3 décembre 2024
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« Chaque jour est un morceau d’éternité », de Youcef Zirem

Youssef Zirem

Cette nouvelle publication de Youcef Zirem arrive comme une bouffée d’air dans le paysage littéraire parisien. C’est un Ovni littéraire qui nous réconcilie avec l’écriture sensible et vagabonde qui vient chatouiller notre sensibilité.

L’écrivain Youcef Zirem, après « Libre comme le vent » publié par Fauves éditions et une quatrième édition de « histoire de Kabylie, le point de vue kabyle » publiée par les éditions Yoran Embanner, revient pour le plus grand bonheur des amoureux du livre avec « Chaque jour est un morceau d’éternité, journal parisien 2005-2015 » aux éditions Dourou.

Le livre s’ouvre sur une citation de Christian Bobin, qui donne un ton et un élan qui invite au voyage, à la réflexion, à la méditation. « Il n’y a rien d’autre à apprendre que soi dans la vie. Il n’y a rien d’autre à connaître. On n’apprend pas tout seul, bien sûr. Il faut passer par quelqu’un pour atteindre au plus secret de soi. Par un amour, par une parole, ou un visage ». Par cette élévation spirituelle et philosophique nous plongeons avec bonheur pour découvrir l’univers fabuleux de l’écrivain poète humaniste Youcef Zirem.

L’auteur a ce don et cette magie rare que partagent seulement les plus grands écrivains, comme Faulkner, Camus, Balzac, ou Feraoun, pour décrire l’humain et raconter la vie. Chaque jour est un morceau d’éternité, écrit sous forme de journal qui va de 2005 à 2015, avec des citations et des poèmes, nous transporte et nous émerveille.

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Ce journal est une écriture aérée pleine de poésie et de lucidité qui invite le lecteur à suivre l’auteur, à s’interroger, à aimer. Il y a dans ce journal des rencontres, des quêtes, spirituelles, philosophiques. Chaque page apporte sa dimension poétique comme pour nous rappeler la beauté du monde malgré parfois des cieux lourds. « Je retrouve le Paris plein de rêves que la crise sanitaire obscurcit aujourd’hui ». On suit chacun des pas de l’auteur en essayant de ne rien perdre ni du regard ni de la pensée, l’on découvre que le meilleur est toujours possible.

Les pages semblent se tourner toutes seules comme pour ne pas troubler la quiétude qui émane de la narration, un peu plus loin nous sommes accueillis par une citation de Verlaine, « L’Art, mes enfants, c’est être absolument soi-même », pour magnifier l’élan poétique, la sensualité et le mysticisme qui se dégagent de chaque page. On ne peut s’empêcher de penser au Journal de Mouloud Feraoun, par l’humanité et l’émotion qui s’en dégage et le désir d’une liberté exigeante non négociable, comme un sursaut dans la conscience humaine.

La forme du livre est aussi des plus originales, les jours racontés portent un titre qui invite sans attendre à aller plus loin, pour ne perdre aucun pas, aucun regard du poète. Youcef Zirem nous rappelle les origines kabyles d’Alain Bashung, de Marcel Mouloudji, cet habitué de Saint-Germain-des-Prés. On retrouve une citation du poète chinois du huitième siècle, Tou Fou, surnommé le dieu de la poésie, aimé et admiré par Jacques Chirac.

Youcef Zirem nous raconte un concert donné par votre serviteur au conservatoire municipal Camille Saint-Saëns du huitième arrondissement de Paris le 7 juin 2006, il nous décrit l’ambiance chaleureuse de ce moment précieux du partage culturel, de la musique kabyle dans ce haut lieu de l’enseignement musical parisien. Il nous parle aussi du poète chanteur visionnaire Slimane Azem, cet immense artiste épris de liberté qui adorait Paris.

Il évoque aussi maintes fois l’Algérie qui peine à se démocratiser. La liberté et l’amour se côtoient entre illusions et désillusions, mais la poésie en sort toujours salvatrice pour ramener l’équilibre et l’harmonie. Le 16 juin 2015, Youcef Zirem écrit, « réhabiliter l’harmonie du monde, un titre quasi prophétique, qui sonne si juste aujourd’hui ».

Tout au long des pages de ce journal, on a l’impression de marcher à côté de Youcef Zirem dans Paris, on a envie de continuer la route avec lui, on ne veut pas s’arrêter. On veut que le poète continue à nous raconter. L’auteur cite Woody Allen : « Échouer à Paris, c’est mieux que réussir ailleurs ».

Brahim Saci

Chaque jour est un morceau d’éternité, journal 2005-20015 Éditions DOUROU Janvier 2022.

4 Commentaires

  1. Cet article me fait l’effet de la madeleine de Proust.

    Moua qui ai toujours considéré qu’arriver à Paris était une consécration. Echouer à Paris est un oxymore.

    Ontoulika c’est ainsi qu’on voit les choses à Guezgata où on raconte cette histoire :

    Deux femmes se taquinaient à la fontaine. L’une d’elle se vantait d’avoir reçu un mandat de son mari zimmigri à Charleville-Mézières dans lizardènes devant une qui n’avait reçu qu’une lettre de son mari parisien. Alors cette dernière dit à l’autre: « tavrats nParis khir n’lmandat n’ Charleville ».

    C’est dire qu’échouer à Paris c’est mieux que réussir à Bratislava .

  2. « Youcef Zirem écrit, Hend Uqaci commente »; chacun ses capacités ou pour ne pas dire autre chose, ses vices et phantasmes.
    « Tayaẓiṭ [akken i as-qqaren] tettarew, ayaẓiṭ iqreḥ taxna-s »

    Tagara, nessaram ḥellu s leεjil i kra n win/tin i yuṭnen.

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