La célébration de la fête internationale des travailleurs, ce 1e mai 2023, a donné lieu à un grand rassemblement de citoyens et de travailleurs qui ont répondu à l’appel des syndicats autonomes. Ces citoyens ont, ce faisant, brisé le mur de la peur imposé par le pouvoir qui a instauré un véritable embargo sur les libertés publiques, empêchant tout expression politique ou syndicale autonomes.
L’esplanade mitoyenne au lycée El Idrissi donnant sur la place du 1e mai était noire de monde. Des représentants des syndicats autonome et de partis politiques ou de simples citoyens ont pris part au rassemblement qui s’est transforme en un moment de ferveur contestataire et de dénonciation de la répression que les tenants de la « Nouvelle Algérie » font subir aux Algériens.
Sur des affichettes ou de vive voix, les présents ont scandé des slogans qui expriment l’aspiration des citoyens à la liberté.
« Djazair hourra democratia! », « Houria naqabia Aadala idjtimia (Liberté syndicale, justice sociale)! », « Gouvernement et parlement légués contre les travailleurs! », ont été les principaux slogans portés par des centaines de voix qui dénonçaient le recul des libertés syndicales et politiques dans le pays.
Pour le RCD dont des membres de la direction nationale ont pris part au rassemblement, sa présence est une manière d’exprimer son soutien « aux revendications légitimes des syndicats autonomes pour la protection des libertés syndicales et les droits des travailleurs totalement reniés et remis en cause par la nouvelle loi syndicale votée par les deux chambres du parlement ».
Dans une déclaration rendue publique à l’issue de sa participation au rassemblement, le parti de Atmane Mazouz estime que « l’appel des syndicats autonomes pour un rassemblement le premier mai contre la confiscation des libertés va dans le sens de la construction d’une Algérie tournée vers ces valeurs d’émancipation et de progrès. Défendre le pays contre le péril intégriste et les risques géopolitiques implique aussi de laisser s’exprimer celles et ceux qui refusent de se soumettre à la double tutelle policière et religieuse imposée au peuple depuis des décennies par un pouvoir politique plus enclin aux compromissions pour sa pérennité qu’à un nécessaire compromis social qui doit être trouvé et défendu par tous ».
Samia Naït Iqbal