18 avril 2024
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Brahim Izri ou la nécessité de remettre les pendules à l’heure (1) 

POLEMIQUE

Brahim Izri ou la nécessité de remettre les pendules à l’heure (1) 

J’aurais très bien pu donner un autre titre à cet article mais il me semblait que l’idée de remettre les pendules à l’heure ouvrirait un plus large champ de réponses à la suite de la lecture du livre «Brahim Izri, le troubadour des temps modernes ».

Au-delà de vouloir saluer une démarche ou l’idée d’écrire une biographie sur Brahim Izri, il s’impose malheureusement à moi de faire une profonde mise au point.

Une biographie sur Brahim Izri ? Malheureusement il n’en est rien. Bien qu’il y ait plusieurs façons d’aborder une biographie et que cet exercice puisse s’appréhender avec une certaine forme de liberté, il n’en demeure pas moins que certaines règles ne doivent pas, à mon sens, être transgressées. Pour cela, le contexte familial, historique ou encore géographique sont des éléments qui ne peuvent être ni survolés, ni rognés ou omis. Ce livre, à mon grand regret, ne nous apprend rien de ce que la presse, les réseaux sociaux, les chaînes de streaming ou Berbère Télévision ne nous aient déjà appris. Et je vous dis même qu’il est grossièrement incomplet.

Concernant tout d’abord la forme. L’écriture de ce livre ne présente aucun style, il ne permet aucune ouverture, ni invitation à découvrir l’univers même de l’écrivain. Les mots qu’il emploie ne sont presque jamais déclencheurs d’images. On ne peut pas dire non plus que sa syntaxe hausse du col.

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Par ailleurs, il n’y a aucun rythme, aucun fil conducteur. Chaque page est l’assemblage de blocs décousus, sans uniformité, sans liens et sans transitions. Ce sont les mêmes mots qui sont employés, les mêmes adjectifs qui reviennent, les mêmes qualificatifs utilisés pour décrire la personnalité et la carrière de Brahim Izri. Nous tournons en rond de page en page et quand, dans un furtif instant d’espoir l’on croit que l’auteur va nous emmener hors des sentiers battus, c’est le freinage sec. 

Ainsi, il ne fait qu’ouvrir des brèches en nous laissant constamment sur notre faim et sans aucun repère spatio-temporel. Pour écrire très simplement, s’agissant d’une biographie sur un musicien et chanteur, je peux dire que ce livre manque donc de rythme et de tempo. Etonnement, l’écrivain a aimé à plusieurs reprises réduire le travail de Brahim Izri, se résumant aux percussions alors que vraisemblablement il n’en maîtrise pas la complexité même dans sa façon d’écrire et de rapporter des témoignages. Ses phrases ne balancent pas, elles ne chantent pas non plus. Aucune performance !

Heureusement que de belles photos habillent ce livre, mais on se rend compte très rapidement que cela permet de dissimuler du vide. Pas plus de 38 pages sur Brahim Izri ! Et encore, j’ai vu large car quand l’auteur se met à épiloguer sur la présentation de personnes et à détailler le parcours d’autres, j’imagine qu’on se retrouve avec 20 pages tout au plus pour nous faire entrer dans l’univers de l’artiste dont il est question !

Toujours sur la forme, et c’est d’ailleurs le seul point homogène que l’on retrouve dans cet ouvrage, il regorge de fautes d’orthographe ! Parfois plusieurs par page. Et en plus d’être en guerre avec l’orthographe, la syntaxe, la conjugaison, il l’est vraisemblablement avec l’anglais !

On pourrait à juste titre se poser la question de savoir comment un éditeur à pu publier cela ! 

Sans parler de l’orthographe des mots kabyles. Pour un même mot plusieurs orthographes et tout cela nous donne le sentiment général qu’à aucun moment donné, qu’un temps ait été pris pour la relecture et la correction de ce livre. Nous sommes bien loin du perfectionnisme de Brahim Izri.

Alors pour ne pas paraître trop méchante, j’accorderai une note positive quand à la qualité du packaging. En effet, l’ouvrage a, en première de couverture, un gros titre « Brahim Izri » et sa photo qui attire immédiatement le regard. Il y a de quoi séduire le lecteur. Malheureusement l’opération de séduction s’arrête quelques pages plus tard. Ni le titre, ni la qualité de sa couverture ne reflète le fond du livre. C’est le désenchantement. (A suivre)

N. C.

Auteur
Nassima Chillaoui

 




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