histoire”.
Djamal Guettala
Quel raisonnement simpliste dont il accouché ce boudjedra ! Le francophone est donc colonisé ! Et l’arabophone, lui, ne l’est pas, parce qu’il est chez lui,… en Arabie !?
Ah lui, il écrit aussi en français donc il est de quel bord?
Est-il colonisé par le Moyen-Orient, par la France ou les deux?
Les feux des projecteurs sont aveuglants! A chacun sont moment de gloire?!
S’acoquiner avec Tebboune « plébiscité » par les dézédiens, c’est du nationalisme ! Vivre en France, écrire dans des journaux et revues français pue la trahison ?!
Dualité réductrice !
Parcequ’il se dit communiste et athée, il se range donc du côté des justes ?!
Il est petit, très petit !
Il est vile et servile !
Pourquoi a-t-il choisi la France pour y effectuer ses études supérieures ? Pour quoi n’est il pas allé en Egypte ?l
La langue structure la pensée, c’est connu, mais est-ce que sa pensée a été structurée par le Saint-Esprit !
La pensée de ce boudjedra serait le fruit d’une pensée autochtone, locale !!
Quelle prouesse! Quel talent ! Quelle modestie !!
Boudjedra et Khadra contre Sansal et Daouda?!
Cest malheureux !
Ce régime ne sait rien faire d’autres que créer des catégories!
Depuis quand est-ce que le président de la Dézédie reçoit les écrivains ? C’est une nouvelle tradition mise en place la nouvelle dézédie ?
Va-t-assister à d’autres rencontres ?!
On peut constater que Boudjedra est le défenseur du récit de l’histoire officielle où la complexité est malheureusement absente !
C’est bien que des auteurs puissent publier des livres aux opinions différentes : le problème c’est que certains sont obligés de le faire à l’étranger ! Et que ces écrivains mis en cause puissent répondre ! En ce qui concerne le pamphlet de Boudjedra, il aurait pu être plus intéressant s’il était écrit avec moins d’émotions et un peu plus d’objectivité. il est tout aussi regrettable de louer le soutien politique ambigu qu’il a reçu !
Toutes les personnes emprisonnés ne lui posent pas de problème à Boudjedra ! On peut constater que c’est un fervent défenseur de la dictature ! 2007 est loin lorsqu’il l avait critiqué comme Sansal, la société Algérienne qui était dominée par l’islamisme avec la bénédiction de la junte !
Pathétique! Les véritables “contrebandiers de l’Histoire” ne sont pas forcément ceux auxquels fait référence M. Boudjedra celui qui, il y a quelques années a subi une véritable ignominie (dixit Saïd Bouteflika venu à rescousse). Oubliant ceux qui ont voulu le lyncher pour s’être déclaré athé, il n’hésite pas à tirer sans état d’âme sur les ambulances (Sansal qui croupit en prison) juste pour demeurer dans les bonnes grâces des maîtres d’aujourd’hui.De » l’escargot entêté » à l’escargot avili. Tout un parcours!