23 avril 2024
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Ce mal du siècle : Où la mer prend l’homme

REGARD

Ce mal du siècle : Où la mer prend l’homme

L’entame de ce XXIe siècle n’a pas été sans laisser son empreinte de désolation et de déchirement humaine. L’humanité toute entière assiste impuissante au drame humain que constitue pour le moins inexplicable cette marée humaine qui décide de braver les multiples dangers de la mer pour la conquête de l’Occident. 

Jamais pareil déferlement volontariste celui-ci et tout aussi incontrôlable n’a été rapporté depuis les principaux convois d’esclaves de la traite négrière particulièrement en Afrique au cours des siècles derniers.

De nos jours, la colonisation est devenue un luxe pour un pays aussi pauvre que démuni et dont les richesses naturelles avaient été exploitées jusqu’à épuisement, ne pourra dès lors prétendre à une candidature pour une éventuelle colonisation.

De cette exploitation effrénée des ressources naturelles des pays du Sud découle le fil conducteur de toute cette misère humaine qui, et pour d’autres raisons qui s’y greffent donne le signal ultime en vue d’une migration  massive par terre ou par la voie maritime avec toujours cette insouciance des aléas auxquels elle est sensée faire face.

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L’immigration clandestine en est la principale illustration de ce flux massif d’individus de tous âges, de tous sexes et de croyances diverses en quête d’un Eldorado des temps modernes.

Pour ne parler que de ce phénomène qui hante encore la Rive Sud de la mer méditerranée, les candidats lui ont attribué le qualificatif « El Harga » qui désigne en parler populaire une « Harba » non autorisée, une manière de passer outre d’une disposition ou d’une loi en lui faisant gratter une allumette au sens figuré du terme.

C’est aussi à prendre dans son sens le plus mystique du terme en raison des mystères qui l’entourent, d’où vient le terme el harragas, nom commun pluriel désignant potentiellement les candidats à une traversée vers l’inconnu.

Qu’est-ce qui poussent bon nombre de recrues à l’accomplissement d’une telle aventure ?  Les raisons en sont multiples et diversifiées selon que l’on se positionne dans  l’une ou  l’autre rive de la méditerranée. 

En tout état de cause, l’Union européenne n’étant apparemment pas prête d’endosser sa part de responsabilité dans cette crise considérée à juste titre comme étant « existentialiste » par l’Observatoire des questions humanitaires de l’IRIS de juin 2017.

En l’absence d’une étude approfondie du phénomène, il n’est pas du tout aisé à l’heure qu’il est d’apporter clairement ne serait-ce qu’une information juste et objective pouvant permettre de disséquer les motifs et les raisons de cette immigration clandestine.

Ce que l’on peut relever par contre est cette attraction vers un lendemain prétendument meilleur n’est pas nouveau puisque la frontière du Mexique et des Etats-Unis d’Amérique se trouvait être le théâtre d’incidents le plus souvent meurtriers dans les rangs de ceux qui tentent la traversée terrestre sous l’œil vigilent de ceux qui ont la charge de passer au peigne fin la frontière qui sépare les deux pays, armés jusqu’aux dents.

Par ailleurs, ce qui ne semble pas à priori refléter le même scénario mexicain, la traversée de la méditerranée est la plus spectaculaire que dramatique en ce sens qu’au lieu des balles venant déchiqueter les corps souvent meurtris des harragas c’est autour de la furie des vagues et des dents de la mer de prendre le relais. 

En effet et dans les deux cas le décompte est funèbre tant pour le pays qu’en ce qui concerne les familles que rien au monde ne pourra jamais les convaincre de vouloir faire leur deuil.

Pour répondre au mystère qui révèle l’intransigeance de cet entêtement à vouloir coûte que coûte quitter sa terre natale pour aller tenter une aventure incertaine dans l’autre rive, il y a lieu de citer un certain nombre d’éléments endogènes qu’exogènes.

Les éléments endogènes sont à rechercher dans la société ou le milieu dans lequel le prétendant à l’immigration clandestine en a évolué :

1- Lassitude totale où l’interdit règne en maître absolu ce qui ne permet aucunement l’émancipation tant au niveau de l’esprit que celui du corps et dont la frustration en est le lot quotidien.

2- Absence de moyens de substitution et les lieux de défoulement à l’image des salles de cinéma , de théâtre et de pratique de sport, telle que le tennis, la natation et autres sports collectifs disponibles le plus proche possible.

3- Absence d’encadrement pédagogique suffisamment étayé pour canaliser les énergies par l’organisation de sorties d’échange, de voyages en direction de la découverte du monde et vers  la recherche de l’autre.

Quant aux motifs exogènes l’on peut en citer :

4- Tendance à une influence marquée autour de contenus choisis par les masses médias et notamment les chaînes de TV sur les catégories juvéniles.

5- Absence manifeste de perspective : Celle-ci se résume en la situation de chômage manifeste pour une main d’œuvre généralement qualifiée.

6- L’indifférence chronique des pouvoirs publics à œuvrer au moyen de discours claire et approprié au rapprochement pour consolider la cohésion sociale en donnant l’exemple de probité, d’honnêteté et d’amour du pays au service de la population sans disparité aucune.

Tels sont les enseignements que l’on peut en tirer de cette tragédie humaine qui, il faut le rappeler nécessite la contribution de tous les états riverains des deux rives dans une parfaite collaboration pour une meilleure compréhension du phénomène qui continue d’endeuiller encore des familles entières.

 

Auteur
Rezki Djerroudi

 




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