Mardi 12 novembre 2019
Cessez de nuire à nos élèves !
Où va l’école algérienne ? Cette question me semble être nécessaire devant les paradoxes qui émaillent la scène éducative. On ignore comment notre école sortira de l’abîme de la médiocrité quand on assiste à des circulaires émanant des inspecteurs sommant les directeurs des écoles primaires de revoir le nombre des redoublants en baisse en défiant et le conseil des maitres qui est, à mon sens, doté d’une souveraineté suprême !
Ces pratiques nous font rappeler l’ère du diktat du parti unique où des pourcentages de réussite étaient imposés pour le seul objectif de faire briller la façade de l’enseignement algérien. Comment expliquer les agissements de ces inspecteurs qui jouent le rôle le plus abject qu’est celui d’imposer des taux restreints de redoublement pour feindre une réussite du système éducatif algérien.
Ces manigances administratives doivent être dénoncées par l’ensemble des écoles à l’échelle nationales. Un élève en mal de compétence dans un niveau quelconque, pourra-t-il assumer la charge du niveau supérieur ?
Le fossé qui sépare la base populaire de la sphère dirigeante demeure, à mon sens, une fatalité, sinon comment expliquer cette façon de saper les fondements d’une réforme éducative tant attendue.
L’actuel ministre de l’Education est plus que jamais interpellé pour remédier à ce malaise qui ne cesse de se muer en un désastre culturel nationalement nuisible. Les collectifs des écoles, les enseignants, les directeurs ont leur mot à imposer vu qu’ils sont le maillon fondamental de l’action éducative.
Empiéter sur les prérogatives des enseignants n’est qu’un présage d’une faillite précoce, associer les éducateurs dans toutes les opérations, les remodelages, les refontes ne fera qu’enrichir plutôt faire triompher le projet d’une école moderne. Il faut que le réflexe du replâtrage cesse au sein des institutions éducatives.
Faire redoubler un enfant, c’est lui donner la chance d’éveiller ses compétences, fortifier ses capacités à s’adapter avec les difficultés d’apprentissage, c’est lui permettre d’avoir confiance en sa personne contraire à la décision de le faire passer au rang supérieur qui est en soi un acte gravissime qui ne fera que nuire à la fois et à l’élève et à l’avenir du pays.
Il est temps que l’enseignant soit consulté voire considéré, il est le mieux placé avant tout responsable, l’inspecteur doit écouter et surtout solliciter l’aide de l’éducateur si l’on veut instaurer une école performante. S’asseoir derrière son bureau ne remédie à rien si ce n’est générer toutes ces pathologies incurables.