22 novembre 2024
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Brahim Saci part sur les chemins de l’errance

 

Brahim Saci

C’est la passion amoureuse qui domine le onzième livre de poésie de Brahim Saci, « L’Ombre d’Amélie ». Les mots viennent ici à la rescousse du poète pour l’aider à supporter mieux la douleur de la séparation.

« Adieu le temps où tu m’aimais, aujourd’hui tu fais semblant de rêver, la bêtise, les désirs, les illusions ont eu raison de notre passion », soupire le poète.

Préfacé par Hacène Hireche, ce dernier recueil de Brahim Saci continue un souffle poétique qui ne s’arrête pas.

Bonheur gâché, la rupture pousse le poète sur les chemins de l’errance. Résister au malheur n’est pas toujours chose aisée.

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« Dans la nuit, je cherche ta main, le cœur plein, de toi depuis longtemps, peut-on revenir comme avant ? », se demande le poète. Mais il n’y a personne pour lui répondre. Seul le passé, avec ces voyages en Normandie, en Kabylie, vient secouer cette léthargie que les jours ont imposée.

Les souvenirs sont inoubliables mais ils deviennent, parfois, encombrants, ils empêchent le renouvellement de l’harmonie. Celle qui est partie était musicienne : « Jadis nos guitares jouaient à l’unisson, nos regards dans la passion, tu as tout brisé pour suivre ces batraciens, au chant qui fait fuir les musiciens ».

Le poète continue à se poser des questions sur la société, sur les parents, sur les fréquentations pour trouver des réponses. Mais les certitudes sont rarissimes. « Quand tout s’assombrit, que suffoque la vie, le poème est cette bouffée d’air, comme cette pluie qui redonne vie à la terre », écrit Brahim Saci.

D’un moment à un autre, le poète veut se faire sage : « Quand on perd un être cher, on se rend compte que tout est éphémère, soyez vous-même, ne cherchez ni à plaire ni à déplaire ». Quand il pense au passé, le poète a l’impression d’avoir rêvé. Le présent est difficile à supporter. « Le mensonge prospère, les roses se pressent pour lui plaire, l’ego cet ennemi, peint notre ciel de gris », souligne-t-il.

L’ivresse est alors une solution à envisager ; dans l’état second, le monde d’hier revient, l’espace d’un temps artificiel. « La nuit, je fuis le sommeil, je retiens les ténèbres pour retarder le soleil, est-ce la peur du jour ? ou l’habitude des cieux lourds », se demande le poète.

Mais il reste le pardon pour espérer aller vers d’autres horizons et oublier. Il reste les mots pour tenter de minimiser la douleur. Il reste surtout le temps qui met fin à tout, qui s’impose irrémédiablement, qui fait exiler, au loin, même le souvenir le plus tenace.

Youcef Zirem

L’Ombre d’Amélie de Brahim Saci, éditions du Net, 2022

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