L’ethnomusicologue Mehenna Mahfoufi signe une réédition revue et augmentée de son ouvrage initialement publié en 2009 sous le titre Cheikh El-Hasnaoui. Chanteur algérien moraliste et libertaire (Ibis Press).
Paru au courant de ce mois de mai en France, en autoédition, ce nouveau volume enrichi explore avec un regard nouveau la trajectoire singulière de l’un des pionniers de la chanson algérienne du XXe siècle.
Mohamed Khelouat, alias Cheikh El-Hasnaoui, né dans les années 1920, quitte l’Algérie pour la France en 1936 dans le but d’y enregistrer ses chansons. Il ne remettra jamais les pieds dans son pays natal. Son carnet militaire, établi à Alger en 1938, indique déjà le métier de musicien. En 1947, il adhère à la SACEM, et un an plus tard, officialise son nom d’artiste. Son premier disque paraît en 1949. Autodidacte, solitaire et exigeant, Cheikh El-Hasnaoui impose un style unique, entre mélancolie, critique sociale et engagement moral.
Dans cette nouvelle édition, Mehenna Mahfoufi approfondit sa réflexion sur l’œuvre et le parcours de ce chanteur « moraliste et libertaire ». Ces deux qualificatifs traduisent la richesse d’un répertoire à la fois empreint de valeurs humanistes et profondément libre dans son expression artistique et existentielle. Refusant les conventions, El-Hasnaoui chante l’exil, l’amour contrarié, la dignité bafouée, avec une poésie sobre et lucide.
L’ouvrage est aussi nourri par l’expérience personnelle de l’auteur, qui a rencontré l’artiste en 1999 à La Réunion, où ce dernier vivait avec son épouse. Devenu un proche du chanteur jusqu’à sa disparition en 2006, Mahfoufi livre ici un témoignage à la fois intime et rigoureux, mêlant enquête de terrain, analyse musicologique et souvenirs partagés.
Docteur en ethnomusicologie, spécialiste des musiques orales algériennes, Mehenna Mahfoufi a publié plusieurs travaux de référence. Cette nouvelle version de son étude consacrée à Cheikh El-Hasnaoui se veut comme un ouvrage essentiel pour comprendre la place de cet artiste discret mais capital dans le patrimoine culturel algérien et dans la mémoire musicale de l’exil maghrébin.
En retraçant cette « épopée » artistique et humaine, Mehenna Mahfoufi donne à voir une figure singulière, entre enracinement et errance, entre silence et transmission — une voix libre qui continue d’éclairer notre époque.
La rédaction
Cheikh El-Hasnaoui. L’épopée d’un chanteur algérien moraliste et libertaire, Mehana Mahfoufi, autoédition, mai 2025, Paris.
L’adjectif »algérien » est inutile dans le titre, le rallonge inutilement, qualifie faussement Cix Lhesnawi …
Bref le seul point positif de ce mot »algérien » est peut-être mis pour faciliter sa vente en landjiri »algérienne » ou le mot kabyle et kabylie doivent etre bannis par tout, même sur les couvertures de livres …
Censure et auto censure … Ar melmi … A y Agejdur …
Il est en effet parfois difficile à comprendre.
D’une bonne idée et d’un travail probablement méritoire, on cherche toujours l’approbation. Va savoir pourquoi à ce niveau. D’autres part, ça veut tout dire: on dirait que seule les monographies d’artistes, poètes/ses, écrivains/es kabyles, … sont algériennes… là au fond où c’est le contraire. Ailleurs, on se contente de dire le nom sur la couverture et le tour est joué.
Par contre, je ne suis pas certains pour l’intérêt de l’argument commercial. Ça ne va pas se vendre plus. Les productions kabyles se vendent et circulent mieux sous le manteau.
Un grand Monsieur . J’écoute quasi quotidiennement ses chansons. J’aime aussi les reprises de ses chansons par Amzik. Rip