Stupéfait n’est pas le mot mais je n’en trouve pas d’autre. Karim Zéribi déclare que la diaspora algérienne est capable de jouer un rôle crucial dans le développement de l’Algérie.

Pourquoi stupéfait ? Commençons par rappeler un fait qui pourrait en lui seul clore mon article car tout le reste semblerait être inutile. Mais je conviens qu’on ne prend pas son clavier pour en rester à ce fait.

Karim Zéribi est un chroniqueur titulaire d’une chaire académique dans CNews et plus sporadiquement dans l’ancienne émission de Cyril Hanouna. Que dire d’autre ? Qu’il vient apporter une contradiction utile et positive avec la ligne éditoriale des chaînes de la démocratie, de la libre pensée et de la tolérance ?

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C’est une insulte à mon intelligence (j’ai la prétention d’en revendiquer un minimum) que prétendre jouer ce jeu sur CNews et chez Cyril Hanouna. 

Avec cette seule constatation, je me fiche du curriculum vitae du personnage, aussi honorable soit-il, celui d’un intellectuel ou d’un humaniste. La faute et la responsabilité ne sont pas seulement lourdes mais également monstrueusement coupables.

Me voyez-vous accepter une invitation dans un colloque organisé par le pouvoir autoritaire algérien pour débattre de la démocratie et de l’avenir de l’Algérie ? Et à tous les colloques du FLN ou d’un parti islamiste ? Ni même être invité par Poutine pour occuper un poste de professeur sous prétexte que tout esprit libre et ouvert se doit de se confronter aux idées contraires. 

Pourtant qui oserait dire que je ne suis pas honnête intellectuellement comme d’ailleurs vous pourriez l’affirmer de Karim Zéribi. Sa gentillesse et ses propos très modérés (c’est incontestable), même humanistes et démocratiques, ne peuvent être remis en cause (car je ne connais pas les sentiments profonds de l’homme).

Bien entendu que des personnalités de gauche, y compris parmi les plus radicaux au sein de LFI, ont accepté de venir au combat. Mais jamais ils n’ont eu l’idée ou le risque d’occuper un poste de chroniqueur titulaire.

Karim Zéribi peut trouver toutes les explications qu’il veut, son discours sur l’Algérie est non seulement irrecevable mais très insultant envers elle. Du moins de mon point de vue car il ne semble pas choquer les Algériens du fait de sa libre parole à leur propos dans les médias nationaux.

Monsieur Zéribi pouvez-vous nous aider à leur dire que nous sommes prêts à participer au développement de ce pays s’ils faisaient au moins un petit effort pour que nous le puissions.

Dites-leur de ne pas censurer des journaux présents en France, la diaspora est par définition à l’étranger.

Pouvez-vous leur demander de supprimer la loi sur notre interdiction d’assumer des hautes fonctions en Algérie ?  Pouvez-vous les convaincre qu’on puisse choisir le lieu de notre visite touristique et de pas nous assigner à résidence dès notre descente de l’avion dans leurs charmants hôtels sécurisés ? Et dites-leur que pour moi, les repas doivent être sans sel. 

Franchement, nous avions attendu tant de temps pour enfin trouver un intellectuel qui puisse faire le pont et nous permettre de « jouer un rôle crucial pour le développement de notre pays ».

Vous voyez que je me fiche de votre CV et ne vous juge que par votre admirable participation médiatique à des médias des plus honorables.

Au nom de la diaspora algérienne, merci !

Boumediene Sid Lakhdar

1 COMMENTAIRE

  1. Je pense que le régime devrait faire ce que tous les gouvernements précédents ont fait : laisser la diaspora vivre sa vie. Ces gens ont quitté l’Algérie la mort dans l’âme, chassé par le régime militaro islamiste, ce n’est certainement pas pour désormais venir soutenir un régime militaire qui les honni et qui les a forcé à partir.
    La diaspora algérienne serait bien avisée d’être prudente. Quel que soit l’attachement pour le pays, il faut tourner la page. Votre vie et l’avenir de vos enfants n’est pas ici. Ne vous laissez pas séduire par la propagande du régime Teboune. Tout n’est que mensonges et propagande. Et puis je vous le garanti : venez investir, vous serez vite dégouté et vous risquez facilement la prison dés que vous faites œuvre de création ou d’intelligence dans ce pays. Vous ne pourrez pas développer une activité économique sans mettre le doigt dans le système de corruption de la nouvelle Issaba et à ce moment là soyez assuré que vous vous retrouverez très vite en prison parce qu’un général voudra s’accaparer de votre entreprise. Soyez vraiment convaincu : rien, absolument rien n’est possible en Algérie. ce régime nous asphyxie. Sans Etat de droit, il ne peut pas y avoir de développement economique

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