Mercredi 26 septembre 2018
Cessez vos prières !
Tes larmes au crépuscule sonnent le glas
Pour un jour nouveau
Abandonnez-vous à vos tocsins
Appelez à la prière à partir de vos minarets
Hissés au-dessus de nos cœurs
Mais ils ne communiquent pas
Avides Dieu ne les entend pas
Tes larmes valent mille fois mieux
Que leur simulacre de prières
Tes larmes pleuvent du ciel
Cessez vos prières
Tes larmes, un déluge dans un été indien
Des crues défrichant sur leur chemin
Elles emportent les déchets de l’histoire
Tes larmes sont la miséricorde
Sans l’implorer par la prière
Cessez vos prières
Tes larmes, la pluie fine irriguant nos terres
Elles font pousser des coquelicots
De l’orge pour le pain des enfants
Et pour parfaire des boissons enivrant nos désirs
Au bout de ton nez élevé au-dessus du déshonneur
Le lierre terrestre fait éruption
Pour grimper au ciel
Un bras d’honneur pour le béton libidinal
Au coin de tes lèvres chaudes
La lavande germe au bonheur des lavandières
Qui s’affairent à laver le linge sale
Celui qui émaille notre société
Pour ouvrir une nouvelle page d’Histoire
Cessez vos prières
Tes larmes ont l’odeur de ton parfum
Imbibant notre nid d’amour
Il enivre nos soirées tourmentées
Il dissipe la brume au fond du cœur
Ce sont les larmes d’un moment d’intimité sincère
L’extase adulée des noces arrangées
La jouissance réprimée et tant rêvée
La lèvre écrasée et inondée de baisers
moment où les regards s’invitent
Pour mettre fin à des années d’humilité
Tes larmes réhabilitent le mérite
Cessez vos parodies de prières
Tes larmes bénissent nos rêves
Youcef Rezzoug
Le 05/06/2015
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